Irlande 1995-1996 L'année 1995-1996 aura marqué un tournant dans bien des domaines. La coalition gouvernementale "arc-en-ciel", formée en décembre 1994,...
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Irlande 1995-1996
L'année 1995-1996 aura marqué un tournant dans bien des domaines.
La coalition
gouvernementale "arc-en-ciel", formée en décembre 1994, est la seule, dans
l'histoire de la République d'Irlande, à avoir accédé au pouvoir sans le recours
à des élections générales.
En dépit de différences idéologiques, le Fine Gael
(centre droite), le Parti travailliste (Labour), et la gauche démocrate
originaire du Sinn Féin officiel (stalinien) ont gouverné ensemble sans
accrochages majeurs.
Le gouvernement a bénéficié d'un climat économique positif:
le taux de croissance de 1995 (6,7 %) était plus à rapprocher de ceux des
"tigres asiatiques" que de ceux de ses partenaires de l'Union européenne, dont
elle a assuré la présidence au second semestre 1996.
L'Irlande a d'ailleurs été
l'une des seules à répondre aux critères du traité de Maastricht relatifs à
l'Union monétaire européenne.
Le taux de chômage est tombé à 13,1 % en 1995, et
l'émigration a diminué de manière notable chez les jeunes.
En politique, le sujet prédominant a été l'avenir incertain de l'Irlande du Nord
après la rupture du cessez-le-feu total et inconditionnel annoncé par l'IRA
(Armée républicaine irlandaise) le 31 août 1994, qui avait été le résultat de
deux années de négociations impulsées par la "déclaration de Downing Street" (15
décembre 1993) où les Premiers ministres britannique et irlandais acceptaient le
principe de l'autodétermination (consultation des Irlandais du nord comme du sud
de l'île) pour déterminer le sort de l'Irlande du Nord.
L'organisation armée a,
en effet, fait exploser une bombe au Canary Wharf, le 9 février 1996, provoquant
deux morts.
Les rapports entre Dublin et Londres ont commencé à se détériorer
après la phase d'euphorie de 1993-1994.
Ces relations sont tombées au plus bas
après l'annulation par Londres d'un sommet sur l'Irlande du Nord décidée à la
veille d'une visite du président américain Bill Clinton dans les deux parties de
l'Irlande, qui devait avoir lieu en novembre-décembre 1995.
La décision de cette
visite avait rétabli un semblant d'entente, permettant le maintien du fragile
cessez-le-feu pendant quelques semaines encore.
Puis le Royaume-Uni a provoqué
la colère des nationalistes de l'île, toutes tendances confondues, en rejetant
les propositions du médiateur des États-Unis, l'ancien sénateur George Mitchell.
Cette situation n'a pas permis de trouver un compromis durable entre les
exigences de Londres et des unionistes voulant que l'Ira dépose les armes et les
revendications de l'IRA et du Sinn Féin (aile politique de l'IRA) concernant des
pourparlers sans conditions entre tous les partis en cause.
Après la rupture de ce dernier, la colère des Irlandais a encore monté d'un cran
lorsque J.
Major, a annoncé la tenue d'élections en Irlande du Nord le 10 mai
1996, sans avoir pleinement consulté Dublin à ce sujet.
Le SDLP (Parti social
démocrate et travailliste, Irlande du Nord), le Sinn Féin de toute l'île et les
principaux partis de la République d'Irlande ont dans....
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