Introduction Flaubert publie Madame Bovary, dont le sous-titre est Mœurs de province, en 1857. Ce roman relate la vie d’Emma...
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Introduction
Flaubert publie Madame Bovary, dont le sous-titre est Mœurs
de province, en 1857.
Ce roman relate la vie d’Emma Bovary, dont
le quotidien est empreint d’un ennui auquel elle tente d’échapper
par des lectures romantiques.
Flaubert, avec ce roman, a quitté ses
illusions romantiques pour rejoindre le courant du réalisme.
Notre extrait prend place dans la deuxième partie du roman,
au chapitre 8 : il s’agit du portrait d’une vieille servante, CatherineNicaise-Élisabeth Leroux, décorée et primée, lors des comices
agricoles pour " cinquante-quatre ans de Service dans la même
ferme ".
Problématique : En quoi ce portrait, parenthèse dans le roman de Flaubert,
présente-t-il tous les enjeux du réalisme ?
I)
Un portrait réaliste
Le portrait réaliste au XIXe siècle est un portrait complet qui combine trois
caractéristiques essentielles : la description physique, la description psychologique o
morale, la description sociale.
1)
Le portrait physique
La description physique de la servante a lieu essentiellement dans le premier quart
du texte.
C’est le point de départ du portrait.
Ce point de départ peut se justifier par le
contexte dans lequel apparaît cette scène : Rodolphe et Emma se trouvent au Comices
Agricoles et le romancier décrit tout ce qu’ils voient.
Les caractéristiques physiques de la servante :
sa vieillesse : « petite vieille femme », visage « plissé de
rides », les « articulations noueuses » de ses mains.
La description minutieuse de sa tenue, des pieds à la tête :
« grosses galoches de bois », « grand tablier bleu », « visage maigre,
entouré d’un béguin sans bordure », « camisole rouge » à montrer que la
description physique suit le regard d’un spectateur qui assiste à la
décoration ( l’œil est d’abord attiré par les éléments les plus visibles et se
focalise, peu à peu sur les détails)
2)
Le portrait psychologique et moral
La description physique de la vieille servante ouvre sur une description
psychologique et morale.
à montrer que le physique même de la vieille femme fait état d’une fatigue morale
et psychologique : « une petite vieille femme de maintien craintif, et qui paraissait se
ratatiner dans ses pauvres vêtements » (étudier le verbe « ratatiner » évoquant à la fois
une attitude physique et un état psychologique de dénuement) ; « Son visage maigre »
à une rigidité psychologique : « Quelque chose d'une rigidité monacale relevait
l'expression de sa figure.
Rien de triste ou d'attendri n'amollissait ce regard pâle.
» à un
regard sans expression ( montrer l’attitude d’indifférence apparente de la vieille servante
face à sa décoration)
àl’utilisation de la restriction de champ avec l’intrusion de passages en focalisation
interne permet d’approfondir le portrait psychologique de la vieille dame en révélant ses
pensées :
intérieurement effarouchée par les drapeaux, par les
tambours, par les messieurs en habit noir et par la croix d'honneur
du Conseiller, elle demeurait tout immobile, ne sachant s'il fallait
s'avancer ou s'enfuir, ni pourquoi la foule la poussait et pourquoi les
examinateurs lui souriaient.
Etudier ici les expressions montrant le passage à une focalisation interne
(« intérieurement effarouchée », « ne sachant … ») ainsi que les expressions qui semblent
être ici employées au style indirect libre et appartenant au vocabulaire de la vieille femme
(« les messieurs en habits noir » notamment + les interrogations indirectes commençant
par « pourquoi »)
3)
Le portrait social
Plusieurs indices dans ce portrait renseignent le lecteur sur le statut social de la
vieille femme de façon précise.
à son statut de domestique est d’emblée signifié par sa tenue : « Elle avait aux
pieds de grosses galoches de bois, et, le long des hanches, un grand tablier bleu »
à Ce statut est précisé par tout un passage de l’extrait :
La poussière des granges, la potasse des lessives....
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