'ifrt�Riiîi(i� 'ô\1GiN.Es � 1,':1f ,:;,: f DE LA DÉCLARATION RELIGIEUSES ET AMÉRICAINES la liberté de conscience Dans son ouvrage Du...
Extrait du document
«
'ifrt�Riiîi(i� 'ô\1GiN.Es
�
1,':1f ,:;,:
f
DE LA DÉCLARATION
RELIGIEUSES ET AMÉRICAINES
la liberté
de conscience
Dans son ouvrage Du Gouverne
ment civil, Locke ne traite guère de
la liberté de conscience.
Mais cette
liberté, qui est avant tout la liberté
religieuse, est pour lui un droit fon
damental et imprescriptible, un
droit sacré qu'il défendit ferme
ment dans son opuscule Sur la
tolérance et qu'il fit passer avant
tout autre dans la constitution poli
tique qu'il établit pour la Caroline
du Nord, où par ailleurs il acceptait
l'esclavage.
Congrégatio
nalistes
et colons
amer1ca1ns
#
•
•
En soutenant ce droit de la liberté
de conscience, Locke se situait
dans une tradition religieuse qui,
comme l'a établi G.
Jellinek, est en
réalité la véritable source de la
Déclaration des droits de l'homme.
Vers la fin du XVl0 siècle, en effet,
le théologien puritain anglais
Robert Brown (1550-1630) rejetant
la hiérarchie ecclésiastique, déve
loppa l'idée démocratique qui
sous-tend le protestantisme : pour
lui l'Église était une association de
croyants qui se soumet au Christ
en passant un pacte avec Dieu, et
qui prend pour règle directrice la
volonté générale, c'est-à-dire celle
de la majorité des membres.
Persé
cuté en Angleterre, le brownisme
se réfugia en Hollande où il se
transforma sous l'influence de
John Robinson en « congrégationa1 isme » puis en « indépendan
tisme » dont les p,rincipes étai!3nt
la séparation de l'Eglise et de l'Etat
et le droit pour chaque commu
nauté d'administrer de manière
libre et indépendante ses affaires
spirituel/es.
Ainsi le congrégationa
lisme aboutissait-il à réclamer le
droit à la liberté de conscience,
droit que l'État, conçu lui aussi
comme le produit d'un contrat
social entre tous les individus,
aurait pour fin de garantir.
Ce sont ces doctrines indépendan-
tistes que l'on retrouve chez nom
bre de colons puritains qui s'établi
rent en Amérique, notamment pour
fuir les persécutions religieuses
dont ils étaient l'objet.
Ainsi Roger
Williams, pasteur de Salem, puis
fondateur de Providence, lutta pour
la séparation et l'Église et de l'État
et pour une totale liberté religieuse,
tant pour les chrétiens de toutes
obédiences que pour les juifs, les
musulmans et les indiens.
Ce droit à la liberté religieuse fut
officiellement reconnu par une
Charte acco�ée en1643 parCha�
les Il aux colonies de Rhode Island
et de Providence, puis, avec certai
nes restrictions contre les catholi
ques, dans d'autres colonies : New
Jersey (1664), New York (1665),
Pennsylvanie (1683), Massachu
setts (1692).
Première
•
naissance
d'un droit
de l'homme
« Ainsi, écrit Jellinek, le principe de
liberté en matière de religion reçut
en Amérique sa consécration cons
titutionnelle, dans des limites plus
ou moins étendues.Ce principe qui
est intimement lié au grand mouve
ment politique et religieux d'où est
sortie la démocratie américaine découle de cette conviction qu'il y
a un droit naturel pour l'homme, et
non pas un droit concédé au
citoyen, à avoir la liberté de cons
cience et la liberté de pensée en
matière de religion.
Ces deux liber
tés constituent des droits supé
rieurs à l'État et ne peuvent pas
être violées par lui.
Ce droit si long
temps méconnu n'est guère une
"inhéritance"; il ne rentre pas dans
le patrimoine hérité des ancêtres
comme les droits et libertés de la
"Magna Carta" et les autres lois
anglaises ; en effet, ce n'est pas
l'État qui l'a proclamée, mais
l'Évangile.Ce qui, en ces temps-là,
et plus tard encore, n'était officiel
lement exprimé en Europe que
dans quelques textes de peu
d'importance et ne se manifestait
que dans le grand courant intellec
tuel qui avait commencé au
XVII" siècle, pour atteindre son
Les antécédents juridiques
de la déclaration
dans le droit anglais
Outre les constitutions des États
d'Amérique, on a pu voir des antécé
dents juridiques à la Déclaration des
droits de l'homme dans le droit
anglais, avec les textes suivants :
- la Magna Carta rédigée en 1215
par des barons anglais pour défendre
leurs prérogatives contre leur roi,
Jean sans terre.
- le Bill of Rights de 1689, qui défi
nissait les droits du Parlement face à
ceux du Roi, et accordait notamment
aux sujets le droit de pétition.
- A ces textes on peut ajouter le
célèbre Habeas Corpus Act (1679)
qui ne définissait à proprement par
ler aucun droit en ce qui concerne la
liberté individuelle des citoyens,
mais garantissait cette dernière du
point de vue de la procédure pénale,
en donnant notamment à tout accusé
le droit d'être entendu par un juge
dans les 3 .à 20 jours qui suivent son
arrestation.
Aucun de c�::; �axtes ne fait cepen
dant référenc ;.
des droits de
l'homme en général, mais seulement
aux droits du peuple et des citoyens
anglais, et tous consacrent des droits
historiques acquis.
apogée avec la période philosophi
que du siècle suivant, était déjà,
vers 1650, un principe de droit
reconnu dans la constitution de
Rhode Island et dans celle....
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓