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Introduction Jusqu’au milieu du XXe siècle, la lecture des romans apparaît comme une activité licencieuse. Ainsi, le roman dans la...

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« Introduction Jusqu’au milieu du XXe siècle, la lecture des romans apparaît comme une activité licencieuse.

Ainsi, le roman dans la société moderne a pour fonction de traiter les interdits, sur un mode fictif, mais dont le discours se constituent en regard de la norme, vis-à-vis de laquelle elle joue le rôle de contrepoids.

Dès lors, il convient de s’interroger sur un paradoxe essentiel qui touche le héros de roman, et par extension le lecteur : qu’appelle-t-on une « vie où tout est voulu », dans la mesure où elle se définit par rapport aux interdits de la culture qui produit se roman ? Vouloir le crime pour lui-même, est-ce lutter contre la fatalité et les canons imposés, ou n’est-ce que qu’un manière conflictuelle d’adopter le regard de l’autre ? I : La forme romanesque, un remède contre la fatalité ( la « tragédie ») ? _Etymologiquement, la forme littéraire qu’on appelle « roman » est une œuvre de fiction médiévale, écrite en langue courante (romane) plutôt que savante (latine).

Les récits qui la composent apparaissent dès les premières œuvres connues comme une déclinaison du genre épique.

Ainsi, Le Roman de Thèbes, premier roman connu, traite d’un sujet hérité de la forme tragique (la lutte des frères Eteocle et Polynice après la mort d’Œdipe), mais qu’il traite spontanément sur un mode héroïsé : récits de batailles, actes héroïques… _Ce qui caractérise le roman, par rapport à la poésie, au théâtre ou à l’essai, est son absolue liberté formelle.

Ici apparaît la puissance du roman, non seulement contre les mécanismes de l’intrigue, mais aussi contre une fatalité de l’écriture elle-même : il existe des romans en vers, en prose, ou qui mélangent les deux formes.

Leur longueur peut-être de cent ou de plusieurs milliers de pages.

Les sujets peuvent être les plus divers : descriptions techniques de n’importe quel objet, descriptions poétiques, considérations philosophiques du narrateur… Il n’est même pas nécessaire que l’auteur soit un personnage unique.

Alexandre Dumas est ainsi célèbre pour avoir fait collaborer à nombre de ses romans des auteurs anonymes (ce qu’on appelle toujours des « nègres »). _En effet, le roman est une forme dans laquelle rien n’arrive qui n’ait été décidé par son ou ses créateurs.

Paradoxalement, une œuvre romanesque est assez libre pour permettre même un traitement tragique de son sujet.

C’est particulièrement le cas du genre « historique », dont l’issue se laisse deviner par le lecteur (ainsi le roman de Malraux intitulé L’Espoir met en scène des républicains espagnols durant la guerre civile, dont le destin ne peut-être que la défaite finale et la mort).

Dans le roman, rien n’est fatal, pas même l’absence de fatalité. II : Le roman, un espace de libre déploiement de la volonté _La Comédie Humaine de Balzac présente un certain type de héros, dont l’action consiste à poursuivre des buts personnels au sein d’un contexte social censé le déterminer.

Par le défi qu’il lance à Paris tout entier à la fin du Père Goriot, Rastignac affirme son irréductible singularité, contre la société bourgeoise dans laquelle il s’introduit pour mieux en triompher.

En ce sens, la volonté du personnage principal occupe le centre d’un triptyque, dont les panneaux sont la volonté de l’auteur qui l’engendre, et celle du lecteur qu’elle.... »

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