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Extrait du document
«
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PROPOS D'UN VOYAGEUR ATTRISTÉ
Selon votre préférence, résumez le text� suivant éµ respectant
son mouvement, ou bien analysez-le en en distinguant et
ordonnant les tbèn:).es et en vous attachant à rendre compte.
de
leurs rapports.
Vous fudiquetez, en tête de vo� copie, par le
mot résumé ou analyse, la nature de votre choix.
Après ce résumé ou cette analyse, vous dégagerez du texte
un problème auquel v qus attachez ·un futérêt particulier : vous
en préciserez les données, ·vous les discuterez s'.il y a lieu et vous
èxposerez, en les justifiant, vos propres vues sur la question.
l_
Que les vacances soient devenues à ]a fois une nécessité et
même un mythe indique à quel point l'homme d'aujourd'hui a
soif de liberté et de changement.
· L'épanouissement qu'il
trouvait jadis dans un travail plus ou moins artisanal; paisible .et
créatif; la part de rêve détruite par l'âge industriel et.
le
fonctionnariat; la diminution du temps passé à la maison, fo�
est de les récupérer d'une autre.
façon, car ce sont des besoins
vitaux.
2 .
Quelle erreur de croire que le temps des loisirs est voué à la
superficialité, à la paresse, voire à l'animalité! Il peut être, au
contraire, grâce à l'élasticité des,, horaires, au hasard des
rencontres, à l'émerveillement du contact avec la nature, une
occasion d'approfondissement, d'amitié, de culture.
L'esthé
tique, l'art, le jeu reprenne?1t lem: �portance et· leurs droits.
3 • Contrairçment à ce que l'on dit parfois, l'homme est fait
pour le travail; et il y est, d'ailleurs, plus souvei;it qu•on ne le
croit, attaché.
A condition que celui-ci soit proportionné aux
fo� et aux a ptitudes èt que son rythme ne soit pas forcené.
Mais l'homme est aussi füit pour la pause - le sommeil en
témoigne.
Sous-estimer la valeur du repos, Je vagabondage de
l'e sprit et du corps n'est pas très bon signe.
La création passe
souvent par la détente ainsi que la joie.
Quant à la discipline
du travail, elle ne suffit pas à construire.
la personnalité [...].
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CORRIGÉS DE FRANÇAIS
Portées aux nues, les vacances envalÎissent à longueur d'année
le champ de la conscience et d� l'imagination.
Non sans
excès, car le travail est un des pivots privilégiés de rexistence.
En dépit des apparences, on ne travaille pas vra_iment pour
gagner sa vie, mais pour s:acoomplir et faire reculer sa
médiocrité.,
Nous traversons une période de transition 'OÙ les transhumances des « touristes>> mal réparties_ d�s :le temps et dans
l'espace créent un malai� tenace.
':fout le monde en souffre�
ceux qui partent, ceux qui accueillent et ceux qui restent.
La
,bousculade est reine.
Il ·arrive que l'on parcoure à grands frais
2 000 à 1000 kilomètres p.our se retrouver sur une plage ou un
camping bondés, pollués, pis que la ville désertée.
A quoi bon?
� m;il le plus insiclieux, c'est peut-être le vacarme, Il se
faufile, partout; nuit et jour.
Au sans-gêne des noctambules, à la
plaie des motos .de petite cylindrée que leurs propriétaires
s'ingénient à rendre le.
plus fracassantes possible s'ajoute la
vulgarité omniprésente des transistors, des magnétophones ou
des, juke-boxes, au restaur�nt, au café, et jusqu'au bord de la
met..
Le moteur empoisonne les lieux les plus paisibles : tracteurs, scies à bois manuelles, moteur pour monter l'eau
domestique, moteur.: pour les réfrigérateurs publics, pour l'aéra
teur dé" la salle,d'eau, pour le chauffage, pour l'air conditionné,
que sais-je? fenêtres d'hôtel mal isolées, la litanie du bruit est
interminable et épuisante pour les nerfs.
Certes, les services
rendus par la technique sont irremplaçables, mais songe-t-on
qu'un moteur bien installé et soigneusement entretenu est
infiniment plus discret? Q,,ti s'en soucie? A s'en tenir aux
apparences, tout le,monde �?en moque, depuis les constructeurs
jusqu'aux pouvoirs publics..
Il revient aux spécialistes de- mieux divei;sifier et répartir le_s
loisirs, d'améliorer les conditions d'hébergement et l'aménage
ment des sîtes.
Les u�agers, quant 'à eux, ont le droit de jeter un
cri d'alarme face à la détérioration de l'accueil.
Les responsabili
tés sont partagées.
Trop de touristes se montrent maladroits,
d'une exigence déplac�e, tandis que leurs hôtes, accablés de
J
7
)
1l
travail, oublient que la politesse non feinte et le sourire sont
9'une importance-irremplaçable.
Mieux vaudrait limiter quelque
peu le nombre des lits et des tables de restauran� qùe de
SUI'l"!lener un personnel qui n'en peut mais.
9
Pas de vacances réussies sans une bonne hll}neur réci
proque.
A quoi rime de chercher un dépaysement si c'est pour
tomber dans le cycle des récriminations et de 1a grogne? Jusqu'à
ces toutes dernières années, il était encore des pays miraculeuse
ment préservés qui dispensaient des trésors de zèle et de
délicatesse.
Ils sont loin de les avoir épuisés, mais, sous
l'avalanche des èstivants, ils sont menacés.
Quel gâchis si des pays en voie de développement - telle
la Grèce, pour citer le plus prestigieux de tous - s'alignaient
prqgressivement sur d'autre� régions qui vendent du tourisme
comme d'autres des immeubles.
Les coµpables? II n'est guère facile de les situer, mais on
ne sait que trop où sont les victimes, et ils �ont légion.
Avant
d'être une opération financière, le tourisme devrait être un art
où l'on ne cqnfond pas optimum 1· et maximum.
Henri FESQUIIT, Le Monde du 20 septembre 1980.
(Maroc.juin 198,1.)
Présentation.
***
C'est un texte d'accès facile, et qui se prête bien à l'exercice
dans la mesure où il comporte de nombreux détails.
Lli difficulté du travail tient à ce qu'il progresse en présentant
une même idée sous différentes facettes.
Le résumé• pouvant faire
disparaître les nuances, i l risque, s'il est fidèle, de produire une
impression de répétition.
Avant d'aller plus loin, cherchez, par
exemple, les différentes reprises des idées suivantes: 1° les
vacances tiennent une grande place dans l'imagination; 2° le
loisir est utjle et nécessaire; 3° le travail est épanouissant et utile
à l'homme (cf.
note p: 67).
1.
Mot latin signifümt le meilleur.
CORRIGÉS DE FRANÇAIS
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l.Jne seconde diffiçulté est.
que ce texte comporte quelques
notations très· •brèves, riches de significations pâr les échos
qu'elles peuvent éveiller chez le lecteur, mais qui, n'étant pas
développées dans le texte, passeront inaperçues dans le résumé.
Un exemple:« Nous traversons une période de transition», écrit
Fesquet.
Cette phrase est compréhensible dans la mesure où l'on
se rappelle que les congés payés sont chose.
récente au regard de
l'Histoire (1936); Fesquet peut donc espérer que l'avenir en
améliorera l'usage et les formes.
Nous avons tenté de traduire
cette notion de transition, dans le résumé _par J'expression
« encore aujourd'hui >�•.�ai!!, séparée nécessairement de l'idée
de progrès possible, elle perd de son sens.
La première phrase
de l'analyse que nous proposons, .en usant de la liberté de
réorganiser le texte, rapproche les deux notions et les éclaire
l'une par l'autr(?.
Par ailleurs, « encore novice» extrait du texte
une notion qui s'y.
trouve en plusieurs places mais �plicitement.
Exprimer une idée implicite du iexte est possible dans une
analyse, non dans un résumé.
L'analyse sera·donc préférable ici.
Tentons pourtant aussi le
résumé, ce qui nous permettra de mieux cerner les différences
entre les deux techniques.
Et, tout d'abord, cherchez le plan.
et les significations
principales du texte, exercice obligatoirement préalable au
résumé comme à l'analyse (cf.
note p.
67).
Puis, maintenant, .cachez la colonne de gauche �vant de Jire
les deux propositions �ivantes.
Résumé.
§ l.
liberté :
« soif de
liberté et de changement_»,
« élasticité des horaires >>,.
« hasard des rencontres» (ces
derniers mots seraient mieux
traduits par « fantaisie )>,.
mais
on ne peut garder -toutes les
nuances).
- exercice de l'ûnagination
I.
La.
liberté, l'exercice de
l'ûnaginatian, le loisir_, que la
vie quotidienne n'offre plus,
on cherche à les 'retrouv�r
dans les vacancès, devenues
objets de rêve,
CONTRACTIONS DE TEX1E
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« travail créatif», « part de.
rêve>>.
- loisir : « travail paisible »
(donc lent, pour lequel on
prend son temps); « temps
passé à la maison».
- la vie quçitidienne : travail,
diminution du temps à la maison, âge industriel et fonctionnariat.
- objets de rêve: « mythe »,
« part _de rêve ».
Une
notion
disparaît :
l'homme d'aujourd'hui; inutile, car l'ensemble du texte
montre bien qu'il s'agit de
l'époque contemporaine.
et indispensables, malgré les
2.
préjugtjs : « quelle er- préjugés défavorables parfois
reur de croire...
»
attachés aux loisirs, pour épa- épanouir en profondeur : nouir en profondeur la person« épanouissement » (§ 1), nalité.
« occasion d 'approfondissement », etc.
La partie esthétiquecontenue dans la dernière •
phrase peut être implicitement
comprise dans cette expres_sion; elle apparaîtra à part
entière dans la phrase suivante
avec « créatif».
Impossibilité
de se permettre autant de
répétitions que le texte.
§
§ 3.
sain de reconnaître :
« n'est pas très bon signe».
-Cette dernière expression s'appliquait seulement à la reconnaissance de la valeur du loi-
En effet, il est sain de ,:econnaître que l'humanité a un
besoin essentiel, non pas
seulement du travail, d'ailleurs -souvent aimé s'il est
CORRIGÉS DE'FRANÇAIS.
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sir, qui est l'idée principa1e du adapté au travailleur, mais
paragraphe.
C'est pourquoi tout autant, du loisir souvent
on ne peut se contenter,-pour créatif.·
la suite, d'un « non seule
ment...
mais encore », qui
supposerait Uil simple parallélisme.
«,Non seulement...
mais
tout autant » signale que c'est
le deuxième ténne qui est le
moins souvent admis.
Notion gommée : contraire
ment .à ce que· ron dit parfois;
présente tout de même
puisque la notion de travail,
comme celle de loisir, dépend
de « il est sain de recon
naître·»; elle apparaîtra mieux
dans l'analyse.
'
§ 4.
une personne se cons L'engouement poùr les vatruit : « s'accomplir et faire cances.
ne devrait pourtant
reculer sa médiocrité »; le mot pas faire oublier qu'une per
« personne » suppose indivi sonne se construit au.ssi par le
dualité donc originalité, sur travail.
tout s'il est accompagné de
ridée de construire, qui sup
pose une pensée organisatrice.
Inconvénient de cette expres
sion : proche de « construire
la personnalité».
(§ 3) -Variante
possible : « oublier les vertus
structurantes du travail ».
Inconvénients de cette solu
"tion:
• la notion de structure,
n'étant pas complétée p,ar
celle de personne, exprime
CO�CTIONS DE TEXTE
plus difficilement l'idée d'originalité;
• l'adjectif « constructif»
étant souvent employé da:Qs
un sens.
laudatif (« une initia
tive constructive » = qui fait
progresser) l'image de cons
truction s'y trouve· affaiblie, et
on est amené à utiliser le
néologisme un peu pédant
qu'est « structurant».
§ 5.
tous les intéressés : II.
Tous les intéressés pâtis
risque de gommer l'allusion à sent encore aujourd'hui de la,,
« ceux Ql:lÎ restent», bien que concentration spatio-tempo
ceu?{-�à aussi puissent être relle de ces déplacements
compris dans une telle expres longs et coûteux qui condui
sion.
sent les foules en troupeau
encore aujourd'hqi : période de.
vers des caricatures de ce
transition (voir la présenta qu'elles quittaient,
tion) et malaise tenace.
§ 6.
7.
Remarque.
- Cette
dernière partie de la phrase
résume les § 6 et 7; réduction
énorme, alors que la première
partie de la phrase résumait le
§ 5, le réduisant à peine au
tiers.
Il ne faut pas craindre de
· faire varier la proportion de
contraction suivant la densité
du texte.
et où l'invasion permanente
des bruits de toutes sortes
semble être le moindre souci
des responsables.
§ 8.
meilleure politique du
loisir : première phrase du
Une meilleure politique du /9i
sir est donc nécessaire.
Quant
aux touristes, ils doivent
comme leurs hôtes, s'atta
cher à sauvegarder la bonne
humeur,
§ 8;
« diversifier» différents
types ge loisirs; par exemple
élargir les possibilités spor
tives et culturelles des citadins
par une bonne animation tout
au long de l'année, ce qui
produira des foules d'estivants
mofos moutonnières;.« répar
tir»= dans le temps (souplesse
des dates de vacances), dans
l'espace (promouvoir des lieux
de yacances nouveaux : ce qui
a été tenté ces dernières
.
années avec les -vacances à la
campagne, l'hébergement à la
ferme, etc.
et, pour l'hiver, les
villages consacrés au ski de
fond).
Le terme dè politique
organisation de la « cité »)
.convient donc bien à cette
idée.
sauvegarder : cri d'alarme,
détérioration.
§ 9.
affluence
excessive:
► S)!Illbolise la
recherche de la pureté mystique.
~
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CORRIGÉS DE FRANÇA:IS
justement l'étonnement, l'incertitude,-et surtout la méfiance que
je lisais sur les visages.
Ne fût-ce qu~à l'égard de soi-même, une telle entreprise _e~t
donc édifiante et même nécessaire.
Affronter l'impréYU quotidien des rencontres, c'est rechercher une autre image de soi chez
les :autres; briser les cadres.
èt ·1es routines.
des mondes familiers,
c'est se faire autre et d'une certaine façon, renaître.
La lassitude, le découragement, le sentiment" d'absurdité' ou d'inutilité
de l'entreprise qui :vous prennent quelquefois aux heurès difficiles ou mornes de la marche, deviennent aut~nt d'épreuves; qui
n'ont d'ailleurs rien de tragique.
De plus en plus; ceux .qµi réclament autre chose que Je visage artificièf des yilles, les rapports
routiniers, conventionnels de nos cités, iront che_rcher sur les
routes ce qui leur manque ailleurs.
Et·en ce jour plein de soleîl
.où j'aborde Je Gévaudan,je me dis qu'.en.marchant ainsi, on ne
recherche pas que des joies archaïqµes ou des heures privilégiées, on ne fait pas ·qu'errer çlans Je· labyrinthe des chemins
embrouillés qui nous ramèneraient à nous-mêmes, mais qu'au
cap.traire on découvre les· autres et, avec eux, cette.
Ariane 1
inv.isible qui v.ous attend au terme du chemin·.
Marcher ainsi de
nos jours-'-"- et surtout de nos.
jours - ce n'est pas revenir aux
temps néolithiques, mais-bien plutôt être -prophète.
- Jacques....
»
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