HÉTÉROGÉNÉITÉ ET CRISE DES VILLES AFRICAINES Introduction Les villes africaines, defaçon plus accentuée encore que dans le reste du Tiers-monde,...
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HÉTÉROGÉNÉITÉ ET CRISE DES VILLES AFRICAINES
Introduction
Les villes africaines, defaçon plus accentuée encore que dans le reste du
Tiers-monde, sont confrontées à un essor démographique trop rapide et
ne disposent que de ressources limitées.
Elles n'ont pas la possibilité de
faireface, dans des conditions correctes, à leur accroissement naturel ou
à l'accueil de tous les nouveaux venus de la campagne.
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L'HÉTÉROGÉNÉITÉ DES PAYSAGES URBAINS
►
A.
L'époque coloniale
►
B.
Les développements récents
Les villes d'Afrique noire présentaient alors un dualisme marqué,
avec des quartiers bien différenciés : une partie européenne, avec
des villas construites en dur sur de larges parcelles et avec un plan
régulier ; un quartier indigène sur de petits lots, des rues plus
étroites, un plan moins géométrique.
Cette opposition tranchée se
retrouvait en Afrique du Nord, avec les anciennes médinas en bordure
desquelles s'étaient édifiées les villes européennes.
Ils ont créé dans les villes africaines de violents contrastes sociaux et
diversifié les tissus urbains hérités.
a.
Les villes d'Afrique du Nord
• Les médinas ont été désertées par les vieilles familles citadines et
colonisées par les populations rurales ; elles se sont « taudifiées » par
manque d'entretien et par accroissement de densités déjà fortes.
La
densification des vieux quartiers se fait au Caire par construction
d'étages supplémentaires sur les terrasses des immeubles existants.
• Les anciens quartiers européens, surtout en Algérie, ont été récu
pérés par la frange aisée de la population, qui occupe également de
nouveaux quartiers de villas.
On y trouve aussi le centre des affaires.
• Les autorités municipales des grandes villes, au Caire notamment, ont
multiplié les grands ensembles occupés par les classes moyennes.
• Les catégories populaires ont multiplié au cours des 30 dernières
années un habitat� auto-construit», en briques ou parpaings, sans
permis de construire, sur des lots dont elles sont souvent proprié
taires, avec de faibles moyens.
• Il y a des bidonvilles dans toutes les grandes villes, mais ils ne
couvrent pas comme en Amérique latine ou en Afrique noire, de
vastes surfaces.
b.
Les grandes villes d'Afrique noire
Les contrastes paysagers et sociaux sont comparables.
La différence
avec l'Afrique du Nord réside dans la place prépondérante des quar
tiers populaires récents,« auto-construits».
• Le quartier administratif et le quartier des affaires ont souvent
pris la place d'anciennes villas coloniales.
Les capitales africaines les
plus dynamiques ont vu surgir un véritable « Central Business
District » avec des immeubles de 10 à 20 étages abritant les minis
tères, les ambassades, les grandes sociétés nationales, des banques et
des hôtels de luxe.
• Les quartiers résidentiels modernes comptent de nombreuses vil
las sur des lots boisés.
Les immeubles résidentiels collectifs, apparus
seulement dans les années 60, restent de taille modeste.
• Les quartiers populaires, en transformation continuelle, abritent l'es
sentiel de la population urbaine, avec des densités beaucoup plus fortes
que dans les quartiers résidentiels modernes.
Les parcelles ont été vendues
par les autorités municipales ou relèvent de propriétaires coutumiers qui
les lotissent et les mettent en location.
Ce type d'habitat est appelé à
Abidjan la« cour» ; il n'y a pas d'étages, et une trentaine d'habitants peu
vent s'entasser sur une parcelle de 300 m2, bâtie pour les deux tiers.
e
►
LES POLITIQUES URBAINES
A.
l:impossibilité des plans d'aménagement
Dans les premières années de l'indépendance, surtout en Afrique du
Nord, les nouveaux États ont adopté des politiques urbaines calquées
sur celles des anciens colonisateurs, avec des plans directeurs, la
création de lotissements respectant des normes de construction.
Cela
rendait en fait la construction inabordable pour le plus grand nombre.
Aux carences de l'État, débordé par l'afflux massif de ruraux, ont
répondu des initiatives privées.
►
B.
L'essor des construdions illégales
a.
L'efficacité des lotissements privés en Afrique noire
Paradoxalement, malgré des revenus très bas, l'accès au logement a
été mieux assuré en Afrique noire qu'en Asie ou en Amérique latine ;
les bidonvilles y sont beaucoup moins nombreux grâce aux proprié
taires « coutumiers » du sol qui se sont transformés en promoteurs
fonciers, ont délimité un réseau de routes et ont vendu les parcelles à
tempérament.
Les acheteurs réalisent le gros de la construction eux
mêmes, au gré de leurs disponibilités monétaires.
Des particuliers
achètent aussi des parcelles et les lotissent en vue de la location.
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