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Israël (2004-2005): Retrait de la bande de Gaza Le plan de désengagement unilatéral de Gaza (et du nord de la...

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« Israël (2004-2005): Retrait de la bande de Gaza Le plan de désengagement unilatéral de Gaza (et du nord de la Cisjordanie) présenté par le Premier ministre Ariel Sharon en février 2004 a largement dominé la vie politique israélienne et la scène diplomatique.

Devant être mis en œuvre à compter de la mi-août 2005, il prévoyait l’évacuation des vingt et une colonies de Gaza et de leurs 8 000 habitants (soit 20 % des 360 km2 de la bande de Gaza) et de quatre colonies du nord de la Cisjordanie, puis le retrait progressif de l’armée, mettant ainsi un terme à une présence israélienne de près de quarante ans.

Ariel Sharon a gardé le cap sur cet objectif bien qu’il ait eu à surmonter des obstacles à répétition.

Il passa outre le désaveu infligé par les militants du Likoud (droite nationaliste) qui rejetèrent à 60 % le plan de leur chef (mai 2004).

Il ne se laissa intimider ni par les pressions de ses adversaires au sein du gouvernement (en particulier Benyamin Netanyahou, ministre des Finances), ni par l’opposition d’une fraction importante de députés du Likoud.

Il se sépara des ministres d’extrême droite, puis, privé de majorité parlementaire après le départ du Parti national religieux (sioniste de droite), entreprit de constituer un gouvernement d’union nationale avec le Parti travailliste, soucieux de voir l’évacuation de Gaza menée à son terme.

Cette nouvelle équipe, en place depuis janvier 2005, a vu le retour aux affaires du plus ancien politicien israélien en activité, le leader travailliste octogénaire Shimon Pérès, à un poste, taillé pour la circonstance, de vice-premier ministre, mais aussi l’arrivée de nouvelles figures travaillistes comme Ophir Pines-Paz (à l’Intérieur) et Isaac Herzog (au Logement).

Le mandat prioritaire de ce gouvernement était de réussir le retrait de Gaza, un plan populaire, mais dénoncé sans relâche par les tenants d’un nationalisme intégral, rétifs à toute concession territoriale, même minime.

La « mobilisation de la rue » pour faire pression sur le gouvernement a été forte.

Marches de protestation, pétitions, sit-in se sont multipliés.

En première ligne se trouvaient bien sûr les colons juifs, représentés par le Conseil des implantations juives de Judée-Samarie et Gaza (Yesha) et au sein desquels les organisations d’extrême droite étaient particulièrement actives.

Toutefois, les colons n’étaient pas seuls en lice, ils disposaient de relais importants en Israël même, politiques (jusqu’au sein du Likoud) et religieux puisqu’une partie de la hiérarchie rabbinique a fermement condamné la politique du gouvernement, allant jusqu’à lancer un appel enjoignant les soldats à refuser d’obéir à tout ordre d’évacuation des colonies.

Pour couper court à toute fronde, l’armée a d’ailleurs immédiatement destitué, en janvier 2005, une trentaine d’officiers de réserve qui avaient publiquement déclaré qu’ils refuseraient de prendre part au démantèlement des implantations. Cette révocation exemplaire allait certainement inciter bien des soldats ayant des états d’âme à la prudence.

Quant aux colons, la majorité d’entre eux se sont prononcés contre toute résistance, surtout violente, à leur évacuation.

Même si de nombreuses inconnues pesaient encore sur les conditions dans lesquelles allait s’opérer le retrait de Gaza, celui-ci allait être une réalité.

Cela préfigurerait-il des développements similaires en Cisjordanie ? L’unilatéralisme à l’œuvre Bien que le Premier ministre se soit gardé d’être explicite sur ses intentions à ce sujet, les faits, sur le terrain, donnaient déjà quelques indications significatives.

Alors que les débats autour de Gaza se poursuivaient – accompagnés d’ailleurs d’une activité militaire incessante visant à affaiblir le Hamas (Mouvement de la résistance islamique) et le Jihad islamique –, en Cisjordanie, la colonisation n’a connu aucun répit : la population juive y a augmenté de 14 000 personnes en 2004, passant de 228 000 à 242 000, soit un taux de croissance dans ce territoire cinq fois plus élevé que celui enregistré en Israël proprement dit.

Cette croissance démographique a été particulièrement soutenue dans les « blocs de colonies » proches de la « ligne verte » (ligne d’armistice de 1949 séparant Israël de la Cisjordanie).

Cette politique avait.... »

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