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Irak 1991-1992 Comment le régime a survécu Aux affrontements apocalyptiques du premier trimestre 1991 qui ont opposé les forces irakiennes...

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« Irak 1991-1992 Comment le régime a survécu Aux affrontements apocalyptiques du premier trimestre 1991 qui ont opposé les forces irakiennes à une coalition de trente-deux États dirigée par les États-Unis, consécutivement à l'invasion du Koweït, le 2 août 1990, puis à son annexion, a succédé une situation militairement tendue, politiquement confuse et humainement désastreuse.

Celle-ci s'est pérennisée en dépit des avertissements de l'ONU et des États-Unis et des tentatives de l'opposition pour organiser une alternative au régime de Saddam Hussein. A partir de son acceptation inconditionnelle de la résolution 688 du Conseil de sécurité de l'ONU (5 avril 1991), l'Irak a dû s'ouvrir aux missions des experts de l'AIEA (Agence internationale de l'énergie atomique - douze ont eu lieu entre mai 1991 et juin 1992), des experts chargés de la destruction de ses armes balistiques (quatre entre octobre et décembre 1991) et de la destruction des armes chimiques et biologiques (spécialement au centre d'al-Muthanna).

La résolution 715 du Conseil de sécurité (11 octobre 1991) a imposé au pays le contrôle permanent de ses installations civiles et militaires susceptibles de fabriquer des armes de destruction massive.

Durant ces mois, une violente controverse a opposé l'Irak à l'ONU, à l'AIEA et aux États-Unis au sujet du potentiel de destruction dissimulé aux fonctionnaires internationaux. Des forces alliées (essentiellement américaines) sont demeurées dans l'extrême sud du territoire irakien pour contrôler l'échange de prisonniers (13 000 Irakiens internés en Arabie saoudite ont refusé de rentrer dans leur pays), jusqu'à l'adoption par une commission de l'ONU (16 avril 1992) d'un nouveau tracé frontalier avec le Koweït, déplacé de 600 mètres au profit de ce dernier et qu'a rejeté le Parlement irakien le 17 mai 1992, en particulier parce qu'il réduit à quelques kilomètres l'accès irakien au golfe Arabo-Persique. Dans l'extrême nord, à la frontière turque, les 4561 membres de la force internationale qui ont participé à partir d'avril 1991 à l'opération Provide comfort de secours aux Kurdes, assiégés par le régime, se sont repliés en Turquie (15 juillet 1991) d'où ils ont exercé une surveillance aérienne de la région située au nord du 36e parallèle, interdite aux forces irakiennes. Réorganisation militaire et politique A Bagdad même, le régime baasiste a opéré une restructuration militaire et politique à travers une double stratégie de menace - mises à l'écart, internements et assassinats - et de cooptation - promotions et gratifications. L'armée a été réduite au tiers de ses effectifs d'août 1991: 300 000 à 350 000 hommes pour l'armée de terre en six corps, dont 120 000 pour la seule Garde républicaine, l'unité prétorienne du régime.

De nombreux officiers supérieurs ont été appelés à des directions de l'administration civile (six des dix-huit gouverneurs de province).

Le parti Baas (nationaliste panarabe), qui tenait l'armée à l'écart du pouvoir depuis 1968, a ainsi renoué, par nécessité, avec une tradition qui remonte à la naissance de l'État irakien, en 1920. Pour éviter de remettre son sort aux mains des militaires, Saddam Hussein a continué de jouer des rivalités existant entre, d'une part, les membres de son clan familial - les Takritis -, comme son cousin Ali Hasan al-Majid, ancien gouverneur à Sulaymaniyah, puis à Koweït, nommé ministre de la Défense en novembre 1991 et, d'autre part, des officiers supérieurs sunnites, comme le général Mukhlif al-Rawi, nommé commandant de la Garde républicaine en juin 1990, ou le général Abdel Rahman Douri, entré à la direction du parti Baas en septembre 1991. Le gouvernement de Hamza al-Zubaydi qui a remplacé en septembre 1991 celui de Saadoun Hammadi, jugé trop laxiste, a été composé de thuriféraires du régime recrutés dans un cercle toujours plus restreint de fidèles et de clients.

Le Xe congrès "régional" (c'est-à-dire de la "région irakienne" de la "patrie arabe", en langage baasiste) du Baas s'est tenu à Bagdad du 10 au 13 septembre 1991. Parmi les dix-sept membres du Conseil de commandement de la révolution, instance exécutive renouvelée à cette occasion, on a noté l'arrivée d'Ali Hassan al-Majid et du général Abdel Rahman Douri, deux principaux artisans de la répression interne de mars-avril 1991 qui a fait suite au soulèvement des Kurdes au nord et des opposants chiites au sud.

Toutefois, cette "normalisation" de la vie politique irakienne s'est accompagnée d'une perte de légitimité du régime et du développement d'une hostilité générale des populations à son égard.

Il aura principalement dû sa survie au consensus international en faveur du statu quo. Écrasement des oppositions L'écrasement militaire et la division des oppositions auront également permis le maintien.... »

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