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Israël 1991-1992 Le retour des travaillistes Les élections anticipées du 23 juin 1992 ont causé un véritable bouleversement politique en...

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« Israël 1991-1992 Le retour des travaillistes Les élections anticipées du 23 juin 1992 ont causé un véritable bouleversement politique en Israël: le Parti travailliste - au pouvoir de 1948, date de la création de l'État, jusqu'en mai 1977 - en est sorti victorieux, avec 44 sièges sur 120.

Le Likoud dirigé par Yitzhak Shamir (droite nationaliste) a été renvoyé dans l'opposition, après 15 ans de règne, avec 32 députés.

Deux autres phénomènes ont pu être notés dans ces élections: le succès de la liste Merets (gauche sioniste anti-annexionniste) avec 12 députés, et celui de la liste Tsomet, dirigée par l'ancien chef d'état-major Rafaël Eytan, partisan de l'annexion des Territoires occupés, avec 8 députés.

Les partis ultra-orthodoxes qui furent longtemps les "faiseurs" de Premiers ministres sont sortis affaiblis du scrutin, avec 16 députés. Dans ses premières déclarations, Y.

Rabin s'est déclaré décidé à parvenir "dans un an à un accord avec les Palestiniens [des Territoires occupés] sur un régime d'autonomie [de la Cisjordanie et de la bande de Gaza]", la Défense et les Affaires étrangères demeurant du ressort d'Israël, de même que la responsabilité des implantations israéliennes dans ces territoires.

Il s'est aussi engagé à améliorer le sort des immigrants, ce qui contribuera à relancer l'immigration des Juifs de l'ex-URSS, laquelle a considérablement diminué en 1991, et surtout en 1992, à cause des difficultés qu'ils rencontrent (plus de 50% des nouveaux immigrants sont chômeurs), et à mettre fin à la crise de confiance avec Washington.

L'arrivée au pouvoir d'Y.

Rabin, qui fut Premier ministre de 1974 à 1977, et la formation du gouvernement le plus "colombe" de l'histoire d'Israël n'ont cependant pas annoncé un changement radical.

Comme son prédécesseur Yitzhak Shamir, il a continué à se déclarer opposé à la création d'un État palestinien et à des pourparlers directs avec l'OLP.

Il a écarté tout retour aux frontières d'avant 1967 et s'est opposé à tout abandon de souveraineté israélienne sur la partie arabe de Jérusalem (annexée en 1967). La grande question des colonies Par ailleurs, Y.

Rabin s'est déclaré partisan de la poursuite du développement des implantations dans la région de Jérusalem, à Goush Etsion (sud de la Cisjordanie), dans la vallée du Jourdain et sur le Golan.

Pour lui, la politique de colonisation à outrance menée par le Likoud fut un gaspillage d'argent sans aucune valeur stratégique.

Cependant, il n'a pas remis en cause l'existence des 146 implantations en Cisjordanie et à Gaza, où vivent 120 000 colons, et 1,7 million de Palestiniens (135 000 Israéliens habitent par ailleurs dans la partie arabe de Jérusalem et sur le Golan 15 000 Israéliens sont regroupés en 33 localités). Y.

Rabin fera sans aucun doute tous les efforts nécessaires pour calmer le conflit avec les Américains, qui a pris, avec la politique menée par Y.

Shamir, des dimensions sans précédent.

Le temps où Washington considérait Israël comme un allié stratégique est apparu bien révolu.

Pour le secrétaire d'État américain, James Baker, "les Israéliens doivent mettre fin aux activités de colonisation; c'est notre politique".

Le refus de Shamir, au nom du "Grand Israël" (Eretz Israël), de geler les implantations a conduit l'administration américaine à refuser de garantir 10 milliards de dollars d'emprunts bancaires destinés à l'intégration des nouveaux immigrants.

Jamais les États-Unis n'avaient ainsi lié leur assistance à un changement de la politique israélienne. La colonisation des Territoires occupés s'est accrue en 1991 dans des proportions jusqu'alors inégalées.

Et elle a revêtu un caractère véritablement provocateur.

Ainsi, deux jours après que le gouvernement israélien eut accepté sous condition la participation d'Israël à la conférence de paix au Proche-Orient (ouverte à Madrid le 30 octobre 1991), il a autorisé la création d'une implantation en Cisjordanie occupée.

En 1991, les constructions de logements en Cisjordanie et à Gaza ont représenté 10,33% du total des constructions en Israël (contre 4% en 1990).

Le vice-ministre de l'Information, Benjamin Netanyahou, a accusé Washington de vouloir ramener Israël aux frontières d'avant 1967, qui, selon lui, seraient indéfendables et pourraient conduire à un "Nouvel Holocauste".

Au lendemain des élections, pour encourager Y.

Rabin, l'administration américaine s'est déclarée prête à ouvrir des pourparlers sur les garanties financières.

Y.

Rabin, pour sa part, a annoncé un gel partiel et temporaire des constructions dans les Territoires occupés. Une politique souple du gouvernement Rabin pourrait mettre fin au piétinement des conversations bilatérales et multilatérales qui, à la mi-1992, n'avaient apporté aucun résultat tangible.

En effet, à la suite de la séance d'ouverture de la conférence de Madrid, marquée par un discours intransigeant de Shamir, les négociations bilatérales ont commencé à Washington entre Israéliens, d'une part, et - séparément - Syriens, Libanais, Jordaniens-Palestiniens, de l'autre (cinq sessions bilatérales ont ainsi eu lieu avant l'été 1992: une à Madrid et quatre à Washington).

A la fin janvier 1992, s'est ouverte la réunion préparatoire au niveau des ministres -.... »

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