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Israël (1984-1985) Fin de l'aventure libanaise? La guerre du Liban a pesé lourdement sur la vie quotidienne en Israël et...

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« Israël (1984-1985) Fin de l'aventure libanaise? La guerre du Liban a pesé lourdement sur la vie quotidienne en Israël et sur l'ensemble de sa politique, tout au long de l'année 1984.

En janvier 1985, l'armée israélienne a commencé l'évacuation, en trois étapes, du Sud-Liban ; elle devait s'achever au début de juin 1985, pour le troisième anniversaire de l'invasion israélienne du Liban.

Tout portait à croire, en mai 1985, que ce retrait ne marquerait pas pour autant la fin de l'aventure israélienne dans ce pays, commencée en 1976, lorsque le gouvernement de M.

Itzhak Rabin (travailliste) a amorcé la collusion avec les Phalangistes (chrétiens de droite) libanais. L'évacuation israélienne du Liban du Sud a été décidée unilatéralement par Israël à la suite de l'échec des pourparlers israélo-libanais de Nakoura commencés en novembre 1984 et terminés quelques semaines plus tard.

Le grand nombre de victimes israéliennes dans cette guerre en a été la raison principale. Lorsque la guerre avait été déclenchée, son architecte, le général Ariel Sharon, alors ministre de la Défense, s'était vanté: "La victoire sera tellement énorme que tout le monde (en Israël) y aura sa part." Or, ce qui devait être la guerre la plus courte d'Israël ("guerre de trois jours" selon Menahem Begin, le Premier ministre de l'époque), la plus facile et la plus "brillante", étant donné le rapport des forces entre les deux belligérants - Israël et l'OLP -, est devenu la plus longue, l'une des plus coûteuses, et sans aucun doute la plus honteuse ; c'est aussi celle qui a causé la déchirure la plus profonde entre les Israéliens eux-mêmes, dans toute l'histoire de l'État hébreu. La guerre du Liban n'a pas éliminé l'OLP ni créé un "nouvel ordre" sous l'hégémonie israélienne au Liban.

Le retrait israélien du Sud-Liban occupé s'est effectué sans engagement quelconque de la part du gouvernement libanais celui-ci avait abrogé, en mars 1984, l'accord israélo-libanais du 17 mars 1983 -, et sans retrait parallèle des forces syriennes du Liban.

Le nombre élevé des soldats israéliens tombés au Liban - 650 tués à la mi-avril 1985, environ 3 500 blessés - a causé un choc terrible dans le pays, la télévision nationale ayant coutume de projeter quelques séquences des obsèques de tout militaire tombé. La population du Sud-Liban, à majorité chiite, a multiplié, au cours de l'année 1984 et pendant les premiers mois de 1985, des attaques audacieuses parfois perpétrées par des volontaires au suicide contre les forces d'occupation israéliennes (comme celle de cette jeune fille de seize ans, Sanaa Mohaydaleh, qui, le 10 avril 1985, s'est jetée à bord d'une voiture bourrée d'explosifs contre un convoi militaire israélien).

Les représailles israéliennes ont été sévères et cruelles: couvre-feu constant, dynamitage des maisons, exécutions sommaires des "suspects tués lors de leur fuite".

Le nombre de soldats israéliens qui ont préféré la prison au service militaire au Liban s'est élevé à des centaines, et cent cinquante d'entre eux ont été condamnés à des peines de prison ferme.

Le sentiment qu'il s'agissait d'une "guerre dégoûtante et horrible" était encore vif à la mi-1985, au sein de larges couches de la population israélienne. Gouvernement de coalition Les élections législatives anticipées du 23 juillet 1984 ont abouti à une impasse: aucune des deux grandes formations n'a pu former une coalition avec ses alliés, le bloc travailliste ayant 44 députés (sur 120) alors que la droite nationaliste, le Likoud, en avait 41.

Face à cette situation, les deux grands blocs ont préféré la création d'un gouvernement d'union nationale à une nouvelle consultation.

Les chefs des deux blocs parlementaires se sont mis d'accord (sans doute pour la première fois dans l'histoire contemporaine) pour présider le gouvernement en alternance.

Le leader travailliste, M.

Shimon Pérès, est ainsi devenu Premier ministre, et M.

Itzhak Shamir, le chef du Likoud, lui succédera après deux ans, c'est-à-dire le 13 septembre 1986, et lui cédera son poste de Vice-Premier ministre et son portefeuille des Affaires étrangères. La plate-forme du gouvernement d'union nationale a donné à la droite nationaliste le droit de veto pour empêcher toute initiative en vue d'un règlement sur l'avenir des territoires occupés et sur la question palestinienne. Le Likoud préférait en effet le statu quo qui, selon lui, devait favoriser à long terme l'annexion de ces territoires.

La création des implantations dans les territoires occupés (Cisjordanie, Gaza et le Golan) a été poursuivie par le gouvernement d'union nationale à un rythme toutefois moins accéléré que sous le gouvernement précédent, entièrement mené par le Likoud. Les confiscations des terres des Arabes palestiniens pour les besoins des colonies israéliennes dans les territoires occupés ont continué bon train: 52% des terres arabes de ces territoires sont déjà passés aux mains des Israéliens, gouvernement ou particuliers.

Les autorités militaires israéliennes ont continué à réprimer toute manifestation de caractère national palestinien.

Plusieurs Palestiniens sont tombés en 1984 sous les balles des soldats israéliens lors de manifestations hostiles à l'occupation.

Les universités de Naplouse (an-Najah), de Bir-Zeit et de Bethléem ont été fermées respectivement en 1984 et au début de 1985, pour des périodes relativement longues, sous prétexte d'"activités subversives" dans les campus. En revanche,.... »

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