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Italie (1990-1991) Vers une IIe République? L'éventualité d'une modification en profondeur des institutions politiques italiennes et de l'instauration d'une IIe...

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« Italie (1990-1991) Vers une IIe République? L'éventualité d'une modification en profondeur des institutions politiques italiennes et de l'instauration d'une IIe République n'est plus un sujet tabou. L'ensemble des partis de la péninsule a affirmé ouvertement la nécessité de procéder à cette refonte de grande envergure pour redonner de l'élan à un système politique incapable de résoudre les problèmes cruciaux du pays: un déficit budgétaire astronomique, la mainmise insolente d'organisations criminelles sur au moins trois régions du Sud - la mafia en Sicile, la camorra en Campanie et la n'drangheta en Calabre - et l'instabilité du gouvernement. Mais les divergences entre les partis, à ce propos, ont rendu difficile toute perspective de changement. Exemple révélateur: en avril 1991, le nouveau gouvernement dirigé par le démocrate-chrétien Giulio Andreotti et, ce, pour la septième fois, a dû mettre de côté la question des réformes institutionnelles à cause des tiraillements existant au sein de la majorité.

Pire: le partage des portefeuilles ministériels a fait l'objet de telles polémiques que le petit Parti républicain, le plus fidèle allié de la Démocratie chrétienne (DC), est passé dans l'opposition.

La coalition des cinq, qui gouvernait le pays depuis dix ans, s'est alors réduite à une coalition des quatre: DC, Parti socialiste (PSI) Parti social-démocrate (PSDI) et Parti libéral (PLI). Les institutions en débat Face à la désintégration du cadre institutionnel - une constante de la vie politique italienne - et à la percée des ligues régionales autonomistes, tous les partis ont présenté leurs propositions de réformes institutionnelles.

Les socialistes, sous la houlette de Bettino Craxi - le secrétaire du PSI -, inflexible et autoritaire, ont réclamé à cor et à cri l'instauration d'une république présidentielle, idée apparemment bien perçue par l'opinion publique mais peu appréciée par les autres partis.

Les démocrates-chrétiens ont marqué leur préférence pour une réforme électorale favorisant le système majoritaire, les libéraux penchant pour une sorte de régime présidentiel "à la française" aux contours mal définis, les sociaux-démocrates restant fidèles au régime parlementaire, tandis que les ex-communistes du Parti démocratique de la gauche semblaient plus enclins à réformer le Parlement et les lois électorales. Ces divergences n'ont pu être surmontées et le président du Conseil a été obligé d'annuler, dans le programme du nouveau gouvernement, la réforme de l'article 138 de la Constitution, lequel rend particulièrement complexe toute modification des institutions.

La question devrait être au coeur de la prochaine campagne des législatives, prévues pour le printemps 1992, à moins d'une dissolution anticipée des chambres.

D'ailleurs, le référendum des 9-10 juin 1991 - qui a supprimé la préférence multiple sur les bulletins de vote pour l'élection à la Chambre des députés, objet de fraudes et de marchandages - a démontré la volonté des Italiens de modifier en profondeur certains mécanismes fondamentaux du système politique. Même le président de la République est descendu dans l'arène en faisant des déclarations qui ont donné lieu à des polémiques sans fin.

Francesco Cossiga, dont le mandat se terminera le 3 juillet 1992, est sorti de sa réserve de "garant" des institutions républicaines, selon la Constitution, et n'a pas hésité à se déclarer favorable à des réformes.

Contesté pour ses prises de position dans l'affaire Gladio - la structure clandestine de l'OTAN (Organisation du traité de l'Atlantique nord), dont l'existence a été révélée à la fin de l'été 1990 et dont la légitimité a suscité de profonds désaccords -, le chef de l'État s'est cru victime d'un complot et a vivement répliqué par une série d'interventions publiques.

Il a accusé certains groupes financiers et de presse de mener une campagne visant à le faire démissionner; il a attaqué son propre parti, la DC, coupable à ses yeux de ne pas l'avoir suffisamment défendu; et a laissé clairement entendre qu'il était favorable à une république de type présidentiel.

Bref, les désaccords ont failli provoquer une véritable crise institutionnelle. Montée en puissance des ligues autonomistes Les positions du chef de l'État n'ont fait qu'attiser un débat politique déjà houleux.

Les relations entre le PSI et la DC ont été de plus en plus conflictuelles, ce qui n'a pas signifié pour autant que l'alternative de gauche soit à l'ordre du jour.

En février 1991, à l'issue d'un long et pénible débat entamé après la chute du mur de Berlin, le Parti communiste s'est transformé en Parti démocratique de la gauche (PDS).

Mais les luttes intestines l'ont laissé exsangue: une frange opposée aux propositions du secrétaire Achille Occhetto a quitté le PDS pour fonder un nouveau PC.

Le PDS, plus absorbé par ce débat interne que par les maux du pays durant l'année 1990-1991, pourrait donc sortir encore plus affaibli lors des élections législatives de 1992.

Plus fragile à cause de l'hémorragie de.... »

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