Israël (2005-2006): Un paysage politique transformé Au cours de l’année 2005-2006, les événements se sont succédé à un rythme soutenu...
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Israël (2005-2006): Un paysage politique transformé
Au cours de l’année 2005-2006, les événements se sont succédé à un rythme
soutenu dans l’espace israélo-palestinien : retrait civil et militaire de Gaza ;
disparition politique du Premier ministre Ariel Sharon alors qu’il venait de
fonder un nouveau parti, Kadima ; triomphe sans partage du Hamas aux élections
législatives palestiniennes de janvier 2006 ; victoire d’Ehoud Olmert, nouveau
leader de Kadima, aux élections législatives anticipées de mars 2006.
La
configuration politique israélienne en est sortie profondément transformée.
Retrait express de Gaza
Le 12 septembre 2005, les derniers soldats israéliens quittaient la bande de
Gaza, mettant fin à une occupation militaire de trente-huit ans.
Ce départ –
bien en avance sur le calendrier prévu – a fait suite à l’évacuation forcée, en
l’espace de cinq jours à la mi-août, des 21 colonies de Gaza (plus quatre
colonies du nord de la Cisjordanie), des 4 000 à 5 000 habitants qui y
résidaient encore et de quelques milliers de manifestants.
Contrairement à
certaines prédictions alarmistes, le plan de désengagement de Gaza n’a guère
rencontré d’obstacles.
Certes, manifestations, sit-in et blocage des routes,
organisés par la droite nationaliste, à forte dominante religieuse, se sont
multipliés.
Pourtant, à aucun moment, ces différentes actions n’ont été en
mesure d’alimenter en Israël une opposition forte au retrait.
Même à Gaza, la «
résistance » des colons se sera limitée à des jets de projectiles sur les forces
de l’ordre et à des bordées d’injures.
Le succès de l’opération tient à la
conjonction de trois facteurs : la persistance d’une volonté politique
inébranlable aux plus hauts sommets de l’État ; l’isolement du mouvement des
colons, privé de relais puissants à l’intérieur du système politique ; le
soutien majoritaire de l’opinion publique israélienne.
Fort de ce résultat, A.
Sharon pouvait envisager plus sereinement l’extension de
sa méthode unilatérale à certains secteurs de la Cisjordanie.
Toutefois, pour
poursuivre dans cette voie, le Likoud, globalement réservé concernant tout
désengagement, devenait une entrave.
D’où la tentation de se doter d’une base
politique plus loyale.
Le moment favorable pour réaliser ce « big bang » se
présenta en novembre 2005, après le changement inattendu intervenu à la tête du
Parti travailliste israélien (PTI).
Des élections internes conduisirent en effet
à la défaite du président en titre, Shimon Pérès, au profit de l’outsider Amir
Peretz, chef depuis 1995 de la grande centrale syndicale Histadrout.
Les
militants du PTI manifestaient ainsi une volonté de renouvellement à la fois
générationnel et politique, autour d’un message plus social.
Dans cet esprit, le
PTI se retira du gouvernement d’union nationale, précipitant la convocation
d’élections législatives anticipées et offrant à A.
Sharon l’occasion rêvée de
se dégager de la tutelle pesante du Likoud – dont il avait été un des fondateurs
en 1973 – en recréant autour de lui une formation politique plus centriste,
Kadima (« En avant »).
Le destin voudra pourtant qu’A.
Sharon ne profite pas de cette latitude
politique nouvelle : victime d’une attaque cérébrale au tout début de l’année
2006, il disparut brusquement d’une scène politique qu’il avait profondément
marquée de son empreinte depuis son arrivée à la tête du gouvernement en mars
2001.
L’effacement brutal d’A.
Sharon faisait craindre pour l’avenir de Kadima.
Pourtant, la nouvelle formation, désormais dirigée par le Premier ministre par
intérim, E.
Olmert, est parvenue à conserver une audience importante grâce à son
positionnement comme un véritable parti centriste.
Même si le gros des forces
provenait du courant pragmatique du Likoud (Tzipi Livni, Meir Sheetrit...),
Kadima a attiré à lui des personnalités issues du Parti travailliste (S.
Pérès,
Haim Ramon...) ainsi que de la société civile.
Ce centrisme transparaissait
aussi à travers l’offre politique de Kadima sur la question
israélo-palestinienne, fondée sur un unilatéralisme assumé qui rejetait, tout à
la fois, l’immobilisme du statu quo prôné par la droite nationaliste et
l’illusion d’un règlement définitif par la négociation invoqué par la gauche
pacifiste.
Préserver Israël en tant qu’État juif et démocratique requérait,
selon ce positionnement, l’établissement de frontières permanentes avec les
Palestiniens, sans hésiter à recourir à des actions unilatérales.
Dès....
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