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INTRODUCTION : Pour atteindre « l'essence » du lyrisme, Lanson semble négliger les caractères par lesquels on la définit ordinairement...

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« INTRODUCTION : Pour atteindre « l'essence » du lyrisme, Lanson semble négliger les caractères par lesquels on la définit ordinairement (le chant, l'effusion sentimentale).

On peut se demander si la formule à laquelle il s'arrête («.

expression individuelle d'une inquiétude métaphysique »), n'est pas contraire, par sa sécheresse intellectuelle, à l'esprit même du genre poétique dont il s'agit. I.

A PREMIÈRE VUE, ON PEUT DISTINGUER DANS LE LYRISME DEUX DOMAINES, DONT UN SEUL CORRESPOND A LA FORMULE DE LANSON 1° Le lyrisme à résonance métaphysique.

Il se manifeste notamment à trois époques : a) Dans l'Antiquité où les Psaumes bibliques, les Choeurs de la Tragédie grecque chantent la fragilité de l'homme, la crainte ou l'espoir qu'il place dans la divinité. b) A l'époque romantique, notamment sous l'influence germanique A ce titre une phrase de Mme de Staël est significative : « l'énigme de la destinée humaine n'est de rien pour la plupart des hommes.

Le poète l'a sans cesse présente à l'imagination ».

Les Méditations de Lamartine, les Contemplations de Victor Hugo en offrent le témoignage. c) Depuis le Romantisme, avec la tentative de Rimbaud qui veut que le poète s'applique à devenir un « Voyant » et les efforts de Baudelaire et de Mallarmé pour faire de la poésie un instrument de la « Connaissance », capable de percer le mystère du monde. 2° Le lyrisme sans résonance métaphysique.

Détaché de toute prétention philosophique, il exprime la tendresse, l'amour de la vie, le regret de vieillir...

Il se retrouve dans les Odes d'Horace ou les poésies anacréontiques imitées par les poètes de la Pléiade.

Pour s'en tenir à quelques pages qui demeurent dans toutes les mémoires, il inspire L'Aubespin à Ronsard, l'émouvante conclusion que La Fontaine donne aux Deux Pigeons, Après trois ans de Verlaine A la Santé d'Apollinaire.

Tout ce qu'il y a de frais et de spontané dans de tels poèmes semble méconnu et écrasé par la formule de Lanson. II.

TOUTE oeUVRE LYRIQUE EST, A QUELQUE DEGRÉ, A LA FOIS MÉTAPHYSIQUE ET INDIVIDUELLE Il convient toutefois d'y regarder de plus près.

Si l'on appelle «-métaphysique » non plus la « connaissance des causes premières et des premiers principes», mais selon l'expression de Jean-Paul Sartre « un effort vivant pour embrasser du dedans la condition humaine », la formule de Lanson cesse de choquer.

La métaphysique et la vie, le général et l'immédiat ne s'opposent plus.

Et l'on conçoit qu'ils puissent entrer ensemble dans la composition de toute oeuvre lyrique. 1° Les poèmes qui ne font que s'attacher aux peines et aux joies de la vie ne seraient pas lyriques s'ils ne sous-entendaient quelque inquiétude métaphysique.

Ainsi, dans L'Aubespin de Ronsard, dans Après trois ans de Verlaine, c'est la fragilité secrète des choses qui pousse le poète à les consacrer par le chant.

Hante par la « condition de l'homme », il apparaît comme.... »

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