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INTRODUCTION RÉDIGÉE. PLAN DÉTAILLÉ (Tableau). COMMENT RÉDIGER? DÉVELOPPEMENT RÉDIGÉ. Aix, Montpellier, Marseille, Nice, Toulouse/Terminale. 5 10 15 20 25 30...

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« INTRODUCTION RÉDIGÉE. PLAN DÉTAILLÉ (Tableau). COMMENT RÉDIGER? DÉVELOPPEMENT RÉDIGÉ. Aix, Montpellier, Marseille, Nice, Toulouse/Terminale. 5 10 15 20 25 30 Jeunes gens qui parlez tout bas Quand je passe Ecoutez s'éloigner mes pas Je vous vois je ne vous vois pas Ici plus qu'ailleurs n'est ma place Je n'ai pas besoin qu'on se tasse J'arrive à l'heure où l'on s'en va Jeunes gens qui parlez tout bas Quand je passe Dans cette vie à talons plats Que voulez-vous que ça me fasse Si la fille qui vous embrasse Me trouve un air de l'au-delà Jeunes gens qui parlez tout bas Quand je passe J'en viens j'y vais selon que la Lune ou non m'en a peint la face Selon ses quartiers de grimace Ou son plein air de falbalas Jeunes gens qui parlez tout bas Quand je passe Mais de toute façon elle a L'air d'avoir oublié sa glace Comme moi traversant l'espace Les pieds légers et le cœur las Jeunes gens qui parlez toùt bas Quand je passe En allez-vous ou restez là Nous n'aurons croisé que nos traces Et déjà le bruit les efface · Avec sa traîne de lilas C Binaire ou non la lune je ne vous vois pas je vous vois ou restez là En allez-vous 4 4 + rimes en a (masculines) et '[as] féminines 3 Rythme Octosyllabe Sonorité Diversité + 5 rejet : La/Lune allitérations en /, ou Sonorité Transition : - diversité ----'----ambiguïté d'interprétation. - dominance du double. Deuxième partie : des sentiments complexes Introduction : une tradition de l'étrangeté/originalité du présent poème : confidence du poète et de l'homme. Indifférence binaire : le pour et le contre se valent A brutalité des formules « que voulez-vous que ça me fasse...

» B C Revendication de la solitude omniprésence du « je » « Je n'ai pas besoin que l'on se tasse.

» impératif : « Écoutez.

» apostrophe.

« jeunes gens.

» « la fille », « les falbalas » Regret je + me (v.

3) nous (v.

29) le désir d'une harmonie/ou résignation l'accompli : futur antérieur (v.

29) 'fransition : - désinvolture (pieds légers) A, B - lassitude (cœur las) C Rythme Construction des phrases. Tonalité Pronoms Sémantique Mode Syntaxe Sémantique Pronoms Temps développement rédigé Le texte s'organise autour d'une série d'oppositions.

Entre le locuteur et le récepteur, l'inèompréhension dresse une barrière. A ce titre, l'étude des pronoms est significative.

D'un côté le pro­ nom « vous », « jeunes gens », terme collectif où l'âge appa­ raît comme le dénominateur commun, de l'autre le« je», moi singulier, qui martèle par trois fois les vers du premier quatrain. On notera, à ce propos, la correspondance de deux sons voisins « jeunes » et « je ». Toutefois (1), la confrontation qui structure le poème est un ins­ tant rompue par la présence de deux éléments à la troisième per­ sonne, « la fille », « la lune » (2), éléments féminins.

Toutes deux interviennent comme facteurs de séparation.

La jeune fille, défiante à l'égard du poète, lui trouve « un air de l'au-delà » (2).

La.

lune joue, aussi, un rôle négatif.

Dès le xrxe siècle, Bau­ delaire dépeint le lunatique comme un être inquiétant, fantas­ que, proche de.

la folie.

La planète influence maléfiquement ceux qui sont nés 5ous un tel signe.

Aragon n'échappe pas à sa triste emprise et les termes employés à la rime« grimaces », « falba­ las », « glace » sont dépréciatifs. Il ne· suffit pas de constater une rupture, il faut aussi l'interpré­ ter (3).

La jeunesse est explicitement formulée.

En revanche (1) le vieillissement du« je » n'apparaît pas directement..11 est sug­ géré dans l'apostrophe« jeunes gens » que seul un homme« déjà âgé » peut prononcer avec un certain ton protecteur et respec­ table.

Il est présent, aussi, par la notoriété d'Aragon dont tout lecteur sait approximativement à quelle génération il appartient lorsqu'il écrit ce poème.

Pour le public de 1983, les dates (1897-1982) fournissent des indications précises.

A ces renseigne­ ments hors texte, s'ajoutent des éléments strictement textuels. · L'au-delà du deuxième quatrain annonce une disparition pro­ chaine ; il contraste avec « cette vie à talons plats » dont le pro­ saïsme illustre le quotidien, le modernisme.

La référence à la lune s'ancre, alors, dans une tradition poétique qui n'est plus de« ce » temps, et même atteint une perspective intemporelle.

Par son âge, le locuteur échappe à la fixation dans le présent (3). La discordance entre deux générations se traduit pas les couples d'opposition mouvement, non-mouvement.

Le passage, l'errance caractérisent le poète.

Les verbes abondent : « s'éloigner », « tra­ versant (l'espace) » (2).

Ils sont trop nombreux pour être tous cités.

Aragon donne, en tête, le refrain intégral composé de trois vers ; puis à chaque fois, il le tronque d'un vers, si bien que la rime« je passe » crée une attente que seule, la fin du poè\lle rem­ plira avec la reprise complète de l'octosyllabe quatre fois retardé : « Ecoutez s'éloigner mes pas.

» De façon plus évidente, on relè­ vera le parallélisme de construction et de sonorité: « j'en viens, j'y vais ».

A l'inverse (1), le champ lexical de la stabilité est plus pauvre : « ici », « restez là ».

Comment expliquer cette discré­ tion alors que l'âge paraîssait de façon plus manifeste ? Sans doute parce que le poète ne parvient pas à fixer son regard.

Pris dans une perpétuelle instabilité, son attention ne discerne plus des individus dans la collectivité des jeunes : « Je vous vois, je ne vous vois pas.

» (2) L'incompatibilité ·se creuse encore (1) avec le· vers : « J'arrive à l'heure ou l'on s'en va. Accentués de par leurs places, les deux vers expriment bien des rapports antinomiques. La fréquence du rythme binaire« j'en viens/j'y vais », « selon que la/lune ou non...

», « Je vous vois/je ne vous vois pas » ...

souligne la présence de deux pôles indépendants l'un de l'au­ tre.

L'octosyllabe se prête à la disposition 4 + 4, c'est le cas pour « En allez-vous ou restez là » ou 1 23 4 5 6 7 8 3 4 5 6 « me trouve un air de l'au-delà » 1 2 78 Cependant !'écrivain n'abuse pas de cette disposition et les rup­ tures sont fréquentes avec le rythme 3 + 5 = « jeunes gens / qui parlez tout bas » 1 2 3 4 5 6 7 8 ou avec le rejet brutal « selon que la lune ...

».

Ici la dissocia­ tion permet d'accentuer l'articie placé, inhabituellement à la rime, ce qui ajoute une allitération en 1. Cette irrégularité se justifie par l'art du poète.

Un procédé trop répétitif aurait frôlé la monotonie, qui n'est d'ailleurs pas tou­ jours évitée avec l'insistance des rimes en [a] et [as].

La diver­ sité stylistique s'explique aussi par l'ambiguïté qui s'attache à l'attitude du locuteur.

En effet, si le poème se partage claire­ ment entre l'amour, la vie, la jeunesse et la solitude, l'interpré­ tation sur les sentiments suscite une incertitude (3). * * * * Le thème de l'étrangeté est cher aux poètes du xrxe siècle.

Baudelaire, par exemple, trouve ces mots pour définir l'Albatros : « prince des nuées », « le Roi de l'Azur », « exilé sur le sol ». Au XX" siècle Aragon s'inquiète aussi de.... »

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