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« i Le Misanthrope de Molière (1622-1613> - LAVITVR. J__œli1.Uèt____________----, Le dessein de Molière dans son théâtre est « L'Europe regarde cet ouvrage comme le chef-d'œuvre du haut Le Misanthrope est certainement la comédie la plus sérieuse de Molière. comique» écrira Voltaire.

Le drame intérieur d'Alceste est toute l'action de la pièce.

Ce personnage, à la moralité trop rigoureuse, qui déteste les mœurs de son époque et la méchanceté de ses contemporains, aime et se croit aimé d'une coquette que son aveuglement amoureux l'empêche de voir comme telle. La scène d'exposition campe d'autant mieux le personnage de misan­ thrope qu'il y est opposé au «sage» Philinte, homme plein de douceur et de modération. de peindre la nature humaine et présenter les mœurs contemporaines afin de corriger les vices des hommes en en présentant tout le ridicule. -- --------- PHILINTE Vous voulez un grand 1.

Vous haïssez. mal 1 à la nature humaine! ALCESTE Oui, j'ai conçu pour elle une effroyable haine. PHILINTE 5 Tous les pauvres mortels, sans nulle exception, Seront enveloppés dans cette aversion? Encor en est-il bien, dans le siècle où nous sommes ... ALCESTE 2.

Et les autres, parce qu'ils sont... 3.

Véritable. 4.

Ne trompent. 5.

Rustre, paysan (les gentilshommes portaient des talons hauts). 6.

Démasque. 7.

Fait enrager. Non : elle est générale, et je hais tous les hommes : Les uns, parce qu'ils sont méchants et malfaisants, Et les autres, pour être 2 aux méchants complaisants Et n'avoir pas pour eux ces haines vigoureuses 10 Que doit donner le vice aux âmes vertueuses. De cette complaisance on voit l'injuste excès Pour le franc 3 scélérat avec qui j'ai procès: Au travers de son masque on voit à plein le traître; Partout il est connu pour tout ce qu'il peut être; 15 Et ses roulements d'yeux et son ton radouci N'imposent 4 qu'à des gens qui ne sont point d'ici. On sait que ce pied plat 5 , digne qu'on le confonde 6 , Par de sales emplois s'est poussé dans le monde, Et que par eux son sort de splendeur revêtu 20 Fait gronder 7 le mérite et rougir la vertu. Quelques titres honteux qu'en tous lieux on lui donne, Son misérable honneur ne voit pour lui personne; Nommez-le fourbe, infâme et scélérat maudit, Tout le monde en convient et nul n'y contredit. 25 Cependant sa grimace est partout bien venue : ... 8.

Par l'intrigue. 9.

Par la tête de Dieu Uuron). 1 O.

On reste courtois, aimable. 11.

Des désirs. 12.

Comme un ermite, un religieux qui vit dans la solitude. 13.

Avec trop de sévérité. 30 PHILINTE 35 14.

Modérée. 40 1 S.

Il faut aller dans le sens de l'époque. 16.

Sans parei lle. 17.

Quelles que soient les choses que je vois se produire. 18.

Calme imperturbable. 19.

Digne d'un sage, d'un philoso phe. On l'accueille, on lui rit, partout il s'insinue; Et s'il est, par la brigue 8, un rang à disputer, Sur le plus honnête homme on le voit l'emporter. Têtebleu 9 ! ce me sont de mortelles blessures, De voir qu'avec le vice on garde des mesures 10 ; Et parfois il me prend des mouvements 11 soudains De fuir dans un désert 12 l'approche des humains. 45 50 Mon Dieu, des mœurs du temps mettons-nous moins en peine, Et faisons un peu grâce à la nature humaine; Ne l'examinons point dans la grande 13 rigueur, Et voyons ses défauts avec quelque douceur. Il faut, parmi le monde, une vertu traitable 14 ; A force de sagesse, on peut être blâmable; La parfaite raison fuit toute extrémité, Et veut que l'on soit sage avec sobriété. Cette grande raideur des vertus des vieux âges Heurte trop notre siècle et les communs usages; Elle veut aux mortels trop de perfection : Il faut fléchir au temps 15 sans obstination Et c'est une folie à nulle autre seconde 16 De vouloir se mêler de corriger le monde. J'observe, comme vous, cent choses tous les jours, Qui pourraient mieux aller, prenant un autre cours ; Mais quoi qu'à chaque pas je puisse voir paraître 17, En courroux, comme vous, on.... »