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Indonésie 1994-1995 Nouveau durcissement du régime L'ouverture politique prônée par le régime Suharto à partir de 1990 a pris fin...

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« Indonésie 1994-1995 Nouveau durcissement du régime L'ouverture politique prônée par le régime Suharto à partir de 1990 a pris fin le 21 juin 1994 avec l'interdiction des trois hebdomadaires les plus lus, Tempo, Editor et Detik.

Ils avaient profité du relâchement de la censure pour rendre compte de sujets brûlants, tels une grave escroquerie bancaire impliquant des proches du pouvoir ou le conflit opposant le ministre de la Recherche, Bacharuddin Jusuf Habibie, à celui des Finances, Mar'ie Muhammad: le premier, favori de Suharto et détesté par l'armée, réclamait 1,1 milliard de dollars pour rénover 39 bateaux de guerre qu'il avait achetés à l'ex-RDA; le second a sabré ce budget des deux tiers. A la suite de cette triple interdiction, des manifestations ont eu lieu pour défendre la liberté de la presse et une Association des journalistes indépendants (AJI) s'est créée, publiant sans permis un journal, Independen. Mais la presse, dans son ensemble, est revenue à l'autocensure.

En mars 1995, une vague d'arrestations a frappé des membres de l'AJI, ainsi que des étudiants appartenant à la Fondation Pijar, qui s'est donné pour objectif de coordonner la contestation.

Par ailleurs, fin 1994, un décret renforçait le contrôle du pouvoir sur les ONG (organisations non gouvernementales).

L'une d'elles n'a-t-elle pas porté plainte (sans succès, bien sûr) contre le président Suharto lui-même pour avoir alloué à l'usine aéronautique de B.J.

Habibie des fonds prévus pour le reboisement? Le durcissement a également été sensible dans la suite donnée à la grève de Medan en avril 1994: les dirigeants du syndicat indépendant Prospérité (non autorisé) ont été condamnés à quatre et trois ans de prison.

Quant aux familles de paysans contestataires qui luttaient depuis des années pour obtenir une indemnisation plus équitable de leurs terres, noyées par le barrage de Kedung Ombo (Java-Centre), et à qui un juge avait très étonnamment donné complète satisfaction en juillet, elles ont vu ce jugement annulé dès novembre 1994 par la Cour suprême. Une opposition toujours existante, mais surveillée Si la santé du président Suharto (soixante-quatorze ans) a donné des inquiétudes en août 1994 - l'empêchant de se rendre à la conférence internationale sur la population et le développement qui s'est tenue au Caire du 5 au 13 septembre 1994 -, il n'en a pas moins continué de renforcer son contrôle sur les institutions et notamment l'armée, en plaçant à sa tête, en février 1995, le général Hartono, son ancien aide de camp, musulman pratiquant, proche de la faction Habibie.

D'autres généraux, proches de l'ancien homme fort, le général Murdani, ont été écartés.

L'armée est apparue de plus en plus divisée entre proet anti-Suharto.

Par ailleurs, deux députés contestataires ont été "rappelés" et remplacés, pratique qui n'est pas inhabituelle. Lors du troisième congrès du PPP (Parti unité développement; opposition), fin août 1994, des personnalités du Nahdatul Ulama (NU, Renaissance des oulémas) ont échoué dans leur projet de prendre la direction de la formation et c'est Ismail Hassan Metareum, favori du pouvoir, qui est demeuré à sa tête.

Le NU, première organisation musulmane avec 30 millions de membres et 6 500 pensionnats coraniques, a continué d'irriter le pouvoir.

Ainsi son chef, le charismatique et démocrate Abdurrahman Wahid, a-t-il refusé d'entrer à l'influente ICMI (Union des intellectuels musulmans indonésiens), présidée par B.J.

Habibie.

En décembre 1994, malgré les manoeuvres du pouvoir, il a cependant été réélu à la tête du NU. Il y a également eu tentative d'affaiblir de manière détournée la position de Megawati, fille de l'ancien président Sukarno (1945-1967), portée en décembre 1993 à la présidence du PDI (Parti démocratique indonésien), dont le fonctionnement apparaissait le plus conforme à celui d'un parti d'opposition.

En septembre 1994, une faction dissidente rivale a contesté son autorité, puis, en janvier 1995, certains responsables du PDI ont été accusés d'avoir eu des liens avec l'ancien Parti communiste interdit en 1966 et soumis à une très sanglante répression.

Harmoko, ministre de l'Information et président du Golkar, l'organisation gouvernementale, a lancé un avertissement contre le renouveau du communisme.

Si le pouvoir n'a pas semblé juger dangereux le sectarisme musulman en plein essor, il a, en revanche, paru craindre beaucoup une éventuelle alliance du NU et du PDI aux élections générales de 1997. Redémarrage économique Pour mettre fin à un ralentissement inquiétant des investissements étrangers, Jakarta a pris des mesures incitatives, en juin 1994, levant les dernières restrictions à leur égard.

Le résultat a dépassé les espérances: 23,7 milliards de dollars de projets ont été approuvés en 1994, chiffre record - presque le triple de 1993 - qui pourrait être dépassé en 1995.

Les investissements intérieurs ont augmenté de 35% (24 milliards de dollars).

Le taux de croissance pour 1994 a été de 7,0%. Le budget pour.... »

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