Iran 1989-1990 Vers la normalisation? L'année 1989 a été dominée par la mort de l'imam Khomeyni (3 juin 1989) et...
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Iran 1989-1990
Vers la normalisation?
L'année 1989 a été dominée par la mort de l'imam Khomeyni (3 juin 1989) et le
début d'une lente transition vers la normalisation et l'ouverture sur
l'étranger.
Mais cette évolution s'est faite,, sous la direction de Ali Akbar
Hashemi Rafsandjani, dans le cadre des institutions de la République islamique,
amendées par référendum, et grâce à la marginalisation progressive des radicaux.
La mort de l'imam n'a pas déclenché de crise institutionnelle, bien que le
successeur désigné depuis 1985, l'ayatollah Montazéri, ait été contraint de
démissionner le 28 avril 1989, deux mois avant la disparition de Khomeyni.
Pour
éviter la vacance du pouvoir, le président de la République, l'hodjatolestam Ali
Khameneï fut nommé, dès le 4 juin, "Guide de la révolution" par le Conseil des
experts, qui lui accorda le titre d'ayatollah.
Mais l'homme fort du régime
restait Hashemi Rafsandjani, président du Parlement au moment de la mort de
l'imam.
La fin de la période révolutionnaire
La sortie de la période révolutionnaire et la mise en place d'une équipe
dirigeante plus pragmatique ont été rendues possibles par le vote du 28 juillet
1989 au cours duquel les électeurs ont, d'une part, élu comme président de la
République Hashemi Rafsandjani, officiellement intronisé par l'ensemble des
forces soutenant la révolution islamique, et d'autre part approuvé une réforme
constitutionnelle qui renforce la présidence et supprime le poste de Premier
ministre, qui était tenu depuis 1982 par Mir Husseyn Moussavi, un radical.
Le 19
août le nouveau président présentait son cabinet d'où se trouvaient exclus les
radicaux, menés par l'ex-ministre de l'Intérieur Ali Akbar Mohtashemi.
Mais H.
Rafsandjani rencontra des difficultés pour normaliser la vie politique
en Iran et ouvrir le pays sur l'étranger.
D'une part, l'Assemblée (le majlis),
qui a porté à sa présidence le radical Mehdi Karroubi, a tenté de freiner
l'ouverture et d'imposer une pratique constitutionnelle qui soumettrait à son
contrôle les actes de chacun des ministres.
D'autre part, les éléments radicaux
ont dénoncé avec virulence toute faiblesse face à l'"ennemi américain".
H.
Rafsandjani fut contraint aux concessions ; les radicaux éliminés du
gouvernement obtinrent des postes de consolation dans les instances du régime:
ainsi Ahmad Khomeyni, le fils de l'iman, Mir Husseyn Moussavi et Mohammad
Khoeyniha, ancien procureur, ont été nommés au "Conseil de discernement", chargé
d'aplanir les oppositions entre l'Assemblée, le Conseil des experts et le
gouvernement.
Cependant les radicaux ont mené un combat d'arrière-garde, faute
de trouver un chef de file incontesté.
Le nouveau Guide Khameneï, tout en se
voulant au-dessus des fractions, a en fait constamment soutenu H.
Rafsandjani.
Bien qu'il ait été nommé, en septembre 1989, commandant en chef des forces
armées, il n'a jamais assumé la totalité des prérogatives qui étaient celles de
l'imam Khomeyni.
Avec la mort de ce dernier, c'est la clé de voûte de la
révolution islamique, incarnée par un chef charismatique, qui a disparu.
Pour
bien illustrer ce fait, les grands dignitaires religieux ont élu, le 12 juin,
comme "source d'imitation", c'est-à-dire comme plus haute autorité religieuse,
le grand ayatollah Mohammad Ali Araki.
Pour la première fois depuis le début de
la révolution la fonction politique suprême était dissociée de l'autorité
religieuse suprême.
C'était bien la fin de la période révolutionnaire.
Dégradation de l'économie et des conditions de vie
Après l'intronisation du nouveau cabinet, la question clé qui domina toute la
vie politique de l'Iran fut la reconstruction économique, qui présupposait
l'ouverture aux capitaux étrangers et donc la normalisation politique avec
l'Occident.
Problèmes économiques et évolution politique furent donc intimement
liés.
Mais au lieu d'une spectaculaire perestroïka (restructuration) à
l'iranienne attendue et souhaitée par l'opinion, Rafsandjani, harcelé par les
radicaux, entreprit une politique des petits pas, invitant de nombreuses
délégations économiques étrangères (par exemple une délégation du patronat
français en....
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