[histoire du théâtre de l'absurde Annoncé par quelques précurseurs, Alfred Jarry et son Ubu roi, et Antonin Artaud, le théâtre...
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[histoire du théâtre
de l'absurde
Annoncé par quelques précurseurs, Alfred Jarry et son Ubu roi, et
Antonin Artaud, le théâtre de l'absurde touche d'abord un public res
treint à travers l'initiative isolée de quelques dramaturges et metteurs
en scène.
Il est peu à peu mis en lumière par la polémique média
tique qui salue son apparition.
À certains critiques qui voient dans ce
théâtre une gigantesque supercherie s'opposent ceux, de plus en
plus nombreux, qui en saluent le message universel.
LES PRÉCURSEURS
On peut évoquer de nombreux précurseurs au théâtre de l'ab
surde comme Franz Kafka ou encore les surréalistes.
Mais les
recherches théâtrales entamées par Alfred Jarry et Antonin Artaud
paraissent les plus fondamentales.
IAlfred Jarry
La première révolution de l'absurde est accomplie au tournant du
siècle par un bohème, Alfred Jarry qui meurt à trente-quatre ans,
après avoir fondé son personnage mythique : Ubu.
Ubu est le héros
de la pièce provocatrice et scandaleuse, Ubu roi (1896).
Alfred Jarry,
grâce à cette pièce, crée une des caractéristiques du théâtre de l'ab
surde : l'agression du public qui doit ressortir choqué du théâtre.
Il
ne néglige rien pour obtenir cet effet : attaques contre les normes
morales et linguistiques, contre les valeurs établies, contre l'esprit
logique, le sens du réel.
PÈRE UBU.
- Merdre.
MÈRE UBU.
- Oh ! voilà du joli, Père Ubu, vous estes un fort grand
voyou.
PÈRE UBU.
- Qy.e ne vous assom'je, Mère Ubu !
MÈRE UBU.
- Ce n'est pas moi, Père Ubu, c'est un autre qu'il faudrait assassiner.
PÈRE UBU.
- De par ma chandelle verte, je ne comprends pas.
MÈRE UBU.
- Comment, Père Ubu, vous estes content de votre
sort?
PÈRE UBU.
- De par ma chandelle verte, merdre, madame, certes
oui, je suis content.
Alfred ]ARRY, Ubu roi, acte I, scène 1.
La représentation s'ouvre sur un « Merdre
»
explosif, souvent
reproduit par la suite, émis par un personnage ignoble, obèse, montrant une prédilection marquée pour les propos grossiers.
IAntonin Artaud
L'inclassable Antonin Artaud, à la fois écrivain, metteur en scène
et acteur, a influencé d'abord plutôt les metteurs en scène que les
créateurs du théâtre de l'absurde.
La première édition de son essai,
Le Théâtre et son Double, passe inaperçue en 1938 et connaîtra un
grand succès après-guerre.
Artaud y conseille de s'appuyer sur l'immense variété des moyens d'expression théâtraux (danse, musique,
chant) au lieu de se concentrer uniquement sur la parole.
Surtout, il
met en avant la violence du genre théâtral et préconise un théâtre de
la cruauté.
Cette violence sera reprise par Eugène Ionesco qui, dans
un premier dénouement de La Cantatrice chauve, envisageait de terminer la pièce en criant lui-même aux spectateurs : « Bande de
coquins, j'aurai vos peaux.
»
LA NAISSANCE DE L'ABSURDE
1Des premières étonnantes
Le 16 mai 1950, a lieu la première représentation d'une étrange
petite pièce d'un certain Eugène Ionesco, La cantatrice chauve,
donnée tous les jours à dix-huit heures au théâtre des Noctambules.
THÉÂTRE
DE
L'ABSURDE
ET
NOUVEAU
ROMAN
115
Cette pièce draine pendant un certain temps moins de dix
specta7
teurs par séance.
Il faut dire qu'elle met en scène une soirée entre
deux couples de petits-bourgeois, les Smith et les Martin, qui débitent quantité de clichés et de truismes.
Quant au titre, il n'entretient
aucun rapport logique avec la pièce.
Six mois plus tard, toujours aux
Noctambules à dix-huit heures, est créée le 11 novembre la pièce
d'Arthur Adamov La Grande et la Petite Manœuvre, fondée sur des
principes analogues et qui rencontre la même incompréhension.
Enfin, le 3 juin 1953, est représentée au théâtre de Babylone la première de Samuel Beckett, En attendant Godot.
L'intrigue est y simple :
deux vagabonds attendent un mystérieux personnage, Godot, en discutant de tout et de rien.
La pièce de Beckett connaît un certain
succès dû à une polémique naissante sur ce genre de théâtre.
1Un baptême journalistique
En effet, le journaliste....
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