Israël (1989-1990): A droite toute? La crise politique ouverte le 15 mars 1990 par la chute du gouvernement Shamir a...
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Israël (1989-1990): A droite toute?
La crise politique ouverte le 15 mars 1990 par la chute du gouvernement Shamir a
abouti près de trois mois plus tard à la formation d'un nouveau gouvernement par
ce même Itzhak Shamir et à la victoire du camp des "durs" du Likoud (droite
nationaliste).
Ce gouvernement est apparu comme étant le plus à droite, le plus
extrémiste et le plus religieux de l'histoire d'Israël, comptant la
participation de deux formations d'extrême droite fascisantes et l'appui d'une
troisième.
Pour la première fois depuis dix ans, Israël n'allait plus être dirigé par un
gouvernement d'union nationale travailliste/Likoud.
Des divergences essentielles
sur la réponse à donner au plan du secrétaire d'État américain James Baker,
prévoyant l'ouverture d'un dialogue israélo-palestinien au Caire pour préparer
des élections en Cisjordanie et à Gaza qui désigneraient les Palestiniens
appelés à négocier avec Israël de l'avenir des Territoires occupés, avaient
entraîné, en mars, la rupture entre les deux grands blocs.
Le Premier ministre
s'était rallié aux "durs" de son parti, hostiles au plan Baker auquel les
travaillistes, eux, étaient favorables.
Le 13 mars, I.
Shamir démettait Shimon
Pérès de ses fonctions, ce qui provoquait la démission des autres ministres
travaillistes.
Après que le travailliste Shimon Pérès eut échoué dans sa tentative de former un
nouveau gouvernement, I.
Shamir, après six semaines de tractations, réussissait.
Son gouvernement pléthorique ne disposait que de deux voix de majorité,
obligeant les nouveaux ministres à être en permanence joignables en cas de vote
décisif ou de motion de censure.
Les tractations successives des travaillistes et du Likoud pour tenter de former
un gouvernement ont suscité un vaste mouvement de remise en cause des
institutions.
Des centaines de milliers d'Israéliens ont manifesté et signé des
pétitions en faveur d'un changement du système électoral, jusqu'alors à la
proportionnelle intégrale.
L'intifada, encore et toujours
Avec la crise gouvernementale, deux autres événements ont dominé la scène
politique: l'intifada des Territoires occupés, entrée, en décembre 1989, dans sa
troisième année, et l'immigration massive des Juifs soviétiques.
La célèbre
obstination du chef du Likoud est parvenue à faire échouer toutes les tentatives
de faire progresser le processus de paix au Proche-Orient.
Le programme d'action
du nouveau gouvernement a d'ailleurs représenté une véritable charte coloniale,
proclamant "le droit éternel du peuple juif sur la terre d'Israël [terme
désignant à la fois Israël et les Territoires occupés].
Environ 90 000 colons
regroupés vivent dans les Territoires occupés (Cisjordanie, bande de Gaza et
Golan), dans près de 300 sites d'implantation.
L'intifada a continué sans répit et, parallèlement, la répression est devenue de
plus en plus brutale.
Depuis le début du soulèvement, les tirs des soldats et
des colons et les diverses actions de maintien de l'ordre avaient déjà fait, en
juin 1990, plus de 700 victimes palestiniennes, dont un cinquième de jeunes de
moins de dix-huit ans.
A la même date, on dénombrait quelque 70 000 blessés
(pour moitié touchés par balles), dont 4 000 handicapés à vie.
Quelque 1 000
maisons avaient déjà été détruites ou murées à titre de représailles.
En outre,
le couvre-feu a continué a être couramment appliqué, de même que la fermeture
des établissements d'enseignement, les punitions collectives, les bannissements,
la torture.
Le 20 mai - dimanche noir - a été la journée la plus terrible de la période:
huit ouvriers palestiniens travaillant en Israël ont été tués à Rishon-le-Zion
par un Israélien et sept autres par l'armée lors des manifestations qui ont été
aussitôt déclenchées dans les Territoires.
Nombre d'Israéliens, dont des militaires de haut rang ainsi que l'ex-ministre de
la Défense, le général Itzhak Rabin, ont reconnu....
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