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Irak 1984-1985 Le piège de la guerre Le "rêve brisé" du président Saddam Hussein était de faire de l'Irak la...

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« Irak 1984-1985 Le piège de la guerre Le "rêve brisé" du président Saddam Hussein était de faire de l'Irak la grande puissance politique et économique de l'Orient arabe, qui devait permettre à Bagdad d'avoir un grand rayonnement dans tout le tiers monde.

Mais en envahissant l'Iran en septembre 1980, le gouvernement irakien a déclenché une guerre atroce, où les pertes humaines sont considérables pour les deux États concernés, et dont l'issue était encore bien incertaine cinq ans plus tard. Ainsi, en mars 1985, l'Irak et l'Iran se sont trouvés engagés dans l'engrenage de la "guerre des villes", malgré les multiples appels du Conseil de sécurité des Nations Unies demandant aux belligérants de cesser leurs attaques contre les objectifs civils.

Le pilonnage systématique des deux capitales et des principales villes irakiennes et iraniennes n'a été qu'un des aspects de l'aggravation de la "guerre du Golfe".

Déjà, à partir de juin 1984, l'Irak a attaqué les navires venant charger du pétrole iranien au terminal de l'île de Kharg, afin de provoquer l'asphyxie économique de l'Iran et de contraindre le gouvernement de Téhéran à la négociation.

L'Irak a reconnu qu'il utilisait les avions Super Étendard et les missiles Exocet, livrés par la France, dans ses multiples attaques aériennes contre les pétroliers.

Le nombre élevé des pétroliers touchés par l'aviation irakienne n'a pas empêché l'écoulement du pétrole iranien, mais a plutôt renforcé la détermination de Téhéran, qui a lancé, en mars 1985, une offensive très meurtrière dans la vallée du Tigre. Finalement, Bagdad a pu repousser l'offensive terrestre de l'armée iranienne, qui avait sérieusement menacé la route stratégique allant de Bagdad à Bassorah, véritable "cordon ombilical" reliant la capitale irakienne à la Basse-Mésopotamie. Incontestablement, l'Irak se trouvait pris, en mai 1985, dans le piège de la guerre qu'il a déclenchée et qu'il ne pouvait plus arrêter, malgré ses nombreux appels à la négociation.

Si le bilan des pertes humaines ne pouvait être dressé avec précision (certaines estimations sérieuses évoquent, après cinq ans de combat, plusieurs centaines de milliers de morts et de blessés irakiens), les répercussions politiques et économiques de ce conflit, pour l'Irak, pouvaient être mesurées. L'axe Le Caire-Amman-Bagdad La période 1984-1985 a été marquée par un rapprochement entre l'Irak et l'Égypte, concrétisé par la visite à Bagdad du président égyptien Hosni Moubarak, en compagnie du roi Hussein de Jordanie.

Cette visite, effectuée en mars 1985, au moment de la grande offensive iranienne, a concrétisé, mieux que tous les discours, l'évolution de la politique étrangère irakienne par suite de la guerre du Golfe.

L'Irak, qui, en 1979, avait dénoncé avec violence le traité de paix israélo-égyptien et accueilli le sommet de la Ligue arabe excluant l'Égypte de cette organisation, a donc quitté le "front du refus" pour rejoindre le camp arabe modéré, favorable à une paix de compromis avec Israël.

Un axe Le Caire-Amman-Bagdad s'est ainsi constitué, faisant contrepoids à la coalition Tripoli-Damas-Téhéran. En même temps, la guerre irako-iranienne a considérablement renforcé les liens unissant l'Irak et la Jordanie, tandis que Bagdad, abandonnant toute prétention sur l'émirat de Koweït, n'a cessé de se rapprocher des "pétromonarchies" du Golfe.

Il est vrai que les principautés pétrolières, c'est-à-dire l'Arabie Saoudite et les émirats, inquiètes d'une éventuelle victoire iranienne, ont apporté à l'Irak, depuis septembre 1980, une aide substantielle, estimée à plus de 40 milliards de dollars en cinq ans.

Cette aide, un moment interrompue en 1984, a repris, en particulier sous forme de ventes de pétrole, ce qui a permis à Bagdad de régler ses dépenses militaires, évaluées à un milliard de dollars par mois.

Quant aux États arabes pauvres, leur soutien à l'Irak s'est manifesté par l'envoi de combattants: au début de la guerre, les Égyptiens et les Nord-Yéménites ont remplacé les Irakiens mobilisés au front, et en 1985, certains se retrouvaient sur les champs de bataille.

Toutefois, la présence de travailleurs étrangers était bien antérieure à septembre 1980, mais la guerre du Golfe, en mobilisant une grande partie de la population active, a intensifié les flux migratoires vers l'Irak, au point qu'en mai 1985, les Égyptiens étaient plus d'un million en Irak. Une situation économique dramatique Les prolongements économiques de la guerre du Golfe sont dramatiques pour l'Irak, puisque aux dépenses militaires très importantes s'est ajoutée une diminution spectaculaire des recettes pétrolières: de 30 milliards de dollars en 1980, elles sont tombées à 9,8 milliards de dollars.... »

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