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Israël 1995-1996 Le triple "non" du nouveau Premier ministre En quelques mois, fin 1995 et dans la première moitié de...

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« Israël 1995-1996 Le triple "non" du nouveau Premier ministre En quelques mois, fin 1995 et dans la première moitié de 1996, tout a basculé en Israël.

L'assassinat du Premier ministre Itzhak Rabin par un extrémiste juif, le 4 novembre 1995, les attentats islamistes au coeur d'Israël en février-mars 1996, une nouvelle aventure militaire tournant mal au Liban, puis la victoire du chef de file de la droite, Benyamin Netanyahou, aux élections générales anticipées du 29 mai 1996 Cette succession rapide d'événements a bouleversé le paysage politique israélien et, par voie de conséquence, celui du Proche-Orient, de nouveau plongé dans l'incertitude après la détente des premiers pas du processus de paix inauguré par l'accord "Gaza-Jéricho d'abord" de septembre 1993. Le succès électoral de la droite semblait hautement improbable quelques mois ou même quelques semaines auparavant.

La victoire de B.

Netanyahou n'a été obtenue, il est vrai, qu'à l'arraché: 26 000 voix d'avance sur son rival, le chef du gouvernement sortant travailliste, Shimon Pérès, dans la première élection du Premier ministre au suffrage universel, parallèlement à l'élection des députés. Le résultat a été annoncé après un long suspense qui avait d'abord laissé entrevoir une courte victoire de S.

Pérès avant de s'achever sur sa défaite. L'assassinat de I.

Rabin La droite israélienne avait été sérieusement affaiblie par le meurtre du Premier ministre, événement sans précédent.

Yigal Amir, un jeune extrémiste juif opposé au processus de paix, étudiant de l'université religieuse Bar Ilan de Tel-Aviv, a abattu I.

Rabin de deux balles tirées à bout portant, à l'issue d'un rassemblement pour la paix à Tel-Aviv.

Arrêté sur place, l'assassin a été condamné à la prison à vie, mais n'a exprimé aucun regret.

Le 7 juillet 1996, lors de l'examen de son recours devant la Cour suprême, il réaffirmait même: "Je ne suis pas triste qu'il soit mort.

J'en suis même heureux.

Il avait trahi son peuple et il est mort en traître." Né en Israël dans une famille modeste d'origine yéménite, très religieuse, Y.

Amir a appartenu à la brigade Golani, une unité d'élite de l'armée, et a même travaillé en URSS pour une organisation d'aide aux Juifs soviétiques liée aux services secrets.

Dans le même temps, il a rejoint la droite religieuse, radicalisée après l'accord d'Oslo avec l'OLP (Organisation de libération de la Palestine) de Yasser Arafat.

L'hypothèse d'un complot n'a pas été retenue par les enquêteurs, même si la responsabilité de rabbins extrémistes a été évoquée. Le meurtre de I.

Rabin provoqua une émotion considérable, en particulier au sein de la jeunesse.

Des centaines de milliers d'Israéliens de tous âges sont venus rendre un dernier hommage à la dépouille mortelle du Premier ministre, et participer à ses funérailles à Jérusalem, qui ont, également attiré des personnalités du monde entier, y compris de plusieurs États arabes fraîchement réconciliés avec l'État hébreu. La polémique politique qui a éclaté après le meurtre a surtout visé la droite, rendue "responsable" par la veuve du Premier ministre défunt, Mme Leah Rabin, du climat de haine qui a encouragé Y.

Amir à commettre son acte.

Elle a refusé de serrer la main de B.

Netanyahou, le leader du Likoud (droite nationaliste), alors qu'elle a reçu, chez elle à Tel-Aviv, le chef de l'Autorité palestinienne, Yasser Arafat, venu lui présenter ses condoléances.

"J'ai préféré serrer la main d'Arafat", dira plus tard cette femme blessée. Il faudra la vague d'attentats suicides islamistes de fin février-début mars 1996 pour briser la retenue qui s'était imposée dans le débat politique, et redonner des ailes à la droite.

Les kamikazes du Hamas (Mouvement de la résistance islamique) ou du Jihad islamique qui se sont fait sauter dans des bus de Jérusalem ou devant un grand centre commercial au coeur de Tel-Aviv, faisant des dizaines de morts, ont choqué la société israélienne.

L'ampleur et la répétition des attaques ont développé un sentiment d'impuissance au sein d'une population obnubilée par sa sécurité.

Fragilisé, S.

Pérès, Premier ministre depuis seulement quatre mois, a imposé un "bouclage" très strict des territoires palestiniens, et multiplié les pressions sur Y.

Arafat pour qu'il sévisse contre les activités islamistes. Massacre à Cana Même si les attentats ont pris fin, les dégâts politiques ont été, pour le leader travailliste, impossibles à compenser.

S.

Pérès souffrait déjà d'un handicap aux yeux de l'opinion: celui de ne pas.... »

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