INTRODUCTION : Le cinéma n'a pas été d''emblée considéré comme un art. Les milieux cultivés sont restés longtemps méfiants en...
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INTRODUCTION : Le cinéma n'a pas été d''emblée considéré comme un art.
Les milieux
cultivés sont restés longtemps méfiants en face de ce divertissement nouveau et le sont
encore ; Duhamel se fait, dans les Scènes de la Vie Future, l'écho de cette hostilité.
I.
UN DIVERTISSEMENT D'ILOTES
Entre les deux guerres on parle beaucoup du « ciné » dans la chanson de café-concert.
Il
ne s'agit encore, s'il faut en croire les chansonniers, que d'une distraction facile,
recherchée le samedi soir ou le dimanche par une foule qu'elle avilit.
1° Un spectateur passif.
Les images se succèdent sur l'écran et l'on ne peut à aucun
moment revenir sur ce qui précède, comme on ferait devant un livre.
L'esprit est si vite
absorbé par ce rythme visuel qu'il oublie de réagir, de critiquer.
Le spectacle ne demande
aucun effort et n'enrichit ni l'intelligence ni la volonté.
2° Une mythologie malsaine.
Autour du cinéma se sont créées les idoles nouvelles,
acteurs et actrices.
On a parlé avec raison de mythes à propos de Greta Garbo, de James
Dean, de Brigitte Bardot.
Une partie du public se laisse fasciner par l'éclat artificiel
d'êtres qu'il envie et auxquels il voudrait s'assimiler.
D'autres mythes se créent dans les films eux-mêmes.
Les surhommes, dont James Bond
est une incarnation, offrent l'image de la violence ou de l'érotisme.
La vogue du film
policier a succédé à celle du western, mais ces productions ont pour effet commun
d'exalter les bas instincts du public.
Les statistiques montrent à quel point la masse des
films justifie la critique de Duhamel.
Mais une minorité active de cinéastes tente de créer
autre chose qu'une drogue dominicale.
II.
UN DIVERTISSEMENT DE CHOIX
Le cinéma a conquis ses lettres de noblesse.
L'université l'admet, l'utilise et même en fait
un sujet d'étude.
1 ° Le cinéma documentaire.
Il attire un public nombreux curieux de géographie et de
sciences qui se presse aux films d'Haroun Tazieff, du commandant Cousteau.
La création
artistique est évoquée aussi, comme en témoignent les films sur Breughel, Van Gogh,
Picasso...
Le sport a fait naître une oeuvre tonique retraçant les Jeux Olympiques de
Tokyo.
L'homme apparaît constamment dans sa diversité ethnique ou sociale : le
cinéma-vérité de Chris Marker en est l'illustration.
2° Le cinéma littéraire.
On a porté à l'écran des oeuvres théâtrales comme le Bourgeois
Gentilhomme et le Mariage de Figaro, joués par les acteurs de la Comédie Française.
Ces
pièces y gagnent parfois des résonances nouvelles : le Dom Juan de Molière, tourné pour
la télévision, prenait un ton shakespearien.
On a également adapté des ouvrages
romanesques.
Le procédé sans ' doute est discutable, mais le Rouge et le Noir d'AutantLara a certainement amené de nombreux lecteurs à Stendhal.
3° L'humanisme cinématographique.
Les grands problèmes humains trouvent leur
expression au cinéma et....
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