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Israël 1997-1998 Un horizon bouché Inquiétant cinquantième anniversaire pour l'État hébreu : le 30 avril 1998, un demi-siècle, selon le...

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« Israël 1997-1998 Un horizon bouché Inquiétant cinquantième anniversaire pour l'État hébreu : le 30 avril 1998, un demi-siècle, selon le calendrier hébraïque, après la naissance d'Israël proclamée par David Ben Gourion, les Isaréliens se sont retrouvés divisés, peu sûrs d'eux et en pleine crise identitaire.

Deux semaines plus tard, le 14 mai, date de la création d'Israël dans le calendrier international, les Palestiniens des Territoires occupés ou autonomes choisissaient de commémorer ce qu'ils appellent la nakba (" catastrophe " en arabe, début du problème des réfugiés). Se sont ensuivies des scènes d'émeutes comme aux pires heures de l'intifada (" guerre des pierres "), avec un lourd bilan de neuf morts et d'une centaine de blessés. Ce double anniversaire symbolisait la difficile période traversée actuellement par Israël : les perspectives de paix avec les voisins palestiniens s'éloignant, l'économie en net ralentissement, et des lignes de fracture de plus en plus criantes : entre riches et pauvres, entre communautés, entre laïcs et religieux...

Et un Premier ministre, Benyamin Netanyahou (Likoud, droite), qui, arrivé à mi-mandat (deux ans), demeurait en tête des sondages d'opinion, malgré un bilan que de nombreux Israéliens et observateurs étrangers jugeaient désastreux. L'accord d'Oslo bafoué C'est sur le processus de paix israélo-palestinien que B.

Netanyahou a opéré la première véritable rupture avec ses prédécesseurs travaillistes.

Après avoir démarré l'année 1997 avec l'accord sur le désengagement israélien partiel de la ville palestinienne d'Hébron, il a provoqué ensuite le gel de toute négociation et de tout progrès dans les relations avec les Palestiniens en relançant la colonisation juive, en particulier à Jérusalem-Est.

C'est d'ailleurs sur la construction de 6 500 logements dans le nouveau quartier juif de Har Homa, à Jérusalem-Est, que le dialogue politique avec l'Autorité palestinienne de Yasser Arafat a été " gelé " en février 1997 et jamais renoué malgré les efforts diplomatiques américains.

B.

Netanyahou est allé jusqu'à tenir tête, en mai 1998, aux États-Unis, qui ont épuisé leurs diplomates à tenter de lui arracher des concessions : un " redéploiement " israélien de 13,1 % de la Cisjordanie, déjà considérablement en deçà de ce que souhaitent les Palestiniens et de ce qu'étaient disposés à leur concéder les précédents Premiers ministres Itzhak Rabin et Shimon Pérès, " pères " israéliens du processus d'Oslo.

Le chef du gouvernement a au contraire adopté, en juin 1998, un plan d'extension des limites de la ville sainte, un schéma de " Grand Jérusalem ", aussitôt qualifié de " provocation " à Washington et de " déclaration de guerre " par les Palestiniens.

Il s'agissait en tout cas d'un fait accompli constituant une violation claire de l'esprit de l'accord d'Oslo de septembre 1993, qui prévoyait de ne régler le statut de Jérusalem que dans la dernière phase des négociations avec les autorités palestiniennes, au plus tard en mai 1999. Le Premier ministre a justifié sont intransigeance d'abord par des préoccupations de sécurité, conforté en cela par le faible nombre d'attentats par rapport à la dernière période de gouvernement travailliste (" seuls " deux attentats très graves commis par des " kamikazes " palestiniens à Jérusalem, en août et septembre 1997, sont venus troubler un calme relatif), mais aussi par la nécessité de maintenir la cohésion de sa coalition hétéroclite qui comporte une frange extrémiste, conduite par l'ancien général " faucon " Ariel Sharon.

Ce dernier, ministre des Infrastructures, a plusieurs fois menacé de rompre avec le Premier ministre et d'entraîner avec lui plusieurs députés, privant ainsi le chef du Likoud de sa majorité à la Knesset (Parlement).

Cette majorité est devenue des plus réduites (une voix) depuis que le ministre des Affaires étrangères, David Lévy, a quitté le gouvernement en janvier 1998, révélant sa frustration tant politique que sociale.

Il a emmené avec lui les cinq autres députés de son parti, le Guesher, se voulant le défenseur des Juifs orientaux, premiers affectés par l'austérité née de l'essoufflement de l'économie et par la remontée du chômage. A la surprise générale, B.

Netanyahou est toutefois parvenu à surmonter.... »

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