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Indonésie 1982-1983 Crise économique et montée de l'islam L'année 1982 a commencé dans la fièvre: la violence a fait une...

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« Indonésie 1982-1983 Crise économique et montée de l'islam L'année 1982 a commencé dans la fièvre: la violence a fait une cinquantaine de morts et les forces armées (Abri) sont intervenues, comme par le passé, aux côtés du "parti" gouvernemental, le Golkar.

Nantie d'une double fonction, civile et militaire, l'armée reste l'épine dorsale du régime.

Et si les militaires n'ont pas le droit de vote, ils disposent à l'Assemblée de soixante quinze députés nommés directement par le président de la République.

Compte tenu du contrôle de la population par une série d'organisations officielles, les élections générales qui ont eu lieu en mai 1982, ne peuvent être considérées comme démocratiques: le Golkar a pénétré même les villages et les fonctionnaires devaient appartenir au Korpin, une organisation officielle contrôlée par le ministère des Affaires intérieures. Le Golkar a obtenu environ 64% des voix (plus qu'en 1971 et 1977) et 244 sièges à l'Assemblée contre 96 au "Parti musulman du développement uni" et 24 au "Parti démocratique indonésien".

Le Golkar a ainsi repris symboliquement la ville de Djakarta qui lui avait échappé en 1977.

En mars 1983, la réélection de Suharto à la présidence pour cinq ans a parachevé cette "victoire".

Il a renouvelé le gouvernement tout en installant un cabinet très hétérogène (le pouvoir central est une alliance de diverses factions) et en conservant les technocrates-clés. Il a surpris en nommant à la vice-présidence un général à la retraite, musulman et non Javanais, Umar Wirahadikusumah, qui n'appartient pas à sa clique issue de la division militaire Diponegoro.

Suharto tentait ainsi sans aucun doute de s'opposer à l'expansion d'un certain extrémisme musulman en Indonésie.

Le procès de dix chefs présumés du "Negara Islam Indonesia" (État islamique indonésien) accusés de "subversion" s'est ainsi ouvert en février 1983: ces hommes sont les héritiers du mouvement Darul Islam qui luttait pour un État islamique à la fin des années cinquante...

Dirigeant d'un pays musulman, Suharto veut néanmoins imposer l'hégémonie de l'idéologie du Golkar, le Pancasila.

Cela explique son agacement à l'égard du parti musulman qui a pris pour emblème la Ka'ba de la Mecque, lors des élections de mai 1982. Les problèmes les plus délicats pour le régime ont pourtant été d'ordre économique.

En 1982, l'Indonésie était classée par la Banque mondiale dans les "pays à revenu intermédiaire" (520 dollars par habitant).

L'inégalité des revenus restait cependant très forte, puisque près de 40% de la population ne disposait toujours que de 90 dollars par an, et la crise a aggravé encore ces inégalités. La baisse des revenus pétroliers La balance des transactions courantes s'est encore dégradée: le surplus de 2,5 milliards de dollars pour l'année fiscale 1980-81 s'est transformé en un déficit de près de 4 milliards en 1981-82 (en raison de la hausse des taux d'intérêts sur la dette et du déclin des exportations non-pétrolières), qui devait atteindre 6,2 milliards en 1982-83.

Cette situation, liée à la baisse de la production et des prix du pétrole a évidemment une forte incidence sur l'économie.

Les revenus liés au pétrole représentent en effet environ 60% des recettes du gouvernement et les produits pétroliers, 70% des gains d'exportation.

Les exportations de produits autres que le pétrole et le gaz ont en outre baissé de 40% de 1980 à 1982.

L'érosion de la croissance est manifeste: le PIB a augmenté de 9,9% en 1980, de 7,6% en 1981 et de 4% à 6,5% en 1982.

Le gouvernement a dû ainsi affronter deux grands problèmes: - le déséquilibre budgétaire, avec une forte baisse des recettes étatiques due principalement au tassement des ressources provenant des taxes pétrolières ; - la détérioration de la balance des paiements, provoquée par une faible demande internationale de pétrole entraînant une production inférieure aux 1,3 million de barils par jour conseillés par l'OPEP. Au total, les revenus pétroliers ont baissé en 1982 de 10,6 à 10,1 milliards de dollars et les recettes tirées des produits non pétroliers d'environ 25%. Pendant ce temps, les importations de biens d'équipement augmentaient d'environ 17%.

Dans l'ensemble, les exportations ont baissé de 15% (seules celles de gaz ont augmenté de 4,3%). Les armes utilisées par le gouvernement pour tenter de surmonter ces problèmes se sont révélées bien peu efficaces.

A commencer par la politique de "contre-achat": au terme de contrats portant sur des transactions supérieures ou égales à 500 000 roupies, les compagnies étrangères vendant des.... »

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