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HOBBES ET L'ÉCOLE MODERNE Grotius et le renouveau du droit naturel Ce fut au XV11 8 siècle le problème des...

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« HOBBES ET L'ÉCOLE MODERNE Grotius et le renouveau du droit naturel Ce fut au XV11 8 siècle le problème des conflits entre les nations qui devaient renouveler la vieille idée du droit naturel.

Il n'existe plus en effet en Europe d'autorité suprana­ tionale susceptible d'arbitrer les différends entre les nations, celle de la papauté, qui avait pu un temps jouer ce rôle, n'étant plus alors reconnue par tous.

Aussi, pour résoudre cette question du droit international - ce qu'on appelait le «droit des gens " - le Hollandais H.

Grotius (1583-1645) recourut-il au droit naturel pour dégager les lois universellement valables. la raison législatrice Mais afin que ces lois le fussent, ne pouvant leur donner une assise théologique en faisant procéder le droit naturel d'une loi divine (puis­ que les nations n'observent pas la même religion), Grotius procéda à une laîcisation de ce droit en le fon­ dant sur la seule raison, tenue, sur­ tout au XVll0 siècle, pour être indé­ niablement universelle. « Cette sociabilité, écrit Grotius, ou ce soin de maintenir la société d'une manière conforme aux lumières de !'Entendement humain, est la source du Droit proprement ainsi nommé, et qui se réduit en général à ceci : Qu'il faut s'abstenir religieusement du bien d'autrui, et restituer ce que l'on peut en avoir entre les mains, ou le profit qu'on en a tiré : Que l'on est obligé de tenir sa parole : Que l'on doit réparer le dom­ mage qu'on a causé par sa faute, et que toute violation de ces règles mérite punition, méme de la part des Hommes. « De cette idée Il en naît une autre plus étendue, que l'on a ensuite attachée au mot de Droit.

L'excellence de l'Homme par-dessus le reste des animaux con­ siste non seulement dans les senti­ ments de sociabilité, mals encore en ce qu'il peut donner un Juste prix aux cho­ ses agréables ou désagréables, tant à venir que présentes, et discerner ce qui peut être utile ou nuisible.

On conçoit donc qu'il n'est pas moins conforme à la Nature Humaine de se régler, en matière de ces sortes de choses, sur un jugement droit et sain, autant que le permet la faiblesse des lumières de notre esprit [...].

Ainsi ce qui est entiè­ rement opposé à un tel Jugement est censé en même temps être contraire au Droit naturel, c'est-à-dire aux Lois de notre Nature.

» (De la Guerre et de la paix, trad.

Barbeyrac). Cette conception d'un droit naturel universel, sécularisé et proprement humain, se confondant avec les maximes dictées par la droite rai­ son, va constituer le cadre théori­ que nécessaire à l'élaboration de la doctrine des droits de l'homme. Pourtant ceux-ci restent méconnus de Grotius: les droits énoncés par la raison sont essentiellement des devoirs, et les droits subjectifs res­ tent Ignorés: la raison nous dit ce qu'il faut faire pour vivre le mieux possible, selon l'intérêt de chacun, en société; elle ne dit pas que nous ayons, en tant qu'individu et de par notre propre nature, des droits à faire valoir. le droit naturel comme droit de l'homme C'est à Thomas Hobbes (1588-1679) que l'on doit la première définition du «droit de l'homme», identifié avec le droit naturel, comme droit subjectif de l'individu. Empiriste et nominaliste, Hobbes fait dériver toute connaissance de la sensation: le bien et le mal ne sont donc au fond que des synony­ mes du plaisir et de la douleur. D'autre part, il est dans la nature même des êtres vivants de cher­ cher à maintenir leur vie.

Aussi, le «bien» et le« mal» se réduisant à des sensations, n'y a-t-il rien qui puisse limiter cette tendance natu­ relle et égoîste à soutenir et défen­ dre sa propre vie.

A l'état de nature chaque homme a le droit de tout faire pour jouir de sa vie.

De ce point de vue, la liberté de chacun est donc infinie, et les hommes sont naturellement tout-puissants, égaux - et ennemis. Une guerre de tous contre tous En effet, puisque le fondement du droit naturel est le droit de défen­ dre sa personne par l'emploi de tous les moyens possibles, l'état de nature c'est l'état de guerre: l'homme est un être naturellement asociable, «l'homme est un loup pour l'homme». le contrat social Cependant dans cet état de nature où il jouit d'une liberté absolue, l'homme vit aussi constamment dans la crainte de perdre sa vie, puisque règne la guerre perpétuelle de tous contre tous.

Aussi sa rai­ son lui commande-t-elle de renon­ cer à sa llberté et à son droit natu­ rel pour faire la paix avec les autres hommes en s'associant avec eux, afin que chacun puisse goûter la sécurité et la tranquillité.

La raison humaine est donc ce qui limite le droit naturel, c'est elle qui conduit à la création du contrat social. Par ce contrat social, un état d'organisation sociale succède à l'état naturel d'anarchie et de guerre : le contrat social trans­ forme en nation une multitude con­ fuse, il « crée ce grand Léviathan que l'on appelle république ou Etat».

Dans ce but, les hommes conviennent de se dessaisir de leur toute-puissance naturelle et de la transérer à une Autorité souve­ raine, laquelle peut être soit un monarque (régime prôné par Hob­ bes) soit une.... »

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