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Inde 1998-1999 Le gouvernement BJP déjà sanctionné Le gouvernement BJP (Bharatiya Janata Party, "Parti du peuple indien", nationaliste hindou), dirigé...

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« Inde 1998-1999 Le gouvernement BJP déjà sanctionné Le gouvernement BJP (Bharatiya Janata Party, "Parti du peuple indien", nationaliste hindou), dirigé par Atul Bihari Vajpayee, est tombé le 18 avril 1999, après le retrait de l'AIADMK (All India Anna Dravida Munetra Kazhagam, parti régionaliste tamoul) de Jayaram Jayalitha, qui était, depuis le début, la composante la plus instable de la coalition gouvernementale.

Cette formation s'est rapprochée du parti du Congrès, qui espérait ainsi regagner le pouvoir. Mais l'absence de consensus chez les autres partis d'opposition l'ont empêché de constituer la majorité requise.

Cette crise politique a précipité la tenue de nouvelles élections générales, fixées à octobre 1999.

L'année passée au pouvoir par le BJP aura été essentiellement marquée par des difficultés internes et la désillusion des électeurs qui avaient voté pour le changement. A peine sept mois après son arrivée au pouvoir, l'hétérodoxe coalition de 14 partis régionaux avait déjà subi un désaveu majeur lors des élections régionales de novembre 1998 au Rajasthan, au Madhya Pradesh et dans le territoire de Delhi, qu'il gouvernait depuis 1993.

Ces défaites étaient d'autant plus inquiétantes pour le BJP qu'elles coïncidaient avec une remontée du parti du Congrès, dirigé par Sonia Gandhi depuis mars 1998.

La colère des électeurs a essentiellement sanctionné l'augmentation brutale des prix d'un certain nombre de denrées de base, en particulier les oignons, survenue à l'automne 1998.

Le gouvernement s'est aussi vu reprocher d'avoir privilégié son image sur la scène internationale - en l'occurrence, à travers les cinq essais nucléaires des 11 et 13 mai 1998 - au détriment des intérêts de la population. Ménager les composantes internes du parti La perte de ces trois États, capitaux pour le BJP, a mis en relief le factionnalisme de plus en plus prégnant au sein du parti.

Deux branches rivales sont apparues autour des centres de pouvoir représentés par le Premier ministre et son ministre de l'Intérieur, Lal Krishna Advani, et reflétant les divergences opposant "modérés" et "extrémistes" sur les questions tant intérieures - en particulier, la politique économique - qu'extérieures - notamment les relations avec le Pakistan -, mais aussi sur la place des autres composantes du Sangh Parivar, la "famille" idéologique du BJP.

Celle-ci a cherché à affirmer son emprise sur le gouvernement et, devant la résistance de la faction Vajpayee, s'est montrée de plus en plus critique.

Ces tensions ont conduit à la démission, en février 1999, du ministre des Affaires parlementaires et porte-parole du gouvernement, Madan Lal Khurana, l'un des soutiens d'A.

B.

Vajpayee et l'un des plus anciens membres du parti. Hors du gouvernement, cette pression s'est traduite par une intensification des attaques contre les chrétiens, d'abord localisées au Gujarat (fin 1998), puis débordant sur les autres États indiens (début 1999).

Visant les nouveaux convertis au christianisme, pour la plupart issus des "castes répertoriées" (ex-Intouchables) ou des "ethnies répertoriées" (ou "dalits"), et les prêtres et missionnaires, elles sont essentiellement imputables aux extrémistes du Sangh Parivar, en particulier le Rashtriya Swayamsevak Sangh (RSS, Association des volontaires nationaux) et le Bajrang Dal (Parti de Bajrang ou Hanuman), qui s'étaient tous deux illustrés lors de la destruction de la mosquée d'Ayodhya en décembre 1992 et dans des émeutes qui avaient suivi.

Ces actions violentes tendent avant tout à réduire l'influence de la communauté chrétienne dans le domaine éducatif et social où le RSS cherche à s'imposer.

Cette dérive communaliste a fragilisé l'assise électorale du parti ainsi que certaines de ses alliances, notamment avec le Trinamool Congress de Mamata Banerjee (issu d'une scission du parti du Congrès au Bengale occidental) et l'AIADMK, qui soutiennent le gouvernement sans y participer. En dépit des critiques, l'équipe au pouvoir est demeurée stable, essentiellement du fait de sa politique de patronage envers les membres de la coalition.

Le Bengale occidental a ainsi fini par obtenir l'enveloppe spéciale réclamée par M. Banerjee depuis dix mois, tandis que J.

Jayalalitha voyait les procès engagés contre elle (pour détournement de fonds publics et enrichissement illicite) renvoyés vers de nouvelles cours de justice, au risque de provoquer une surenchère des demandes de la part des autres alliés gouvernementaux.

De la même manière, le gouvernement a essayé à nouveau de faire imposer le régime d'administration directe au Bihar (décembre 1998, puis février 1999), sous l'influence de son allié le Samata Party, principal rival du Rashtriya Janata Dal de Laloo Prasad Yadav, au pouvoir dans cet État.

Cette deuxième tentative est intervenue à la suite de massacres répétés de dalits par les activistes de la Ranvir Sena, une milice de propriétaires terriens de hautes castes. La détérioration de l'ordre au Bihar, mais aussi, dans une certaine mesure, au Gujarat et en Orissa, permettant à des éléments extrémistes de faire régner la terreur dans certains districts, est allée de pair avec une confrontation entre détenteurs du pouvoir temporel et spirituel au Penjab.

La préparation des célébrations d'avril 1999 marquant le tricentenaire de la Khalsa, l'ordre fondateur du sikhisme, s'est traduite par une lutte d'influence entre modérés de l'Akali Dal (B) et radicaux des organisations religieuses sikhs.

Alors qu'en 1997 l'Akali Dal (B) avait remporté les élections régionales sur la base de son alliance avec le BJP, soulignant la nécessité d'en revenir à une bonne entente entre sikhs et hindous, il n'était pas parvenu, deux ans après, à en poser les fondements.

Son inaction sur le plan de la décentralisation et du gouvernement local, pourtant cher à son électorat, a contribué à le marginaliser davantage et à redonner l'initiative aux radicaux. Perte de vitesse de certains mouvements insurgés Dans les États des confins, les mouvements les plus violents ont semblé être en voie de marginalisation croissante.

Le dialogue a pu être maintenu, par exemple, entre le gouvernement central et le Conseil de sécurité national du Nagaland Isak-Muivah NSCN (I-M) -, qui revendique la création d'un "Grand Nagaland".

Le cessez-le-feu, en vigueur jusqu'en août 1999, avait jusque-là été respecté, n'empêchant pas toutefois des combats entre NSCN (I-M) et son rival NSCN (Khaplang) qui ne participe pas aux négociations. L'autre principal groupe insurgé de la région, le Front uni de libération de l'Assam (ULFA), qui avait intensifié ses opérations en 1997, a semblé en perte de vitesse.

En se rapprochant de la population, l'armée et les forces de sécurité ont créé un climat potentiellement propice à la négociation, conduisant déjà de nombreux militants de l'ULFA à rendre les armes et les habitants à prendre leurs distances par rapport au mouvement.

Mais l'ULFA a continué sa double politique de rejet du dialogue et de racket des entreprises locales. Après l'industrie du thé en 1997, ce sont celles du jute et du pétrole qui ont subi des actions terroristes en 1998 (explosion d'un pipe-line de l'Indian Oil Corporation en novembre 1998, interdiction de l'extraction du pétrole assamais en février 1999).

Mais ces actions participent plus de la nécessité pour l'ULFA de maintenir sa présence qu'elles n'indiquent une réelle dégradation de la situation. Au Jammu et Cachemire (en proie à une lutte séparatiste encouragée par le Pakistan), une relative accalmie a été visible à partir des premiers mois de 1999, succédant à la crispation qui avait suivi les essais.... »

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