Irak 1995-1996 En 1995, un nouvel épisode de la saga sanglante du clan des Takriti, celui de S. Hussein, a...
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Irak 1995-1996
En 1995, un nouvel épisode de la saga sanglante du clan des Takriti, celui de S.
Hussein, a occupé le devant de la scène médiatique, avec la défection
spectaculaire, le 8 août , du général Hussein Kamel Hassan al-Majid, le "père"
des programmes d'armement irakien, de son frère, et leur fuite en Jordanie, en
compagnie de leurs épouses, deux filles du chef de l'État irakien.
Le transfuge
aurait livré aux États-Unis des informations sur l'armement biologique et
chimique que son pays aurait réussi à dissimuler.
Le 12 août, il appelait au
renversement du régime et au rassemblement de l'opposition.
Après six mois
d'exil, rejeté par l'ensemble de l'opposition, il décidait, le 20 février 1996,
de retourner en Irak avec sa famille.
Trois jours plus tard, la télévision
irakienne annonçait le divorce des deux filles du chef de l'État et, peu après,
la mort des anciens gendres "félons", présentée comme un règlement de comptes
familial du fait de leur "trahison".
Ces événements rendaient plus difficile
pour l'avenir toute révolution de palais et illustraient l'influence persistante
d'Oudaï, le fils aîné de S.
Hussein.
Cette équipée aura été l'occasion d'un changement majeur dans l'attitude
jordanienne envers Bagdad.
Le roi Hussein, le plus fidèle soutien du régime
irakien depuis la guerre contre l'Iran, a présenté, le 23 août 1995, Hussein
Kamel Hassan comme l'alternative au régime de S.
Hussein.
Sans exclure le retour
d'un Hachémite sur le trône d'Irak (la famille royale hachémite, à laquelle
appartient Hussein de Jordanie, a régné en Irak de 1920 à 1958), le roi a appelé
les opposants irakiens à s'unir pour renverser le régime, proposant même une
formule fédérale pour l'Irak (Kurdes, sunnites et chiites), en confédération
avec la Jordanie.
Cette prise de position a suscité une levée générale de
boucliers de la part des pays arabes, notamment de la Syrie et de l'Égypte,
ainsi que de l'Iran.
Après quelque hésitation, et à l'exception notable des
Kurdes, l'opposition irakienne, dans sa majorité, a dénoncé le "plan
israélo-jordanien visant à la partition de l'Irak".
Le retournement jordanien a illustré l'accentuation de la régionalisation et de
l'internationalisation de la "question irakienne", qui n'apparaît plus que comme
une simple carte dans des enjeux dont la population irakienne se trouve exclue.
Alors que, sous une apparente politique de "double endiguement" contre l'Iran et
l'Irak, s'est confirmé le choix américain du gel du dossier irakien - tout au
moins jusqu'à l'aboutissement du processus de paix avec Israël -, l'opposition
irakienne, marginalisée, a semblé plus que jamais écartelée entre les intérêts
divergents des pays qui la parrainent, et qui ne paraissent s'accorder que sur
le maintien du statu quo.
La victoire de la droite aux....
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