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« Impossible d'afficher l'image liée.

Le fichier a peut-être été déplacé, renommé ou supprimé.

Vérifiez que la liaison pointe v ers le fichier et l'emplacement corrects. Albert Camus, Le Malentendu, Acte I, Scène 1, 1944. Midi.

La salle commune de l'auberge.

Elle est propre et claire.

Tout y est net. LA MÈRE.

— Il reviendra. MARTHA.

— II te l'a dit ? LA MÈRE.

— Oui.

Quand tu es sortie. MARTHA.

— Il reviendra seul ? LA MÈRE.

— Je ne sais pas. MARTHA.

— Est-il riche ? LA MÈRE.

— Il ne s'est pas inquiété du prix. MARTHA.

— S'il est riche, tant mieux.

Mais il faut aussi qu'il soit seul. LA MÈRE, avec lassitude.

— Seul et riche, oui.

Et alors nous devrons recommencer. MARTHA.

— Nous recommencerons en effet.

Mais nous serons payées de notre peine. Un silence.

Martha regarde sa mère. Mère, vous êtes singulière.

Je vous reconnais mal depuis quelque temps. LA MÈRE.

— Je suis fatiguée, ma fille, rien de plus.

Je voudrais me reposer. MARTHA.

— Je puis prendre sur moi ce qui vous reste encore à faire dans la maison.

Vous aurez ainsi toutes vos journées. LA MÈRE.

— Ce n'est pas exactement de ce repos que je parle.

Non, c'est un rêve de vieille femme.

J'aspire seulement à la paix, à un peu d'abandon.

(Elle rit faiblement.) Cela est stupide à dire, Martha, mais il y a des soirs où je me sentirais presque des goûts de religion. MARTHA.

— Vous n'êtes pas si vieille, ma mère, qu'il faille en venir là.

Vous avez mieux à faire. LA MÈRE.

— Tu sais bien que je plaisante.

Mais quoi ! À la fin d'une vie, on peut bien se laisser aller.

On ne peut pas toujours se raidir et se durcir comme tu le fais, Martha.

Ce n'est pas de ton âge non plus.

Et je connais bien des filles, nées la même année que toi, qui ne songent qu'à des folies. MARTHA.

— Leurs folies ne sont rien auprès des nôtres, vous le savez. LA MÈRE.

— Laissons cela. MARTHA, lentement.

— On dirait qu'il est maintenant des mots qui vous brûlent la bouche. LA MÈRE.

— Qu'est-ce que cela peut te faire, si je ne recule pas devant les actes ? Mais qu'importe ! Je voulais seulement dire que j'aimerais quelquefois te voir sourire. MARTHA.

— Cela m'arrive, je vous le jure. LA MÈRE.

— Je ne t'ai jamais vue ainsi. MARTHA.

— C'est que je souris dans ma chambre, aux heures où je suis seule. LA MÈRE, la regardant attentivement.

— Quel dur visage est le tien, Martha ! MARTHA, s'approchant et avec calme.

— Ne l'aimez-vous donc pas ? LA MÈRE, la regardant toujours, après un silence.

— Je crois que oui, pourtant. MARTHA, avec agitation.

— Ah ! mère ! Quand nous aurons amassé beaucoup d'argent et que nous pourrons quitter ces terres sans horizon, quand nous laisserons derrière nous cette auberge et cette ville pluvieuse, et que nous oublierons ce pays d'ombre, le jour où nous serons enfin devant la mer dont j'ai tant rêvé, ce jour-là, vous me verrez sourire. Mais il faut beaucoup d'argent pour vivre devant la mer.

C'est pour cela qu'il ne faut pas avoir peur des mots.

C'est pour cela qu'il faut s'occuper de celui qui doit venir.

S'il est suffisamment riche, ma liberté commencera peut-être avec lui.

Vous a-t-il parlé longuement, mère ? LA MÈRE.

— Non.

Deux phrases en tout. MARTHA.

— De quel air vous a-t-il demandé sa chambre ? LA MÈRE.

— Je ne sais pas.

Je vois mal et je l'ai mal regardé.

Je sais, par expérience, qu'il vaut mieux ne pas les regarder.

Il est plus facile de tuer ce qu'on ne connaît pas.

(Un temps.) Réjouis-toi, je n'ai pas peur des mots maintenant.

[...] Il s’agit d’une scène d’exposition => elle doit fournir au spectateur les éléments nécessaires à la compréhension de la situation initiale.

Doit présenter l’intrigue (de quoi il s’agit), le contexte (le lieu, le temps) et les personnages.

Elle doit être claire, intéressante,.... »

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