Israël (1988-1989): Shamir s'obstine L'intifada, le soulèvement de la population palestinienne des territoires occupés - Cisjordanie et bande de Gaza...
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Israël (1988-1989): Shamir s'obstine
L'intifada, le soulèvement de la population palestinienne des territoires
occupés - Cisjordanie et bande de Gaza -, éclipsant tout autre événement, a été
de loin le fait central de l'année en Israël.
Ce soulèvement populaire est entré
en juin 1989 dans son dix-huitième mois, sans que les Palestiniens manifestent
le moindre signe d'essoufflement.
Face à la révolte des pierres, la répression
israélienne s'est faite plus dure et plus cruelle.
L'intifada persévère
Le nombre des Palestiniens tombés depuis le début de l'intifada s'élevait à près
de 500 en juin 1989, dont une majorité de jeunes de douze à vingt-cinq ans ;
presque tous ont succombé aux balles de l'armée israélienne (en comparaison, du
côté israélien, on comptait 14 victimes, dont 6 soldats).
Les blessés étaient au
nombre de 25 000: beaucoup ont été sauvagement battus par les soldats et
hospitalisés, des milliers restent invalides.
Plusieurs dizaines de Palestiniens
ont été expulsés manu militari hors des frontières.
Quelque 50 000 ont effectué
des séjours dans des prisons ou des camps d'internement (le plus redoutable est
"Ansar 3", dans le désert du Néguev).
En juin 1989, 9 000 Palestiniens se
trouvaient en détention.
4 000 avaient été condamnés.
Environ 200 maisons ont
été détruites ou murées en guise de représailles contre les familles des
activistes ou des "suspects".
Les écoles et les universités sont restées fermées
la plupart du temps.
Il ne s'est pas passé une semaine sans que le couvre-feu
soit imposé dans telle ou telle agglomération voire dans une région entière.
Punitions collectives, humiliations sont devenues pratique quotidienne.
Les
raids de représailles se sont multipliés dans les villages et les camps,
augmentant le nombre des victimes.
Depuis le début de la révolte (décembre
1987), une famille palestinienne sur trois a vu un de ses membres tué, blessé ou
emprisonné.
Malgré leurs pertes et leur souffrance, les Palestiniens semblaient prêts à
poursuivre leur soulèvement jusqu'à la reconnaissance de leur droit à
l'autodétermination et à un État indépendant dans ces territoires qu'Israël
occupe depuis juin 1967.
L'oppression ne fait qu'accroître leur détermination.
Quant aux colons israéliens (environ 70 000) qui étaient en quelque sorte les
garants de la sécurité d'Israël en Cisjordanie et à Gaza, ils ont désormais
besoin de la protection de l'État.
L'évolution de l'OLP est ignorée
De son côté, le gouvernement de coalition, Likoud (droite nationaliste) en tête,
loin de se montrer prêt à accorder aux Palestiniens la moindre concession, a
cherché à briser l'intifada.
Il n'a donné aucun signe positif en réaction aux
changements intervenus au sein de l'Organisation de libération de la Palestine
(OLP) depuis la réunion du Conseil national palestinien d'Alger (novembre 1988):
acceptation du principe de deux États, israélien et palestinien, en Terre
Sainte, reconnaissance du droit d'Israël à l'existence, rejet du terrorisme,
adoption de la résolution 242 du Conseil de sécurité de l'ONU comme base de
négociation d'une conférence internationale pour la Paix au Proche-Orient ;
enfin, déclaration du chef de l'OLP, Yasser Arafat, à Paris (mai 1989)
reconnaissant la caducité de la Charte nationale palestinienne (qui nie le droit
d'Israël à l'existence en tant qu'État).
Toutefois, après que l'"option jordanienne" a été définitivement enterrée, le
souverain hachémite ayant rompu, en juillet 1988, tout lien juridique et
administratif avec la Cisjordanie (partie intégrante de la Jordanie jusqu'en
1967), et face à l'isolement croissant d'Israël sur la scène internationale du
fait de son intransigeance, le Premier ministre, Itzhak Shamir, a présenté un
plan pour organiser des élections dans les territoires occupés en vue de leur
autonomie administrative, conformément aux accords de Camp David (1979).
I.
Shamir s'est empressé néanmoins de souligner qu'Israël n'accepterait "jamais" la
création d'un État palestinien, qu'il refusait tout dialogue avec
l'"organisation terroriste OLP qui cherche toujours à détruire Israël" et que
son gouvernement ne comptait....
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