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Iran 1993-1994 Crise et austérité Les difficultés financières dues à des importations excessives apparues en 1992 ont pris des proportions...

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« Iran 1993-1994 Crise et austérité Les difficultés financières dues à des importations excessives apparues en 1992 ont pris des proportions alarmantes en 1993 et début 1994 avec l'effondrement des cours du pétrole, qui représente environ 80% des ressources en devises du pays: les revenus pétroliers sont tombés de quelque 16 milliards de dollars en 1992-1993 à 12 milliards en 1993-1994.

Début 1994, les dirigeants reconnaissaient eux-mêmes que le pays était incapable de faire face à une dette à court et moyen terme de quelque 30 milliards de dollars, dont plus de 13 milliards d'impayés accumulés en deux ans auprès de ses fournisseurs étrangers. Pour tenter de sortir de cette situation, qui a porté un coup sévère au crédit dont jouissait auparavant la république islamique sur les marchés financiers internationaux, Téhéran a obtenu de ses principaux créanciers, Allemagne et Japon en tête, le refinancement sur cinq ans de plus de 10 milliards de dollars d'impayés et d'échéances dues en 1994.

Parallèlement, le pays a plus strictement contrôlé ses importations, lancé une politique de développement des exportations non pétrolières (plus de 3 milliards de dollars en 1993) et adopté pour 1994-1995 un budget d'austérité en baisse de plus de 10% par rapport à l'année précédente. Ce remède drastique a toutefois provoqué un effondrement du rial iranien, qui a perdu, en l'espace d'un an, plus de 60% de sa valeur sur le marché libre, une relance de l'inflation dépassant, en 1993-1994, selon les experts occidentaux 50% en rythme annuel, et un ralentissement économique qui s'est traduit par une baisse du taux de croissance annuel à 3% en 1993 (contre près de 10% en moyenne les années précédentes).

Début 1994, pour la première fois, les dirigeants iraniens ont clairement annoncé que le pays allait devoir faire de gros efforts au cours des années à venir et ont décidé de repousser d'un an l'entrée en vigueur du deuxième plan quinquennal. L'appareil industriel, largement dépendant des matières premières et des équipements importés, a été sévèrement touché par la restriction des importations, et n'a souvent pu tourné qu'au tiers de ses capacités, selon les sources spécialisées. Ainsi le chômage technique et les licenciements se sont-ils multipliés à partir de 1993, aggravant un climat social déjà tendu par une inflation galopante, obligeant la plupart des salariés à avoir un deuxième voire un troisième travail. Un pouvoir aux assises floues Les tensions se sont traduites par une multiplication des manifestations ouvrières, ainsi que par des incidents dans plusieurs régions lors du quinzième anniversaire de la révolution islamique (février 1994), notamment à Zahedan (au sud-est) où des émeutes ont fait plusieurs dizaines de victimes.

Autre signe de la dégradation du climat social et politique, les cérémonies de cet anniversaire au mausolée de l'imam Ruhollah Khomeyni, fondateur du régime, ont été troublées par un incident confus présenté comme une tentative d'attentat contre le président et chef de gouvernement, Ali Akbar Hashemi Rafsandjani.

Le régime a par ailleurs été ébranlé par un attentat à la bombe sans précédent, le 20 juin 1994, contre le plus important sanctuaire religieux d'Iran, le mausolée de l'Imam Reza (huitième Imam du chiisme) à Machhad.

Officiellement attribué aux Moudjahiddine du peuple, principal mouvement d'opposition armée au régime, cet attentat, qui a fait 26 morts et 170 blessés, semblait plutôt l'oeuvre d'extrémistes sunnites wahhabites.

Il révélait des tensions intercommunautaires croissantes dans l'est du pays où les sunnites sont nombreux. L'influence du président Rafsandjani, déclinante à partir de 1992, a continué à se réduire au profit du "guide de la Révolution", l'ayatollah Ali Khameneï, soutenu par les milieux religieux et économiques islamistes conservateurs contrôlant notamment le Parlement. H.

Rafsandjani a ainsi perdu tout contrôle sur les forces de l'ordre au profit du ministre de l'Intérieur Ali Bécharati, proche du guide et qui est apparu, dès lors, comme l'un des hommes forts du régime.

Enfin, le Parlement a infligé un affront au président en lui imposant un budget d'austérité dont il ne voulait pas, ainsi qu'un nouveau ralentissement de "sa" politique de réformes initiée en 1989. Le pouvoir du "guide" est cependant apparu encore loin.... »

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