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Iran 2003-2004 Victoire électorale des conservateurs L’année a été dominée par la préparation et le déroulement des élections législatives (20...

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« Iran 2003-2004 Victoire électorale des conservateurs L’année a été dominée par la préparation et le déroulement des élections législatives (20 février et 7 mai 2004).

L’approche du scrutin a été marquée par une véritable épreuve de force entre la majorité sortante et les conservateurs, le Conseil des gardiens de la Constitution ayant censuré plus de 2 000 candidatures (sur environ 8 000), dont celles de 60 députés sortants appartenant à la mouvance réformatrice.

Cette dernière a demandé l’arbitrage du Guide de la Révolution, Ali Khamenei, qui a réclamé un réexamen des dossiers invalidés. Mais, refusant de s’engager plus avant dans le conflit, il a laissé s’enliser l’affrontement.

Les députés réformateurs ont manifesté et démissionné sans pour autant quitter leurs fonctions.

Le Conseil des gardiens de la Constitution a procédé à quelques repêchages symboliques.

Et le scrutin s’est tenu dans le calme à la date prévue, en dépit des demandes de report de la part du ministre de l’Intérieur. Ces élections ont consacré la victoire des conservateurs (environ deux tiers des sièges), que ne suffisait pas à expliquer l’invalidation de certains des candidats réformateurs.

En effet, lorsque ceux-ci sont restés en lice, ils ont souvent fait mauvaise figure.

En fait, l’opinion publique était désabusée et les partisans (réformateurs) du président de la République Mohammad Khatami avaient perdu beaucoup de leur crédibilité du fait de leur division et de leur incapacité à rendre intelligible leur démarche aux yeux de leur électorat. L’abstention élevée (49 %) a été un signe de cette désaffection, encore qu’elle ait surtout frappé les grandes villes et que le taux de participation dans les campagnes et notamment dans les provinces frontalières ait été plus soutenu. Poursuite de la transformation de la société Néanmoins, la victoire de la droite a été tempérée, d’une part, par la situation de cohabitation avec le président de la République, d’autre part, et surtout, par sa propre recomposition interne, sinon par ses divisions.

Ce ne sont pas les milieux les plus conservateurs, tels que le courant des Motalefeh, proche du bazar et de la Société du clergé combattant, qui sont revenus sur le devant de la scène, mais la mouvance des Fertilisateurs qui, sur bien des points, sont les héritiers des Reconstructeurs de l’ancien président de la République Hachemi Rafsandjani, et de l’ancien maire de Téhéran, Gholamhossein Karbastchi.

Chose nouvelle, ce parti s’est constitué indépendamment d’un centre de pouvoir institutionnel, bien qu’il recrute surtout parmi les fonctionnaires, les militaires et les universitaires.

Depuis les élections, le Conseil des gardiens de la Constitution a d’ailleurs laissé adopter des propositions de loi progressistes, telle celle établissant une égalité de droits entre homme et femme en matière de succession.

Battus électoralement, les réformateurs ont vaincu sur le plan politique ou idéologique, dans la mesure où une large partie de la droite a fait sienne l’idée de réforme et reconnu la nécessité de l’aggiornamento.

La société continue, en effet, de se transformer rapidement tant dans le domaine de la création culturelle que sur celui de l’organisation sociale et économique, de plus en plus diversifiée.

Son autonomie et son dynamisme rendent assez vaines certaines mesures de répression et de contrôle. En définitive, le régime continue d’afficher sa stabilité.

Il est ainsi parvenu à absorber plusieurs chocs qui auraient pu l’ébranler : l’assassinat de la journaliste irano-canadienne Zahra Kazemi, survenu alors qu’elle était aux mains de la police et de la justice iraniennes (10 juillet 2003), l’attribution du prix Nobel de la paix à la militante des droits de l’homme Shirine Ebadi (10 octobre 2003) et le terrible tremblement de terre de Bam, qui a causé la mort de 50 000 personnes (26 décembre 2003). Suspicion persistante de prolifération nucléaire En politique étrangère, la grande affaire a été la pression croissante exercée par l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique) pour que l’Iran fasse la lumière sur son programme nucléaire.

Le 12 septembre 2003, elle a lancé à Téhéran.... »

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