Devoir de Philosophie

Impossible d'afficher l'image liée. Le fichier a peut-être été déplacé, renommé ou supprimé. Vérifiez que la liaison pointe v ers...

Extrait du document

« Impossible d'afficher l'image liée.

Le fichier a peut-être été déplacé, renommé ou supprimé.

Vérifiez que la liaison pointe v ers le fichier et l'emplacement corrects. Victor Hugo : « Fonction du poète », Les Rayons et les Ombres (1840) Dieu le veut, dans les temps contraires, Chacun travaille et chacun sert. Malheur à qui dit à ses frères : Je retourne dans le désert ! Malheur à qui prend ses sandales Quand les haines et les scandales Tourmentent le peuple agité ! Honte au penseur qui se mutile Et s'en va, chanteur inutile, Par la porte de la cité ! Le poète en des jours impies Vient préparer des jours meilleurs. II est l'homme des utopies, Les pieds ici, les yeux ailleurs. C'est lui qui sur toutes les têtes, En tout temps, pareil aux prophètes, Dans sa main, où tout peut tenir, Doit, qu'on l'insulte ou qu'on le loue, Comme une torche qu'il secoue, Faire flamboyer l'avenir ! II voit, quand les peuples végètent ! Ses rêves, toujours pleins d'amour, Sont faits des ombres que lui jettent Les choses qui seront un jour. On le raille.

Qu'importe ! Il pense. Plus d'une âme inscrit en silence Ce que la foule n'entend pas. II plaint ses contempteurs frivoles; Et maint faux sage à ses paroles Rit tout haut et songe tout bas ! Contexte et éléments pour l’introduction Ce poème est tiré d’un recueil que Hugo a composé alors qu’il était relativement jeune, Les Rayons et les Ombres, dans lesquels il célèbre la poésie et l’expression, par elle, de la nature, de la beauté, de l’amour d’une part - qui forment les « rayons » -, de la mort, de la tristesse, du passé d’autre part - qui forment les « ombres » - rayons et ombres mêlés formant la vie. Dans ce poème, qui inaugure le recueil Les Rayons et les Ombres et dont nous avons les trois premiers dizains à commenter, la poésie est conçue comme un moyen puissant d’émouvoir et d’éclairer les hommes, en même temps que le poète est doué d’un don de visionnaire et de la mission de faire profiter les hommes de ce don par l’intermédiaire de la poésie.

Cette conception du poète comme mage et comme voyant sera extrêmement importante dans l’œuvre ultérieure de Hugo – le poète sera ainsi un visionnaire politique dans les Châtiments, un visionnaire de l’Histoire de l’humanité dans La Légende des Siècles, etc., et elle est déjà à l’œuvre dans le texte à étudier ici, qui porte un titre très explicite : « Fonction du poète ».

La place inaugurale de ce poème dans le recueil dont elle est tirée est un fait remarquable : Hugo invite le lecteur à prendre toute la mesure de la puissance du rôle du poète avant qu’il ne lise les poèmes, ce premier poème prend donc une valeur didactique, comme s’il s’agissait d’apprendre au lecteur à lire la poésie en lui dévoilant explicitement toute la puissance de ce genre. Plusieurs éléments seront à étudier : le principal d’entre eux sera sans doute la « fonction du poète » que Hugo définit ici, et qui est déterminante pour l’ensemble du recueil et plus largement pour l’ensemble de l’œuvre de Hugo et la conception de la poésie qui la gouverne.

Cela s’inscrit dans une thématique traditionnelle de la poésie, notamment antique, qui fait du poète (en latin », vates ») un devin inspiré.

La description qui est ici faite du monde comme champ d’opposition de forces sera à étudier aussi, en s’efforçant à nouveau de mettre en valeur l’universalité du propos.

Il faudra examiner enfin les moyens stylistiques et esthétiques par lesquels Hugo établit cette fonction du poète : universalité du propos, langue épique et évocatoire.

Ces trois études permettront de mettre en relief la singularité de la définition hugolienne de la fonction du poète, qui fait de la poésie une instance visionnaire quasiment surhumaine. Eléments pour le développement NB : les éléments donnés ici ne sont volontairement pas composés en plan abouti pour un commentaire ; ils ne font que mettre en lumière les éléments à commenter : il vous revient de hiérarchiser ces éléments en fonction de votre propre lecture du texte. I.

Une esthétique de la fresque universelle - La forme poétique est simple et propice à une narration puissante : on a en effet trois dizains d’octosyllabes, l’octosyllabe étant un des mètres traditionnellement utilisés dans la poésie épique, le recours au dizain marquant une volonté de narration poétique formellement simple mais claire et marquante – on pourra comparer l’organisation du propos en dizains à l’organisation en paragraphes de la prose. - Le propos est, d’autre part, universel : étudier le recours permanent au présent de vérité générale, l’indétermination extrême des personnes des verbes (« qui », « on », « les peuples », «.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓