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i Emile, Il de Jean-Jacques Rousseau LAVTT:VR. C'est en quelque sorte Diderot qui fait rentrer Rousseau en littérature, en lui...

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« i Emile, Il de Jean-Jacques Rousseau LAVTT:VR. C'est en quelque sorte Diderot qui fait rentrer Rousseau en littérature, en lui confiant les articles de l'Encyclopédie consacrés à la musique.

Mais c'est une« illumination», surgie en 1749 à la lecture d'une question mise au concours par l'académie de Dijon, qui fit de lui« un autre homme», lui ouvrant« un autre univers» : celui de la réflexion philosophique. Son œuvre, constituée à la fois de traités philosophiques (Discours sur les sciences et les arts, Discours sur l'origine de l'inégalité parmi les hommes...

) et de romans (La Nouvelle Héloïse, l'Émile), s'élabore ensuite en douze ans à Paris puis à Montmorency. Attaqué sur sa vie privée (il avait abandonné ses enfants à I'Assistance publique), il entreprend de se justifier dans Les Confessions (1782-89) et rédige son autobiographie dans Les Rêveries d'un promeneur solitaire (1782). «L'homme est bon et heureux par nature; c'est la société qui l'a corrompu et qui a ruiné son bonheur primitif»: telle est l'idée maîtresse de la pensée de Rous­ seau.

Au moment où l'Encyclopédie dresse l'étendard de la civilisation, du progrès scientifique d'où découle le progrès matériel et moral, Rousseau présente le «barbare» comme la forme idéale de la vertu et du bonheur. r-Lœ&tWr-t-------------� Rousseau expose dans /'Émile les principes d'une éducation conforme à la nature, protégeant l'enfant de l'influence néfaste de la civilisation et lui 1 laissant l'entière liberté de faire sa propre expérience: il vivra à la cam­ pagne sans famille, hors de la société, sans livre ni enseignement; la nature est le seul précepteur capable de recréer« l'homme naturel». endez votre élève attentif aux phénomènes de la nature, bientôt vous le rendrez curieux; mais, pour nourrir sa curiosité ne vous pressez jamais de la satisfaire.

Mettez les questions à sa portée, et laissez-les lui résoudre. s Qu'il ne sache rien parce que vous le lui avez dit, mais parce qu'il l'a compris lui-même; qu'il n'apprenne pas la science, qu'il l'in­ vente.

Si jamais vous substituez dans son esprit l'autorité à la rai­ son, il ne raisonnera plus; il ne sera plus que le jouet de l'opinion des autres. 10 Vous voulez apprendre la géographie à cet enfant, et vous lui allez chercher des globes, des sphères, des cartes: que de machines! Pourquoi toutes ces représentations? que ne commencez-vous par lui montrer l'objet même, afin qu'il sache au moins de quoi vous lui parlez! 15 Une belle soirée on va se promener dans un lieu favorable, où l'horizon bien découvert laisse voir à plein le soleil couchant, et l'on observe les objets qui rendent reconnaissable le lieu de son coucher.

Le lendemain, pour respirer le frais, on retourne au même lieu avant que le soleil se lève.

On le voit s'annoncer de loin par les 20 traits de feu qu'il lance au-devant de lui.

L'incendie augmente, l'orient paraît tout en flammes: à leur éclat on attend l'astre long­ temps avant qu'il se montre: à chaque instant on croit le voir paraître ; on le voit enfin.

Un point brillant part comme un éclair et remplit aussitôt tout l'espace; le voile des ténèbres s'efface et 25 tombe.

L'homme reconnaît son séjour et le trouve embelli.

La ver­ dure a pris durant la nuit une vigueur nouvelle; le jour naissant qui l'éclaire, les premiers rayons qui la dorent, la montrent cou- L LUUVl"'\IIVl'\I V I I V I L..l'll l'II L - 30 35 40 45 50 55 60 65 70 "'1 ..

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v u 1 ~ &:.- verte d'un brillant réseau de rosée qui réfléchit à l'œil la lumière et les couleurs.

Les oiseaux en chœur se réunissent et saluent de concert le Père de la vie; en ce moment pas un seul ne se tait; leur gazouillement, faible encore, est plus lent et plus doux que dans le reste de la journée, il se sent de la langueur d'un paisible réveil.

Le concours de tous ces objets porte aux sens une impression de fraîcheur qui semble pénétrer jusqu'à l'âme.

Il y a là une demi-heure d'enchantement auquel nul homme ne résiste: un spectacle si grand, si beau, si délicieux, n'en laisse aucun de sang-froid. Plein de l'enthousiasme qu'il éprouve, le maître veut le communiquer à l'enfant: il croit l'émouvoir en le rendant attentif aux sensations dont il est ému lui-même.

Pure bêtise! c'est dans le cœur de l'homme qu'est la vie du spectacle de la nature; pour le voir, il faut le sentir.

L'enfant aperçoit les objets : mais il ne peut apercevoir les rapports qui les lient, il ne peut entendre la douce harmonie de leur concert.

Il faut une expérience qu'il n'a point acquise, il faut des sentiments qu'il n'a point éprouvés, pour sentir l'impression composée qui résulte à la fois de toutes ces sensations ... Ne tenez point à l'enfant des discours qu'il ne peut entendre ... Point de descriptions, point d'éloquence, point de figures, point de poésie.

Il.... »

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