Introduction — La diversité des manifestations de la fête est si grande qu'il est difficile de définir une « essence...
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Introduction
— La diversité des manifestations de la fête est si grande qu'il est difficile de définir une
« essence de la fête »,
— Pour Roger Caillois, « l'excès et la bombance, le gaspillage et la destruction entrent de
droit dans l'essence de la fête ».
Reprise de quelques éléments du texte et
particulièrement de ceux qui concluent à une libération de l'être par la fête.
— La fête manifeste en effet une discontinuité, un désordre dans l'existence quotidienne.
— Mais on remarque qu'elle s'inscrit dans un rituel.
— C'est ce qui permet de l'officialiser et parfois de la contrôler.
Questions :
1.
Quelles aspirations traduisent l'excès et la destruction dans la fête?
2.
L'excès et la violence n'y sont-ils pas finalement contrôlés ?
3.
Ne peut-on concevoir des fêtes où la création soit valorisée plutôt que la destruction ?
I.
L'excès dans la fête
1.
La fête comme désordre
— La fête renverse les interdits de la vie sociale, ses tabous.
Ex.
: elle oppose le bruit au
silence, l'oisiveté, le désir, l'ivresse, la dépense à l'activité, à l'abstinence, à la sobriété, à
l'économie.
— Elle transgresse les barrières sociales.
Ex.
: la foule de la fête mêle les classes
sociales.
— Elle est une sorte de joyeux chaos qui peut donner l'impression d'un univers
inorganisé où les identités sont bouleversées.
Ex.
: comme au sein du carnaval.
2.
La fête et la destruction
— La fête passe par la destruction des symboles de l'ordre qu'elle transgresse.
Ex.
: l'utilisation du feu destructeur dans certaines fêtes.
— Elle détruit parce qu'elle porte à la consommation sans frein, parce qu'elle réhabilite
les désirs du corps (manger, boire, etc.).
Elle conjure peut-être l'angoisse ancestrale de
la faim.
Ex.
: les repas de fête.
Cf.
l'Assommoir de Zola.
3.
La fête comme libération
— Elle traduit une aspiration à plus de liberté.
Ex.
: si l'on a choisi le 14 juillet comme
fête nationale, c'est qu'en 1789 est tombée la Bastille, symbole d'oppression.
— Elle traduit une aspiration à plus de solidarité.
Ex.
: le 14 juillet 1790 : réunion des
provinces françaises dans la fête de la Fédération.
— Elle traduit une aspiration à plus de gaieté conviviale.
Ex.
: cf.
l'expression « faire la
fête ».
II.
L'excès contrôlé
1.
La fête ritualisée
— Les débordements auxquels la fête donne lieu s'inscrivent dans un rituel, c'est-à-dire
une cérémonie dont le déroulement, les gestes sont fixés à l'avance.
— L'excès même des signes appartient à un code, une tradition.
Ex.
: les masques du
carnaval.
Les Géants des fêtes flamandes.
— S'il y a excès, il est permis, voire ordonné.
Dans bien des cas, le rite prend la place de
l'excès.
Ex.
: fête religieuse, fête patronale : cérémonies.
2.
La fête....
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