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Introduction Faut-il parler et écrire seulement pour instruire ? Le verbe instruire peut ici prendre deux sens : instruire quelqu'un,...

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« Introduction Faut-il parler et écrire seulement pour instruire ? Le verbe instruire peut ici prendre deux sens : instruire quelqu'un, c'est tout d’abord lui apporter une certaine connaissance, lui former l’esprit, mais c'est également, dans un sens plus large, l’informer.

Les deux sens sont liés : communiquer une information peut parfois relever justement de l’instruction. Pour autant, n'est-ce que pour cela que l’on écrit ou parle ? Ces deux actions supposent l’exercice du langage : le langage n'est-il donc qu’une manière de transmettre une information, que ce soit au sens faible (« prends un parapluie, car dehors il pleut ») ou au sens fort (« la bataille de Marignan a eu lieu en 1515) ? Doit-il n’être que cela ? Les autres emplois du langage sont-ils à exclure ? I.

Les différents emplois du langage A.

La plupart de nos dits et de nos écrits sont effectivement informatifs.

Ainsi on peut considérer que les livres jouent un rôle essentiel dans notre instruction : l’homme instruit, cultivé, est l’homme qui a beaucoup lu.

Dans façon semblable, un professeur parle durant son cours afin d’instruire ses élèves.

Les articles de journaux quant à eux instruisent au sens large : ils informent. B.

Pourtant, il existe bien d’autres emplois du discours et de l’écriture.

On peut par exemple parler ou écrire pour faire agir l’autre de la manière dont on voudrait.

C'est le cas des rhéteurs qui s’entretiennent avec Socrate dans le Gorgias de Platon : leur but est de persuader les gens d’agir d’une certaine manière.

Et il peut en aller de même pour les lettres : Les Liaisons dangereuses de Laclos, l’un des plus célèbres roman épistolaire du XVIII est constitué de lettres toutes destinées à informer le lecteur du déroulement du récit, mais également (si on se place du point de vue des personnages) à faire agir le destinataire de la lettre d’une certaine façon.

Dans tous ces cas, il s’agit donc de prescrire plus que d’informer : toutes les formules impératives sont du même ordre (et toutes n’ont pourtant pas un rôle instructif : « arrête de mentir ! » peut être une parole qui fait partie de l’instruction de l’enfant, mais « ferme la porte ! » non). C.

De plus, on peut également parler et plus encore écrire pour le plaisir : composer une poésie, est-ce fait pour instruire ? Instruire dans le sens d’informer, on peut en douter, car alors, pourquoi ne pas s’exprimer plus simplement et plus clairement aussi ? Quant à instruire dans le sens d’éduquer, de cultiver, on pourrait l’admettre, mais est-ce là le but ? N’est ce pas plutôt une conséquence ? Le poète écrit-il vraiment pour que les écoliers puissent s’instruire en apprenant ses poèmes ? II.

Pourquoi faudrait-il éliminer certains usages du langage ? Pourquoi ne faudrait-il parler que pour instruire ? A.

La critique de Platon : les rhéteurs, qui parlent pour persuader les foules n’ont pas de véritable savoir : ils n’ont aucune compétence pour parler de ce dont ils parlent.

Ce qu’ils savent, c'est uniquement bien parler, mais sans dire le vrai.

Le langage doit donc d’abord servir à dire le vrai et à le communiquer, donc à instruire autrui.

La persuasion est un usage perverti du langage. B.

De plus, instruire signifie dire ce qui est, qu’il s’agisse d’une information simple du type « il pleut » ou d’une leçon d’histoire.

Il y a donc une certaine objectivité dans le fait de ne parler et d’écrire que pour instruire, très différente de celle qui consiste à dire ce que l’on ressent ou ce que l’on croit. C.

Il y aurait donc,.... »

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