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Introduction - Que cherchons-nous dans la littérature ? Si l'on en croit les éditeurs de collections de poche, qui souvent...

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« Introduction - Que cherchons-nous dans la littérature ? Si l'on en croit les éditeurs de collections de poche, qui souvent résument l'intrigue sur le dos de l'ouvrage pour attirer l'attention du lecteur éventuel, l'histoire constitue l'intérêt principal des livres. - Cette croyance répond-elle à la réalité ? La valeur d'un roman ou d'une pièce se résume-t-elle à l'intrigue ? - D'où les axes de réflexion suivants : I.

L'intrigue joue un rôle important dans une œuvre littéraire. II.

D'autres éléments de fond et de forme entrent en jeu. I.

Le rôle de l'intrigue dans l'œuvre littéraire A.

L'intrigue semble essentielle dans certains genres littéraires 1.

Dans les œuvres de fiction - Le roman policier, le roman d'aventures, les contes fantastiques ou la science-fiction supposent une intrigue originale, possédant des caractères particuliers au genre, et dont l'issue crée un suspens qui constitue l'intérêt principal de l'œuvre. Ex.

: les éditeurs se gardent de révéler la clé de l'énigme proposée dans un roman policier.

Le lecteur, en effet, est captivé par le mystère qui résiste à l'enquête, et cherche à reconstituer l'histoire du meurtre. Ex.

: le charme des Histoires extraordinaires d'E.

A.

Poe tient à l'imagination de l'auteur, qui exploite à travers des histoires étranges tous les phénomènes irrationnels pouvant introduire le fantastique dans la vie quotidienne.

De même l'intérêt principal du Portrait de Dorian Gray d'Oscar Wilde réside dans l'influence maléfique d'une peinture qui vieillit à la place du héros. Ex.

: dans les romans d'aventures et de science-fiction, de Jules Verne par exemple, le lecteur cherche une évasion. - Une intrigue complexe, pleine de rebondissements, fait le charme de la comédie. Ex.

: Le mariage de Figaro de P.-A.

de Beaumarchais. Ex.

: les quiproquos dus à la présence de sosies dans l'histoire d'Amphitryon, l'idée plaisante d'un dieu tombant amoureux d'une mortelle ont fait le succès de cette intrigue, au point que, la reprenant au XXe siècle, J.

Giraudoux appelle sa pièce Amphitryon 38 parce qu'elle est la trente-huitième depuis l'Antiquité ! 2.

Dans les œuvres autobiographiques ou historiques Un destin exceptionnel, des aventures originales vécues par l'auteur ou son personnage attirent l'intérêt du lecteur, particulièrement à notre époque. Ex.

: Les mémoires d'Hadrien de M.

Yourcenar retracent la vie d'un empereur romain. Ex.

: les séjours en Amérique, la participation à la Révolution, à l'Empire puis à la Restauration racontés par F R.

de Chateaubriand dans les Mémoires d'outre-tombe. B.

Certaines histoires ont un pouvoir d'évocation particulier 1.

Une valeur mythique - B.

Bettelheim a montré dans La psychanalyse des contes de fées que les histoires racontées aux enfants permettent de structurer leur connaissance du monde et de dominer leurs sentiments, par l'identification avec le personnage principal.

Cet aspect formateur explique le succès des contes de C.

Perrault ou de J.

Grimm à travers les siècles, et à travers leurs nombreuses adaptations.

La trame de ces histoires avait d'ailleurs souvent été transmise par la tradition orale du folklore germanique, français, etc. Ex.

: la débrouillardise du petit Poucet lui permet de retrouver son chemin. - Des mythes jouent un rôle identique auprès des adultes en exprimant des conflits entre sentiments souvent inconscients. Ex.

: la psychanalyse de S.

Freud a montré que l'histoire grecque d'Œdipe, qui tue son père et épouse sa mère sans le savoir, exprime de façon détournée un désir qu'éprouvent les petits garçons, et dont ils doivent se libérer pour pouvoir aimer en dehors de la cellule familiale.

Eschyle, Sophocle, Euripide, Sénèque, Corneille, Voltaire, A. Gide, J.

Cocteau (La Machine infernale) ont repris ce thème. - L'amour a suscité quelques histoires mythiques qui, comme l'a analysé D.

de Rougemont dans L'amour et l'Occident, expriment nos grandes tendances à propos de ce sentiment. Ex.

: les histoires de Tristan et Iseult, de Don Juan, de Roméo et Juliette, de Carmen ont inspiré de nombreux écrivains.

2.

Le pouvoir de faire rêver Sans posséder toujours cette valeur mythique ou psychanalytique quasi universelle, des histoires font rêver des générations. Ex.

: les multiples adaptations de l'aventure de Robinson Crusoé, depuis son créateur D. Defoe jusqu'à Vendredi ou les limbes du Pacifique de M.

Tournier. Ex.

: L'Odyssée, les Contes des mille et une nuits. Ex.

: la fantaisie dans Alice au pays des merveilles de L.

Carroll ou Le petit prince d'A.

de Saint-Exupéry. Transition : L'histoire constitue donc un élément essentiel de l'œuvre littéraire.

Mais d'autres éléments entrent en compte : comment expliquer sinon la différence entre les œuvres qui racontent la même histoire ? II.

D'autres éléments de fond et de forme entrent en jeu L'Iliade et L'Odyssée d'Homère, comme les Contes des mille et une nuits, constituaient aussi un recueil des savoirs scientifiques, pratiques ou philosophiques de l'époque.

On trouve ainsi dans L'Odyssée des recettes de cuisine, ou des conseils de pêche...

Cet exemple montre que les centres d'intérêt d'une œuvre peuvent être très variés.

Mais l'attention se portera surtout, ici, sur des éléments essentiels de la littérature : l'analyse psychologique et la leçon à tirer de l'histoire, mais aussi le style de l'écrivain. A.

L'analyse psychologique et la leçon à tirer de l'histoire 1.

L'analyse psychologique Dans une lettre à sa sœur, Stendhal écrit le 3 août 1804 : « Tu sens bien que, dans les romans, l'aventure ne signifie rien : elle émeut et voilà tout ; elle n'est bonne ensuite qu'à oublier.

Ce qu'il faut, au contraire, se rappeler, ce sont les caractères.

» - Entre deux œuvres racontant la même histoire, avec des personnages identiques, on peut trouver une analyse psychologique plus ou moins poussée, ou différente. Ex.

: Y Amphitryon de Molière enrichit le personnage de Sosie par rapport à la pièce de l'auteur latin Plaute.

Mais dans Amphitryon 38, J.

Giraudoux va plus loin, et s'attache au personnage d'Alcmène, femme amoureuse de son mari repous-sant les avances d'un dieu.

La préférence pour les mortels exprime un amour de la condition humaine propre à l'auteur. Ex.

: Don Juan, selon les écrivains, est clairement condamné comme un vil séducteur, ou prend une dimension ambiguë.

Chez Molière, son hypocrisie religieuse ne suffit pas à rendre odieux ce personnage qui.... »

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