Devoir de Philosophie

Investissement et progrès technique 1. Les connai~sa!l_c_es indispensab~~s 1.1. Définitions 1.1.1. L'investissement accroît le capital productif des agents économiques L'investissement...

Extrait du document

« Investissement et progrès technique 1.

Les connai~sa!l_c_es indispensab~~s 1.1.

Définitions 1.1.1.

L'investissement accroît le capital productif des agents économiques L'investissement est l'opération réalisée par un agent économique pour accroître et/ ou renouveler son capital productif.

C'est un flux qui alimente un stock, le capital.

En permettant l'accumulation du capital et l'amélioration des capacités productives d'un pays, l'investissement agit sur l'offre globale. Mais l'investissement est aussi une dépense, un achat, et par conséquent, une composante de la demande globale au même titre que la consommation, les dépenses publiques et l'exportation. 1.1.2.

Les investissements peuvent être classés selon leur nature et leurs objectifs Traditionnellement, les investissements désignent les achats de biens comme les machines-outils ou les ordinateurs.

Cependant, certaines dépenses comme les dépenses en recherche et développement, en formation, en publicité et en logiciels contribuent à augmenter les capacités productives des entreprises. Aussi distingue-t-on les investissements matériels des investissements immatériels.

L'investissement immatériel est défini par le «Conseil national de l'information statistique» comme «toute dépense qui, bien qu'inscrite en charges d'exploitation, développe la capacité de production en s'accumulant sous la forme d'un capital amortissable». Les investissements peuvent aussi être classés selon leurs objectifs. L'investissement de remplacement vise à maintenir la capacité productive en renouvelant le capital usé ou obsolète, l'investissement de capacité à augmenter les capacités de production, et l'investissement de productivité à réaliser des gains de productivité.

Cependant, dans la réalité, la distinction entre ces trois catégories d'investissement n'est pas nette: les investissements de remplacement et de capacité incorporent, généralement, la technologie récente. 1.1.3.

Le progrès technique trouve son origine dans les innovations de procédés, d'innovations ou d'organisation Notion qualitative, le progrès technique est difficile à définir.

Dans une large acception, il est possible de retenir la définition de J.

Fourastié : le progrès technique est «le progrès scientifique incarné dans les faits économiques». Le progrès technique est le résultat d'un processus complexe.

C'est grâce aux innovations que les inventions peuvent être intégrées dans l'activité économique.

Les différentes formes d'innovations, distinguées par J.

Schumpeter dans Capitalisme, socialisme et démocratie (1942) - nouveaux biens de consommation, nouvelles méthodes de production, nouvelles sources d'énergie, nouveaux moyens de transport, élargissement de la taille des marchés, modification de l'organisation industrielle - peuvent être regroupées en des innovations de procédés, de produits ou d'organisation. Ces innovations sont souvent interdépendantes : une innovation de produit (la Ford T) nécessite des innovations de procédés (introduction des chaînes de montage) et d'organisation du travail. Facteur déterminant de la croissance économique, le progrès technique permet: - d'augmenter la productivité des facteurs de production s'il résulte d'innovations de procédés ou d'organisation, - de stimuler la demande en cas d'innovations de produits. Le progrès technique peut être considéré comme «exogène», déterminé en dehors de la sphère économique ou comme «endogène», résultant de l'accumulation des connaissances et des ressources consacrées à la recherche et au développement. 1.2.

Indicateurs 1.2.1.

La mesure de l'investissement par la CNF est restrictive La comptabilité nationale française (CNF) mesure l'investissement par la formation brute de capital fixe (FBCF), définie comme «l'acquisition par les unités résidentes de biens de production destinées à être utilisés pendant au moins un an».

La FBCF «élargie» inclut la variation de stocks, considérée comme un investissement involontaire.

Le taux d'investissement - (FBCF / Valeur ajoutée) * 100 - permet d'apprécier l'effort d'investissement des agents économiques et de la Nation. La FBCF est réalisée par les entreprises, les ménages (achat de logements) et les administrations (construction d'hôpitaux, d'établissements scolaires ...

). La CNF distingue la FBCF des sociétés et quasi-sociétés de celle des grandes entreprises nationales (GEN).

De 1974 à 1981, le taux d'investissement élevé des GEN (21,3% en 1974, 50,7% en 1981) permet de compenser la faiblesse du taux d'investissement des SQS sur cette période et joue un rôle contra-cyclique dans la conjoncture.

Depuis 1981, le taux d'investissement des GEN a fortement diminué et s'est rapproché de celui des SQS. La FBCF ne tient compte ni des investissements immatériels, ni des investissements financiers.

Or, la part des investissements immatériels dans l'investissement total a tendance à augmenter: 28% en France en 1985, 40% en 1998.

De plus, aujourd'hui, pour les entreprises, racheter un concurrent ou prendre des participations dans le capital d'une autre entreprise, c'est aussi investir. 1.2.2.

Le progrès technique est un concept difficile à mesurer En amont, il est utile de disposer d'informations sur le nombre de chercheurs ou de brevets déposés ainsi que sur la part des dépenses consacrées à la recherche et au développement (RD) dans le chiffre d'affaires des entreprises et dans le PIB.

De 1975 à 1994, la France a accru son effort de recherche : la part de la RD dans le PIB est passée de 1,8% à 2,4%.

Cet effort est supérieur à celui de l'ensemble des pays de l'Union européenne (1,9% en 1994).

En 1994, l'effort de recherche aux États-Unis s'élève à 2,5% du PIB ce qui représente une somme de 1 117 milliards de francs (175,6 milliards de francs en France). En aval, le progrès technique se concrétise, sauf s'il consiste en des innovations de produits, par des gains de productivité au niveau du travail (hausse du rapport Y/L), du capital (hausse du rapport Y/K) ou de l'ensemble des facteurs de production. La productivité du travail mesure l'efficacité productive du travail.

Elle peut se mesurer soit par le rapport entre la production et le nombre de travailleurs (productivité physique par travailleur), soit par le rapport entre la valeur ajoutée et le nombre d'heures travaillées.

La productivité du travail est souvent qualifiée d'«apparente» car l'amélioration de l'efficacité du travail s'explique en grande partie par l'utilisation d'un capital plus productif ou par une meilleure organisation du travail.

Le rapport, Y/L, peut s'écrire : Y/K x K/L.

La productivité du travail est donc d'autant plus forte que la productivité du capital est élevée et que le capital par tête est important. Il est important de ne pas confondre la productivité du travail ou du capital avec les gains de productivité qui mesurent l'accroissement de la productivité au cours du temps. La productivité globale des facteurs de production est souvent mesurée par la différence entre la croissance du PIB et les contributions respectives du travail et du capital à cette croissance : aux États-Unis, le taux de croissance annuel moyen, 2,7%, sur la période 1973-1987, s'explique pour 2,6 points par les facteurs travail et capital (y compris les effets qualitatifs), et pour 0,1 point par la productivité globale des facteurs de production.

Ce mode de calcul traduit la difficulté à analyser le progrès technique dont une partie seulement peut être incorporée dans les facteurs travail et capital. 1.3.

Les grandes tendances 1.3.1.

Évolution de la croissance et des gains de productivité depuis la Révolution industrielle Parce qu'il permet d'augmenter les capacités de production et d'incorporer les nouvelles technologies, l'investissement est un facteur déterminant du démarrage et de la croissance. Historiquement, des taux de croissance du PIB élevés sont associés à des taux d'investissement élevés.

Par exemple, au cours des Trente Glorieuses, les pays qui connaissent une croissance rapide, comme le Japon, sont aussi ceux dont le rythme de croissance des investissements est fort.

De même, dans pays d'Asie de la forte croissance du PIB dans les années 80 (+ 7 à+ 10% en moyenne annuelle) s'accompagne d'un taux d'investissement élevé (30% du PIB en moyenne). A contrario, des investissements trop faibles freinent le rythme de croissance et handicapent la croissance future.

Depuis les années soixante-dix, le ralentissement de la croissance, dans les PDEM, correspond à une réduction de l'effort d'investissement.

En France, par exemple, le taux d'investissement des sociétés et quasi-sociétés par rapport à la valeur ajoutée baisse : 20 % en 1973, 15,4% en 1996. Par ailleurs, sur une longue période, les calculs effectués par Maddison confirment la croissance du capital dans les pays industrialisés.

Hors logement, de 1890 à 1987, le capital par personne employée est multiplié, à prix constants, par 53 au Japon, 9 en Allemagne et 5 aux Etats-Unis.

La croissance du capital est d'autant plus forte que le niveau initial est faible : en 1890, le capital par personne employée est dix fois plus faible au Japon qu'en Allemagne. 1.3.2.

La croissance et le ralentissement des gains de productivité expliquent les évolutions des taux de croissance depuis la Première Révolution industrielle Depuis la Révolution industrielle, les innovations ont rythmé les grandes périodes de croissance.

Pour J.

Schumpeter (1883/1950), les phases d'accélération de la croissance, les cycles «A» Kondratiev s'expliquent par des vagues d'innovations: vapeur, textile, fonte de 1792 à 1815, chemins de fer et acier de 1848 à 1873, électricité, chimie de 1896 à 1920 dont la conception interviendrait pendant les phases « B» des cycles précédents.

La forte croissance des Trente Glorieuses s'accompagne de la commercialisation de nouveaux biens de consommation et de la diffusion du taylorisme.

La phase de ralentissement de la croissance qui débute pendant les années soixante-dix résulterait des limites rencontrées par la vague d'innovations des Trente Glorieuses et par les difficultés rencontrées à développer de nouveaux marchés pour les innovations conçues pendant cette période. Sur une longue période, les innovations de procédés, jointes aux investissements et à l'élévation du niveau de formation, ont permis de réaliser des gains de productivité. De 1870 à 1987, d'après Maddison, la productivité horaire du travail a été multipliée par 36 au Japon, 19 en France, 18 en Allemagne et 11 aux États-Unis. Comme pour l'accumulation du capital, on observe un phénomène de rattrapage qui peut s'expliquer, d'une part par la diffusion des nouvelles technologies (effet d'imitation du pays «leader» par les pays «suiveurs»), d'autre part par la décroissance de la productivité marginale du capital.

Sur une base 100 aux États-Unis, les niveaux de productivité horaire du travail sont beaucoup plus disparates en 1870 qu'en 1993 : respectivement 115 et 82 au RoyaumeUni, 70 et 95 en Allemagne, 60 et 102 en France, 20 et 69 au Japon. Par période, la croissance de la productivité du travail s'est accélérée de 1950 à 1973 (+ 7,7% en moyenne annuelle au Japon, + 6% en Allemagne occidentale, + 5,1 % en France).

La corrélation avec la croissance est nette : pendant les Trente Glorieuses, les pays qui connaissent les rythmes de croissance du PIB les plus faibles sont aussi ceux pour lesquels les gains de productivité sont relativement peu élevés (États-Unis et Grande-Bretagne en particulier). Après 1973, on observe une réduction du rythme de croissance du PIB et un ralentissement des gains de productivité qui touche tous les pays développés.

En France, d'après O.

Marchand et C.

Thélot (Deux siècles de travail en France, 1991), la productivité globale des facteurs de production décélère après 1973: entre+ 0,4 et+ 0,7% en moyenne annuelle au xrxe siècle, + 1,2 % de 1896 à 1949, + 3,8% de 1949 à 1973, + 1,8% de 1973 à 1989.

De nombreuses raisons sont avancées pour expliquer ce ralentissement : chocs pétroliers, ralentissement de la croissance de l'investissement, tertiarisation des économies, rattrapage effectif du pays «leader», crise du régime d'accumulation, hausse des dépenses improductives et des coûts d'organisation. 1.3.3.

Les contributions respectives du travail, du capital et du progrès technique varient au cours du temps Au moment de la Révolution industrielle, il faut relativiser le rôle du progrès technique.

Les nouvelles technologies ne se diffusent que lentement et les gains de productivité s'expliquent plus par la nouvelle organisation du travail à l'intérieur des manufactures.

Le régime d'accumulation est plus un régime extensif, utilisant plus de travail et plus de capital, qu'un régime intensif. Tableau 4 - Contribution des facteurs.... »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓