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Iran 1988-1989 La révolution continue... La politique intérieure de l'Iran a été dominée en 1988 par l'acceptation du cessez-le-feu avec...

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« Iran 1988-1989 La révolution continue... La politique intérieure de l'Iran a été dominée en 1988 par l'acceptation du cessez-le-feu avec l'Irak en juillet et par l'exacerbation des luttes de factions qui ont abouti, en mars 1989, à l'éviction de Hossein Ali Montazéri, qui était jusqu'alors successeur désigné de l'ayatollah Khomeyni. Les factions représentent souvent plus des réseaux de clientèles politiques que de véritables options stratégiques ou idéologiques.

On peut cependant distinguer des permanences.

Hachemi Rafsanjani, président du Parlement, incarne la tendance pragmatique, favorable à l'ouverture économique vers l'étranger, sans remettre en cause pour autant la révolution islamique ; cette politique d'ouverture a été menée par le ministre des Affaires étrangères Ali Akbar Velayati.

Les radicaux, conduits par le ministre de l'Intérieur Mohtashémi, veulent relancer l'exportation de la révolution et s'opposent à l'ouverture tant politique que diplomatique ; ils prônent l'étatisation de l'économie.

Les conservateurs-radicaux regroupent à la fois les bazari et le haut-clergé: très stricts sur les questions doctrinales, ils sont aussi très liés au milieu de la spéculation bazari et s'opposent aux tendances socialisantes et étatistes du Premier ministre Hosseyn Moussavi.

Enfin les libéraux, partisans à la fois d'une libéralisation politique et économique et d'une ouverture vers l'Occident, sont menés par l'ancien Premier ministre Medhi Bazargan: ils ont reçu en 1988 le soutien inattendu du successeur désigné de Khomeyni, l'ayatollah Montazéri, qui a violemment dénoncé, dès juillet 1988, les erreurs de la révolution. Jusqu'en mars 1989, les modérés ont pu imposer leur politique.

L'Iran acceptait la présence de "casques bleus" sur son territoire.

Tandis que les délégations d'hommes d'affaires occidentaux se succédaient à Téhéran, les relations diplomatiques étaient rétablies avec le Royaume-Uni ; l'Iran participait à la Conférence internationale sur les armes chimiques à Paris (janvier 1989) et se rapprochait de l'Arabie saoudite et des États du golfe Persique.

Le Premier ministre Moussavi, en position difficile, voyait sa démission refusée par l'imam Khomeyni en octobre 1988. Coup d'arrêt à l'ouverture L'ouverture a été brutalement interrompue par la fatwa (sentence) de l'imam Khomeyni, condamnant à mort, le 14 février 1989, l'écrivain Salman Rushdie pour avoir blasphémé le prophète.

L'imam Khomeyni, considérant que la reconstruction économique et la sortie de l'isolement diplomatique signifient en fait la fin de la révolution, cherchait par là à rendre le processus révolutionnaire irréversible en Iran et à relancer, sous la direction de Téhéran, la mobilisation dans la communauté sunnite étrangère.

Khomeyni prenait ainsi de nouveau la tête des radicaux.

Cependant, si une fois de plus le coup a été bien joué tactiquement, il a renforcé l'isolement stratégique de l'Iran (rappel provisoire des ambassadeurs de la CEE) et a entraîné une crise politique très grave dans le pays même: l'ayatollah Montazéri, successeur désigné de l'imam depuis 1985, a été "démissionné" en mars 1989.

C'était un coup de frein donné tant à la libéralisation politique qu'à l'ouverture diplomatique et à la relance économique.

De ce fait, la situation économique n'a pu qu'empirer, accroissant le mécontentement populaire. Le poids économique de la guerre reste en effet déterminant.

Sur le plan démographique, l'Iran compterait environ un million de morts et de mutilés ou blessés graves.

Mais cette incidence de la guerre est largement compensée par une explosion démographique.

Le dernier recensement (1988) a dénombré 48 millions d'habitants en Iran, soit 11 millions de plus qu'en 1979. L'Iran sort de la guerre peu endetté, mais il a pris beaucoup de retard, aussi bien pour les investissements productifs que pour les équipements collectifs. Les investissements étrangers ont pratiquement cessé, les investissements intérieurs ont considérablement baissé.

La consommation comme la production ont chuté.

Les infrastructures n'ont pas été améliorées en dix ans et leur dégradation a entraîné l'apparition de nouveaux goulets d'étranglement (transport) dus à.... »

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