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Iran 2002-2003 Obstacles sur la voie de la réforme À un an des législatives (prévues au début 2004), les partisans...

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« Iran 2002-2003 Obstacles sur la voie de la réforme À un an des législatives (prévues au début 2004), les partisans du président de la République Mohammad Khatami ont continué de s'enfermer dans la conduite d'échec qui paralysait jusqu'alors largement son second mandat (juin 2001-juin 2005).

Ils se sont épuisés à contrer la guerre de harcèlement menée par leurs adversaires conservateurs, sans parvenir à définir – et encore moins à mettre en œuvre – un véritable projet de société, ni même un vrai programme de gouvernement.

Ils se sont ainsi condamnés à agiter régulièrement la menace de leur démission, dont la crédibilité n'a cessé de s'émousser au fil des reports, et ont laissé s'installer l'idée selon laquelle leur attachement à la réforme était une figure de style oratoire dépourvue de contenu concret – d'autant que cette volonté de changement était également défendue par des «modernes» nombreux à droite ou au centre de l'échiquier politique. Dès mai 2002, en réponse à la fermeture par la Justice de deux quotidiens soutenant son action, M.

Khatami affirmait ne pas vouloir conserver ses fonctions «une seconde de plus», s'il avait le sentiment que le gouvernement s'était écarté «même de peu» de la voie de la réforme.

Le 10 juillet suivant, la publication d'une lettre ouverte critique de l'ayatollah Jalaloddin Taheri et sa démission du poste de chef de la prière du Vendredi à Ispahan – un fief traditionnel de la gauche – ont contribué à dramatiser la situation, bien que le Guide de la Révolution Ali Khamenei ait rapidement déclaré qu'il partageait certaines de ses préoccupations.

Le 22 juillet, les gardiens de la Révolution ont lancé une mise en garde sans précédent aux «khatamistes», les accusant de vouloir laïciser le régime et de faire le jeu des États-Unis.

Au mois d'août, Hachem Aghajari, l'un des dirigeants de l'Organisation des modjahedine de la Révolution islamique et proche de M.

Khatami, a été arrêté pour avoir remis en cause le monopole du clergé sur le champ religieux.

Sa condamnation à mort en novembre 2002, ajoutée à l'arrestation de responsables de deux instituts de sondage qui avaient montré que l'opinion iranienne était favorable à une reprise du dialogue avec les États-Unis, ont provoqué un réveil du mouvement étudiant. Comme à l'accoutumée, les autorités ont multiplié les gestes d'apaisement, en affirmant que H.

Aghajari ne serait pas exécuté.

Mais le procès des dirigeants des instituts de sondage (décembre 2002-janvier 2003), mené selon les méthodes les plus éculées de la République islamique, a confirmé que les conservateurs demeuraient les maîtres du jeu judiciaire, prêts à en user pour déstabiliser les «khatamistes».

Parallèlement, le président de la République a déposé en septembre 2002 deux projets de loi visant à accroître ses prérogatives dans le domaine de la justice et à libéraliser le processus de sélection des candidats aux élections.

En avril, le Conseil des gardiens de la Constitution a renvoyé ces deux textes au Parlement pour anticonstitutionnalité. Enlisement politique Si les élections municipales tenues le 28 février 2003 auraient dû faire office de test, les résultats ont été particulièrement confus.

La faible participation au scrutin (49,2 %, contre 65 % en 1999) a été interprétée comme un signe de désaffection à l'encontre des institutions politiques.

L'abstention a cependant surtout été massive dans les grandes villes, en particulier à Téhéran dont le conseil municipal, en proie à de violentes divisions, venait d'être dissous par le ministère de l'Intérieur.

Dans le reste du pays, notamment dans les provinces frontalières, la mobilisation a été normale ou forte.

La mouvance présidentielle a perdu la plupart des 28 chefs-lieux de province qu'elle détenait.

Cependant, sa prédominance au niveau des chefs-lieux de département semble avoir été confirmée, même si la dimension locale du scrutin rendait délicate l'interprétation politique des résultats.

Décevante pour les partisans de M. Khatami, cette consultation n'a pas pour autant été marquée par un retournement en faveur des conservateurs. Néanmoins, le débat factionnel semblait de plus en plus déconnecté des réalités d'un pays en pleine transformation sociale.

S'il est évidemment faux de penser que l'opinion attend les Américains comme des libérateurs, la population n'espère plus grand-chose de la vie politique.

Les manifestations étudiantes, qui ont repris en juin 2003, sont restées circonscrites malgré leur ampleur.

En revanche, la participation sociale se traduit par.... »

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