Introduction : Ce poème est extrait du recueil Stèles de Victor Segalen, recueil de poèmes en prose publié en 1912...
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Introduction :
Ce poème est extrait du recueil Stèles de Victor Segalen, recueil de poèmes en
prose publié en 1912 à Pekin.
Le poème « Conseils au bon voyageur » se situe dans l’avantdernière partie du recueil intitulée « Stèles du bord du chemin ».
Ces « stèles du bord du
chemin » sont une invention de Segalen qui lui permet de renchérir sur le caractère
intérieur de ce voyage en donnant des conseils au voyageur et un chemin de l’âme.
Ce
sont les stèles de la marche, du voyage, stèles ouvertes à tous, sortes de bornes, de
repères dans l’espace.
Projet de lecture : Comment le poème « Conseils au bon voyageur »
révèle-t-il chez Segalen une esthétique et une poétique de la « Diversité » ?
I)
Un guide du voyageur
1)
Un destinataire précis
Le titre même du poème indique qu’il s’adresse à un destinataire et à un type de
lecteur précis : le voyageur et en particulier le « bon voyageur » c’est-à-dire le voyageur
qui va suivre les conseils qui lui sont donnés dans le poème.
Etudier la situation d’énonciation du poème : adresse à un « tu » qui est même
désigné comme « ami » + emploi de l’impératif à la deuxième personne du singulier, mode
verbal du conseil.
Le « je » du poète n’est pas exprimé mais ici le poète se fait guide,
conseiller car il est initié à l’art de bien voyager.
2)
Une composition ternaire
La composition du poème le présente véritablement comme un guide adressé au
marcheur.
Le poème évolue en trois temps : le premier moment est celui de la présentation
des paysages ( cf.
les deux premiers paragraphes qui commencent tous deux par des
substantifs) ; le deuxième moment est celui des conseils à proprement parler ( cf.
les
impératifs qui commencent les paragraphes 3 et 4) ; puis, le dernier moment est celui du
bilan, des conséquences et des promesses du voyage si le voyageur a bien suivi les conseils
du poète (cf.
la présence de l’adverbe conclusif « ainsi »)
II)
L’entremêlement de deux mondes : la nature et la création
humaine
1)
La nature et la création humaine : un système d’oppositions
complémentaires
Nature et paysages créés, aménagés par l’homme, sont tous deux sources d’une
riche expérience pour le voyageur.
Segalen montre dans cette stèle la nécessité de ne pas
les dissocier.
à recenser les termes faisant référence à la nature et ceux appartenant à la
civilisation
à étudier ici les différents procédés stylistiques évoquant un enchevêtrement
nécessaire des éléments naturels et humains :
·
chiasme (« Ville au bout de la route et route prolongeant la
ville », « Repose-toi du son dans le silence, et, du silence, daigne revenir
au son »)
·
Allitération en –l dans la première strophe renforçant la fluidité
et l’idée de prolongement entre nature ( route) et paysage humain (
ville)
·
construction syntaxique particulière : « Montagne encerclant
ton regard le rabat et le contient que la plaine ronde libère »à l’opposition
ici du vocabulaire ( « rabat » et « contient » évoquant l’idée d’un regard
entravé par la montagne alors que la plaine provoque la libération du
regard) se résout se dissout par la suite, grâce à l’ajout de la
subordonnée complétive qui rend indissociables les deux éléments.
·
Certaines expressions étonnantes :
« repose-toi du son dans le silence » : idée paradoxale du son comme source de
repos : transfert de valeur entre son et silence qui rend les deux éléments là
encore indissociables.
« déverse-toi parfois jusqu'à la foule » : emploi du verbe déverser unit l’homme à
l’élément liquide et en fait une partie de la nature.
2)
Eloge de la mobilité et du mouvement
Le principe d’un « bon » voyage est celui de la mobilité selon Segalen.
Le « bon
voyageur » doit être mobile, curieux, il doit s’intéresser à toutes choses.
Le principe de
« choix » ne doit pas avoir lieu, le voyage, s’il veut être « bon », enrichissant, se doit d’être
exhaustif, comme l’annonce le premier paragraphe : « Ville au bout de la route et route
prolongeant la ville : ne choisis donc pas l'une ou l'autre, mais l'une et l'autre bien
alternées »
à étudier ici l’importance des verbes et adjectifs de mouvement dans ce texte (
« alternées », « sauter », l’opposition entre « repose-toi » et « daigne revenir »,
« déverse-toi », « sans arrêt », « sans licol ni étable »+ importance du conseil « garde-toi
bien d’élire un asile » soulignée à la par l’assonance en –i.
à étudier l’expression : « Ne crois pas....
»
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