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Indonésie 1983-1984 Remaniements Les problèmes intérieurs ont été au centre des préoccupations du président Suharto au cours de l'année 1983,...

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« Indonésie 1983-1984 Remaniements Les problèmes intérieurs ont été au centre des préoccupations du président Suharto au cours de l'année 1983, une année bien moins agitée socialement que 1982.

Les remous ont, en fait, eu lieu au sommet de l'appareil d'État.

Le "père du développement" (ainsi est désigné Suharto depuis la session de 1983 de l'Assemblée consultative populaire) a décidé de lutter contre la concentration du pouvoir aux mains de certains responsables, de rajeunir son équipe, de mieux préciser la place des forces armées (Abri) et du Golkar, une organisation politique formée de groupes fonctionnels, professionnels et sociaux. À la tête du bureau exécutif du Golkar fut nommé le lieutenant-général Sudharmono, et la plupart des nouveaux promus, travaillant avec lui, sont de la génération de 1966 (celle issue du coup d'État et de la répression de 1965, dont notamment le groupe de Bandoung) ; le départ de l'ancien responsable Murtopo a marqué le recul, au sein du pouvoir, des généraux de la génération de 1945. Sudharmono a été chargé de la réorganisation du Golkar, dont les fonctions doivent être clairement distinctes de celles de l'Abri.

Il s'agit aussi d'établir un système rigoureux de recrutement et de promotion des cadres et de développer l'adhésion individuelle des membres (auparavant des groupes adhéraient au Golkar).

Cette organisation est aussi l'instrument de diffusion de l'idéologie officielle du Pancasila (voir L'état du monde 1982, ) ; cela est d'autant plus vrai que Surharto a demandé en mars que toutes les organisations politiques, puis toutes les organisations sociales - y compris religieuses -, adoptent en priorité cette idéologie.

Cette orientation a entraîné d'ailleurs quelques frictions avec le Parti du développement uni, qui se réfère à l'islam ; cependant, ce parti était bien affaibli depuis les élections de mai 1982 et ne pouvait menacer l'influence du Golkar. Suharto allait créer une surprise en nommant, après sa réélection à la présidence en mars 1983, M.

Umar Wirahadikusumak à la place d'Adam Malik.

Pour la première fois, depuis 1965, le vice-président et le président sont de l'Abri ; cependant, Umar n'est pas un ancien de la division militaire Diponegoro, dont est issue la clique de Suharto.

Il aurait effectué un bon travail à la tête du Bureau national de vérification comptable dans sa lutte contre la corruption et le gaspillage.

Nommé général, le lieutenant-général Benny Murdani est devenu le second homme fort du pays.

Il concentrait déjà un important pouvoir entre ses mains avant d'être nommé commandant de l'armée à la place du général Mohammad Jusuf: il était responsable des services de renseignements au ministère de la Défense et au Commandement pour la restauration de la sécurité et de l'ordre (Koptamtib), et vice-dirigeant du corps d'intelligence de l'État, Bakin.

Mais, c'est un catholique, et ce fait constitue sans doute une forme de contrôle de ses ambitions politiques de la part de Suharto.

Par ailleurs, le lieutenant-général Rudini était nommé chef du personnel de l'armée.

Murdani et Rudini appartiennent à la génération intermédiaire entre celle de 1945 et celle de 1966 ; cela distingue la direction de l'Agri de celle du Golkar. Austérité Sur le plan économique, l'année 1983 a été marquée par des décisions très importantes.

La politique d'austérité, affirmée en 1982, a été poursuivie.

Le budget prévoyait, pour la seconde année consécutive, le blocage du traitement des fonctionnaires et réduisait les subventions aux produits pétroliers.

La conséquence en a été une hausse des prix de l'essence et des tarifs des transports.

Ce sont les prix de l'essence de qualité inférieure qui ont, en réalité, augmenté, ceux de l'essence de qualité supérieure pour l'aviation et de l'essence à octane élevé étant maintenus stables.

Cette évolution a touché surtout les groupes aux revenus les plus modestes ; et leurs ressources ont été encore amputées avec le bond des prix de l'huile comestible en fin d'année. Ainsi, l'inflation (mesurée par l'indice des prix à la consommation, dans dix-sept grandes villes) est restée encore forte: 12%, contre 10% en 1982. Le plus grave problème pour l'Indonésie a été le déclin des revenus pétroliers, l'OPEP décidant de réduire de cinq dollars par baril le prix du pétrole ; or, 60% des recettes publiques viennent des taxes pétrolières et 70% des gains d'exportations sont liés aux produits pétroliers.

À la fin de l'année fiscale 1982-1983 (en mars), les exportations avaient baissé de 20%.

Le gouvernement était contraint de réagir.

En mars, la roupie était dévaluée de 27,6% à la suite des mauvais résultats enregistrés: le déficit de la balance courante était de 6,7 milliards de dollars à la fin de cette année fiscale ; la roupie ne cessait.... »

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