Devoir de Philosophie

Hongrie 1989-1990 Une transition maîtrisée La Hongrie a rejoint en douceur le camp des démocraties parlementaires à l'issue des élections...

Extrait du document

« Hongrie 1989-1990 Une transition maîtrisée La Hongrie a rejoint en douceur le camp des démocraties parlementaires à l'issue des élections législatives des 25 mars et 8 avril 1990, les premières élections libres depuis 1947.

Doté d'un gouvernement de centre droit dominé par le Forum démocratique hongrois (MDF), le pays, qui fut le premier à "l'Est" à s'engager sur la voie du multipartisme, apparaît comme l'un des mieux placés pour réussir sa transition à la démocratie.

Il dispose d'une relative confiance à l'Ouest pour redresser son économie et le jeu politique s'est sensiblement clarifié après le scrutin "historique" du printemps 1990. Les élections hongroises ont donné une nette victoire au MDF qui a frôlé la majorité absolue au Parlement avec 43% des voix contre 24% à son grand rival, l'Alliance des démocrates libres (SzDZs, social-libéral).

Alors que les deux formations étaient au coude à coude à l'issue du premier tour, les électeurs ont, à la surprise générale, plébiscité le MDF au second.

Un événement survenu dans la dernière semaine de campagne a probablement pesé dans ce retournement: les affrontements sanglants de Tirgu Mures, en Transylvanie (Roumanie), entre Magyars (Hongrois de souche) et Roumains ont sans doute poussé les électeurs vers la formation qui apparaissait le mieux symboliser les valeurs nationales. Inconnu du grand public encore un an auparavant, Jozsef Antall, cinquante-huit ans, président du MDF, a formé le premier gouvernement non communiste depuis 1947.

Cet historien aux allures austères, fils d'un ancien dirigeant du Parti des petits propriétaires indépendants, se définit comme "patriote, libéral et démocrate-chrétien".

Lors du congrès du MDF d'octobre 1989, il avait été l'artisan du recentrage de son parti, un mouvement créé par des intellectuels en septembre 1987 à Lakitelek, et qui rassemblait au départ aussi bien des communistes réformateurs que des nationalistes. Victoire du Forum démocratique Le scrutin, où douze partis concouraient selon un mode très complexe (combinant la règle majoritaire et la proportionnelle), a vu émerger un Parlement assez proche des Assemblées occidentales.

Avec ses "alliés naturels", le Parti des petits propriétaires et les chrétiens-démocrates, le MDF a formé une coalition relativement homogène tandis que l'opposition s'est structurée autour du SzDSz, parti créé par le noyau des anciens dissidents et qui a effectué une remarquable percée.

Les nouvelles forces politiques ont fait preuve de leur maturité en concluant un accord lors de l'inauguration du Parlement, le 2 mai 1990, sur la nomination du président de la République, Arpad Göncz, soixante-huit ans, un dramaturge membre du SzDSz, qui fut emprisonné de 1957 à 1963. L'année 1990 restera dans l'histoire hongroise comme celle de l'effondrement communiste.

Les deux partis qui se disent les héritiers de l'ex-PSOH (Parti socialiste ouvrier hongrois, communiste) ont été les grands perdants de la transition: le Parti socialiste hongrois (PSH), issu des décombres du PSOH, le 7 octobre 1989, n'a obtenu que 33 sièges sur 386 et la plupart des ténors réformateurs, comme Imre Pozsgay, ont été "recalés" dans leurs circonscriptions. Quant à "l'ancien nouveau PSOH", reconstitué en décembre 1989 par les communistes orthodoxes, il a été laminé, n'obtenant aucun siège. Le processus hongrois, remarquablement maîtrisé, a tout de même été marqué par le scandale du Dunagate (de Duna, Danube en hongrois), une affaire d'écoutes téléphoniques d'opposants par les services secrets, révélée en janvier 1990 par le SzDSz et le FIDESz (Fédération des jeunes démocrates).

Le scandale s'est soldé par la démission du ministre de l'Intérieur et par la suppression du fameux Département 3 des services de renseignements. Accord sur le retrait soviétique Rattrapée, parfois même dépassée dans la déferlante qui a emporté "l'Est", la Hongrie l'a précédée dans bien des domaines.

Le 10 septembre 1989, elle a ouvert ses frontières avec l'Autriche laissant partir le flot d'Allemands de l'Est qui attendaient de gagner la RFA.

Lors de son congrès extraordinaire d'octobre 1989, le.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓