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Irlande 1985-1986 En Irlande, il aura fallu un an de discrètes négociations entre les gouvernements britannique et irlandais pour que...

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« Irlande 1985-1986 En Irlande, il aura fallu un an de discrètes négociations entre les gouvernements britannique et irlandais pour que soit signé, le 15 novembre 1985, par Margaret Thatcher et Garret Fitzgerald, chef du gouvernement centre droit de Dublin, "l'accord anglo-irlandais 1985".

Il établit une conférence intergouvernementale avec un secrétariat permanent siégeant à Belfast.

Cette instance, au rôle consultatif, englobe les domaines de la politique, de la "lutte contre le terrorisme", de la justice et de la sécurité de part et d'autre de la frontière.

Aucun changement ne peut intervenir dans le statut de l'Irlande du Nord sans le consentement de la majorité (protestante) de la population. Autant dire qu'il ne s'agit nullement de remettre en cause la domination britannique sur le nord de l'île. Les protestants, qui forment la base du Parti unioniste opposé à l'égalité des droits civiques avec la minorité catholique et à l'unification avec le Sud, sont farouchement hostiles à cet accord.

Pour eux, les six comtés du Nord font partie du Royaume-Uni.

Or, la partition de la première - et dernière - colonie britannique remonte à 1921.

Elle sanctionna, à l'époque, la fin de la guerre de libération nationale menée par l'Armée républicaine irlandaise (IRA) après l'insurrection de Pâques 1916.

Les vingt-six comtés du Sud avaient pu se constituer en "État libre" et étaient devenus une République autonome en 1949. Mais leur séparation du Nord restait purement artificielle, commandée par la nature du rapport de forces militaire, à ce moment, entre les nationalistes irlandais et les troupes de Sa Majesté britannique. Cette situation a toujours été refusée par le mouvement républicain qui s'appuie au Nord sur la minorité catholique et revendique l'indépendance de toute l'île. Or, après avoir été gouvernés par les unionistes, les six comtés du Nord sont, depuis 1972, directement administrés par un secrétaire d'État du gouvernement de Londres.

Les ailes politiques (Sinn Fein) et militaire (IRA) du mouvement républicain ont évolué vers un programme combattant à la fois l'emprise économique et politique de la Grande-Bretagne sur toute l'Irlande et l'occupation militaire des six comtés du Nord.

Ils combinent des luttes armées avec des luttes de masse - en particulier syndicales - et une présence sur le terrain électoral.

Depuis 1983, l'influence des républicains s'est accrue dans le Nord du pays.

Ils disposent d'un député aux Communes (où il ne siège pas) et de plusieurs dizaines de conseillers municipaux et régionaux.

Avec 13% des suffrages, ils menacent l'hégémonie sur la communauté catholique du Parti social démocrate et travailliste (SDLP), nationaliste modéré, qui regroupe 18% des voix. Cette remontée des républicains a sans doute été une des principales inquiétudes de Margaret Thatcher, talonnée sur sa droite par l'aile ultra des protestants. Animé par le pasteur-député Ian Paisley, ce courant a maintenu une tension anticatholique très forte, dénonçant la "trahison" du Premier ministre britannique au cours des négociations avec Dublin.

Aussi, le principal objectif de l'accord de novembre 1985 n'était pas de résoudre la question irlandaise sur le fond, pas même de réduire l'emprise britannique.

Il s'agissait surtout d'isoler le mouvement républicain, de diviser les unionistes protestants et de normaliser la situation au Nord en s'appuyant sur les modérés protestants et catholiques.

Le bilan, quelques mois plus tard, révélait certains succès malgré la persistance de fortes tensions sociales et la fragilité de l'équilibre concocté par les deux gouvernements. Au Sud d'abord,.... »

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