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Iran 1997-1998 D'indéniables transformations internes Élu triomphalement le 23 mai 1997 à la présidence de la République, Mohammad Khatami a...

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« Iran 1997-1998 D'indéniables transformations internes Élu triomphalement le 23 mai 1997 à la présidence de la République, Mohammad Khatami a formé son gouvernement peu après son entrée en fonctions en août et l'a vu approuvé par le Parlement, alors même que la droite y restait très influente et que plusieurs des ministres auditionnés, tel Ataollah Mohajerani, en charge de la Culture, ne dissimulaient pas leurs intentions réformatrices. Néanmoins, la lutte factionnelle n'a pas tardé à reprendre le dessus.

Dès septembre, plusieurs responsables de la municipalité de Téhéran ont été inquiétés par les tribunaux pour corruption, à l'instigation de l'ayatollah Mohammad Yazdi, la plus haute autorité judiciaire.

Chacun y a immédiatement vu une attaque dirigée par la droite, voire le guide de la Révolution lui-même, Ali Khamenel, contre Gholamhossein Karbastchi, le très populaire maire de Téhéran, et l'un des chefs de file du courant des Reconstructeurs qui avaient contribué à priver la droite de sa majorité absolue lors des législatives de 1996, avant de se rallier à la candidature de M.

Khatami aux présidentielles de 1997 et d'aider à sa victoire.

De fait, G.

Karbastchi a été écroué le 4 avril 1996.

Mais la vigueur de la réaction de l'opinion, des Reconstructeurs et de la gauche, ainsi que de nombreux maires d'autres villes et de plusieurs membres du gouvernement, dont le ministre de l'Intérieur, Abdollah Nouri, ont amené le guide de la Révolution à intervenir et à susciter un compromis : G.

Karbastchi a été mis en liberté provisoire dès le 15 avril, dans l'attente de son procès public, lequel s'est soldé, en juillet, par une lourde condamnation dont il a fait appel.

Dans le même temps la droite conservatrice a obtenu la destitution de Nouri par le Parlement (21 juin). L'épisode a prouvé une fois de plus que la classe politique au pouvoir depuis la Révolution savait surmonter ses divergences pour ne pas compromettre son hégémonie.

En effet, la mobilisation des étudiants de gauche et les premiers heurts entre ceux-ci et les militants populistes du Ansar-e hez-bollah (Compagnons du parti de Dieu) menaçaient de rendre la situation incontrôlable, à un moment où la chute des cours du pétrole, l'accélération de l'inflation et la dépréciation du dollar aggravaient davantage encore les conditions de vie, et partant le mécontentement populaire. Le rôle croissant de la société civile Un an après l'élection de M.

Khatami, alors que sa popularité semblait intacte, il restait difficile de savoir quelle était sa marge de manœuvre réelle, sous la contrainte de cette lutte factionnelle.

Il a dû non seulement composer avec les prérogatives du guide de la Révolution et du Parlement, mais aussi avec celles de l'Assemblée pour la défense de la raison d'État présidée par son prédécesseur Hachemi Rafsandjani depuis mars 1997, et dont les compétences ont été élargies. Toutefois, depuis le début de la décennie, le poids des forces sociales et de l'opinion publique est apparu de plus en plus évident.

L'habileté de M.

Khatami a justement consisté à en prendre acte, et notamment à reconnaître l'aspiration de la " société civile " à un État de droit.

Il s'en fallait cependant encore de beaucoup pour que l'on puisse parler d'une véritable démocratisation du régime. Les circonstances de la condamnation à mort de Morteza Firouzi, le rédacteur en chef d'Iran News, et celles de la libération de Faraj Sarkouhi, le rédacteur en chef de la revue Adineh, restaient par exemple mystérieuses.

Et le Ansar-e hez-bollah a multiplié les agressions contre les expressions culturelles de l'ouverture.

Mais les progrès du pluralisme, après les législatives de 1996, ont été indéniables ; ils se sont traduits par l'intensification de la discussion sur le " gouvernement du jurisconsulte " (velayat-e faqih), qu'assume le guide de la Révolution conformément à la Constitution.

Le 21 octobre 1997, une association d'étudiants de gauche a organisé une réunion publique sur ce thème à l'université de Téhéran.

Le 14 novembre, l'ayatollah Hossein Ali Montazeri, l'ancien dauphin de l'imam Khomeyni, en résidence surveillée depuis plusieurs années, mais très influent auprès du clergé de Qom, et l'ayatollah Ahmad Azari Qomi ont mis en cause les qualifications personnelles de A.

Khamenei dans l'exercice de sa fonction de guide.

Une violente campagne de protestation contre ces prises de position.... »

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