Intro : Ce passage est extrait de « la mort de Valmiki » de Leconte de Lisle. Ce poème est...
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Intro :
Ce passage est extrait de « la mort de Valmiki » de Leconte de Lisle.
Ce poème est issu
du recueil Les poèmes antiques, paru en 1852 après que l’auteur eût renoncé à la vie
politique française, déçu par les évènements de 1848.
Chef de file de l’école
parnassienne, il préconise une poésie objective qui réunisse la science et l’art.
Dans ce
poème en alexandrin, le poète rapporte la mort du poète mythique Valmiki, sage indien
auteur d’un long poème épique.
Problématique : Nous pouvons nous demander dans quelle mesure ce poème au sujet
exotique et à la beauté singulière est significatif d’une profonde angoisse métaphysique.
Dans un premier mouvement nous étudierons la recherche d’une voix originelle dans
« les temps où l'homme et la terre étaient jeunes et dans l'éclosion de leur force et de
leur beauté», en second lieu nous observerons en quoi ce poème répond à l’exigence
formelle de l’esthétique parnassienne et enfin nous observerons les motifs de
l’inquiétude métaphysique qui caractérise le poème.
I.
La recherche d’une voix originelle dans « les temps où l'homme
et la terre étaient jeunes et dans l'éclosion de leur force et de leur
beauté»
1.
Exotisme du poème
Le poème a pour cadre un paysage indien.
L’’exotisme du poème est surtout perceptible
dans le premier mouvement avec la mention des « formes », des « couleurs », des
« parfums », mais également de la mer.
Toutefois il est impossible de distinguer un pays
précis si l’on ne se réfère pas au titre du poème ou aux derniers vers avec la mention de
« l’Himavat ».
Cependant il faut préciser ici que nous ne commentons que les deux
dernières strophes du poème et que les strophes précédentes font une large place aux
références indiennes.
D’autre part l’adjectif blanc associé à la fourmi fait allusion à la
« mythologie » indienne : « le dieu de la mort vint au secours de Varouna, et
métamorphosé en fourmi blanche, il se mit à ronger l’arc de Vichnou » (histoire générale
de l’inde ancienne et moderne).
2.
Un retour aux origines
Ce poème semble regretter avec la mort de Valmiki, la mort du souffle originel.
On sait à
quel point Leconte de Lisle détestait le mélange des genres : « Leconte de Lisle, étant un
vrai poète sérieux et méditatif, a horreur de la confusion des genres, et il sait que l'art
n'obtient ses effets les plus puissants que par des sacrifices proportionnés à la rareté de
son but.» (Charles Baudelaire, Portrait de Leconte de Lisle, Revue fantaisiste, été 1861).
Or la mort de Valmiki s’accompagne dans le poème de la confusion de toutes choses :
« tout rentre et se noit », « tout se tait ».
Finalement c’est l’anéantissement de la source
originelle, l’anéantissement de la voix poétique dont témoigne ce poème.
La tension du
poème naît de la tentative de lutter contre cette fin poétique par la beauté formelle.
II.
L’exigence formelle de l’esthétique parnassienne
Leconte de Lisle est un poète du 19ème siècle qui revendique la perfection formelle et le
culte de l’art pour l’art.
Il appartient en cela à l’école parnassienne comme par exemple
Baudelaire, Théophile Gautier, Verlaine, ou encore Mallarmé.
1.
Une recherche de perfection : la montée en puissance
Le poème a pour thème la mort.
Thème angoissant entre tous.
Or, la forme du poème
est au service de ce thème.
La fin de la pièce poétique que nous avons à étudier se
compose de deux mouvements bien distincts, et se caractérise par une montée en
puissance, également rendue grâce à l’ampleur des alexandrins.
Ainsi au vers 21, on
peut distinguer trois coupes au sein de l’alexandrin : l’une de deux syllabes, l’autre de 4
et la dernière de 6.
Nous avons donc le schéma suivant : 2/4/6 caractéristique d’une
montée en puissance.
Mais nous pouvons également prendre pour illustration les vers 9,
10, et 11 ou « une blanche fourmi » en précède « cent »....
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