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Inde 1997-1998 La montée en puissance du BJP Depuis avril 1997, l'Inde était dirigée par un gouvernement de coalition regroupant,...

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« Inde 1997-1998 La montée en puissance du BJP Depuis avril 1997, l'Inde était dirigée par un gouvernement de coalition regroupant, sous le nom de Front uni (UF), treize partis de gauche et régionalistes, formation minoritaire devant sa survie au soutien externe du parti du Congrès-I (" I " pour Indira).

En novembre 1997 a été rendu public le rapport Jain, dénonçant la négligence du Dravida Munetra Khazagham (DMK), au pouvoir au Tamil Nadu et partenaire important de la coalition gouvernementale au Centre, envers le groupe terroriste tamoul sri-lankais responsable de l'assassinat du Premier ministre Rajiv Gandhi en 1991.

Le président du Congrès-I, Sitaram Kesri, s'est saisi de l'occasion pour demander la démission des membres du DMK au gouvernement.

Devant le refus du Premier ministre, Inder Kumar Gujral, le Congrès-I a retiré son soutien au cabinet en place, provoquant de nouvelles élections générales, moins de deux ans après le précédent scrutin. S.

Kesri semblait avoir été motivé dans cette décision davantage par la progression de l'enquête sur l'affaire Bofors que par les conclusions du rapport.

Des proches de R.

Gandhi, voire l'ancien Premier ministre lui-même, auraient bénéficié de pots-de-vin substantiels de la part de cette firme d'armement suédoise, en l'échange de l'obtention d'un contrat de vente de canons.

Il est probable que, sous la pression de la veuve de Rajiv, Sonia, le Congrès ait cherché à éviter que le gouvernement ne dévoile les progrès de l'enquête. Nouveau gouvernement : des composantes instables Le retour de la famille Nehru-Gandhi sur le devant de la scène politique s'est confirmé avec la décision de Sonia Gandhi de faire campagne pour le parti, puis avec sa nomination après les élections, à la tête de tous les organes de décision du Congrès-I.

Néanmoins, le retour au pouvoir de ce parti ne semblait pas proche.

Les élections générales de février-mars 1998 ont confirmé l'installation de l'Inde dans l'ère des coalitions.

Comme en 1996, aucune formation n'a obtenu la majorité.

Au Front uni a succédé un gouvernement issu de l'alliance du Bharatiya Janata Party (BJP, nationaliste hindou) avec quatorze partis régionaux (AIADMK, Samata Party, Shiromani Akali Dal, Biju Janata Dal, Trinamool Congress, Shiv Sena et Lok Shakti pour les plus importants) et dirigé par Atul Bihari Vajpayee.

Il a passé l'épreuve de la motion de confiance le 28 mars 1998, grâce au soutien externe d'un des anciens constituants de l'UF, le Telugu Desam Party.

L'importance des partis régionaux et le rôle de balancier qu'ils ont acquis depuis les élections de 1996 se sont confirmés.

A lui seul, le BJP n'a remporté que 178 sièges, un résultat insuffisant pour accéder seul au pouvoir, mais en progression par rapport à 1996, grâce à son avancée, encore faible mais réelle, dans le sud du pays.

La survie du gouvernement semblait donc devoir dépendre du bon vouloir de partis ne partageant non seulement pas le credo nationaliste hindou mais divergeant aussi sur des points cruciaux comme la place à accorder aux investisseurs étrangers ou la réforme du secteur public. Les chevaux de bataille du BJP (imposition d'un code civil uniforme, autonomie du Cachemire ou restitution des lieux de culte disputés) ne figuraient plus au " programme national de gouvernement " présenté le 18 mars 1998 par le Premier ministre.

La configuration de pouvoir voyait donc le BJP contraint de céder du terrain à ses alliés sur le plan idéologique ainsi que sur celui de la gestion des affaires de l'Union.

Les principaux partis appartenant à l'alliance faisaient déjà preuve d'un régionalisme risquant de mettre en difficulté le BJP, notamment par leurs demandes de crédits supplémentaires pour les États, voire d'autonomie fiscale.

L'AIADMK (All India Anna Dravida Munetra Kazagham, formation nationaliste tamoule) qui, avec ses partenaires, a apporté 25 sièges à l'alliance, en était la composante la plus instable. A la suite d'élections régionales, deux États supplémentaires sont passés au BJP : le Gujarat et l'Himachal Pradesh.

Le paysage politique du nord de l'Inde allait donc être dominé désormais par cette formation et ses alliés, à l'exception du Jammu-et-Cachemire, dirigé par la Conférence nationale (favorable au maintien de l'intégration nationale) de Farooq Abdullah, du Bengale occidental, toujours dirigé par le Parti communiste de l'Inde-marxiste (CPI-M), et du Bihar, dirigé par l'épouse de Laloo Prasad Yadav, ex-dirigeant du Janata Dal (JD) ayant formé son propre parti, le Rashtriya Janata Dal, en 1997. Extension des tensions communautaires Au Cachemire, le nouveau gouvernement s'est montré incapable d'empêcher une reprise de la violence, après neuf ans d'insurrection séparatiste, et les massacres de populations cachemiri, en particulier de pandit (brahmanes), se sont multipliés au long de l'année.

L'inefficacité et la corruption du gouvernement de F.

Abdullah et son rapprochement avec le BJP lui ont ôté la faveur de nombreux Cachemiris. Une extension visible des tensions communautaires par groupes fondamentalistes interposés s'est faite dans des régions jusque-là relativement épargnées.

Au Kerala, les affrontements se sont multipliés entre fondamentalistes hindous et, notamment, cadres du CPI-M.

Au Tamil Nadu, une organisation musulmane, Al Umma, s'est illustrée en février 1998, en pleine campagne électorale, par l'explosion d'une série de bombes dans la ville de Coimbatore, causant plus de 60 morts.

La population musulmane de Coimbatore avait été la cible d'émeutes en décembre 1997, à l'occasion desquelles une inquiétante collusion était apparue entre la police locale et les extrémistes hindous. Dans le Nord-Est, en particulier au Tripure, en Assam et au Nagaland, les populations civiles ont continué de subir les attaques des militants indépendantistes.

L'intensification de l'action du Front uni de libération de l'Assam (ULFA) est devenue un sujet d'inquiétude.

Le racket qu'il opère sur les entreprises locales a été dévoilé dans l'" affaire Tata Tea ", branche du conglomérat Tata. Le gouvernement du Front uni poursuivant la politique de libéralisation lancée sous le gouvernement de Narasimha Rao, a dû faire face à des difficultés économiques croissantes.

Le budget n'a pas correspondu aux prévisions et, bien qu'elle ait échappé à la crise asiatique, l'économie indienne a continué de s'essouffler.

La croissance économique, que l'on attendait à plus de 7 %, n'a atteint que 5,6 % pour l'année fiscale 1997-1998, portée avant tout par le secteur des services (+ 7,5 %).

La production agricole a enregistré une chute très importante pour atteindre un plancher à 0,1 % (contre 7,9 % en 1996-1997), tandis que la production industrielle augmentait de 4,6 %.

Les entrepreneurs ont été confrontés à des difficultés de financement croissantes.

La balance commerciale.... »

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