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Italie 1994-1995: Nouvelles mutations politiques En 1994-1995, l'instabilité politique est demeurée la caractéristique dominante de la IIe République italienne, venant...

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« Italie 1994-1995: Nouvelles mutations politiques En 1994-1995, l'instabilité politique est demeurée la caractéristique dominante de la IIe République italienne, venant parfois à ressembler à la I, marquée par l'hégémonie de la Démocratie chrétienne de la fin de la Seconde Guerre mondiale à 1993.

L'effondrement des partis traditionnels, rayés du paysage politique par les enquêtes judiciaires portant sur les affaires politico-financières, et l'introduction du scrutin majoritaire n'ont pas suffi à faire de l'Italie un pays "comme les autres".

La faillite politique de l'expérience du gouvernement Berlusconi, qui n'aura même pas duré un an, marquée par la rupture entre le président du Conseil et le leader de la Ligue Nord, Umberto Bossi, a mené à la mise en place, à la mi-janvier 1995, d'un gouvernement de techniciens, tous non parlementaires, conduit par l'ancien directeur général de la Banque d'Italie et ancien ministre du Trésor, Lamberto Dini.

Ainsi le président de la République, Oscar Luigi Scarfaro, a-t-il dû une nouvelle fois faire appel à un grand commis de l'État, comme cela avait été le cas le 26 avril 1993, quand le gouverneur de la Banque centrale, Carlo Azeglio Ciampi, avait été appelé au Palais Chigi (siège de la présidence du Conseil), après l'effondrement de l'ancien "régime". Une fois réglés les problèmes plus urgents, L.

Dini devrait quitter le pouvoir pour permettre la dissolution du Parlement et la tenue de nouvelles élections législatives anticipées à l'automne 1995 ou, au plus tard, au printemps 1996. Avènement et chute de Berlusconi L'année 1994 a été marquée par l'ascension et la chute du président du Conseil Silvio Berlusconi.

Arrivé au pouvoir après les législatives du 27 mars 1994, le patron du groupe Fininvest n'a pas réussi son pari, l'entrepreneur n'a pas su endosser les responsabilités de l'homme d'État.

Propriétaire de trois chaînes de télévision et du troisième groupe industriel du pays, S.

Berlusconi a été incapable de mettre un terme au conflit d'intérêts né de son accession au pouvoir.

Les accusations de la magistrature à l'encontre du patron de Fininvest et de son frère Paolo, soupçonnés d'avoir versé des pots-de-vin et d'avoir constitué des caisses noires, ont terni l'image du président du Conseil.

Après avoir soulevé une véritable tempête avec la reprise en main de la RAI, la télévision d'État (nomination de nouveaux administrateurs et de nouveaux responsables des journaux télévisés), il n'a jamais réussi à sortir d'un certain amateurisme.

Son gouvernement n'a pas fait preuve de l'envergure requise pour affronter les nombreux problèmes du pays, affligé par une dette publique considérable, un chômage croissant, un système fiscal déliquescent.

Profondément divisé entre ses différentes composantes - il réunissait, entre autres, les trois principaux mouvements de la majorité (Forza Italia, la formation du président du Conseil; Ligue Nord et Alliance nationale/MSI, Mouvement social italien, néo-fasciste) -, le gouvernement Berlusconi a dû faire face à la méfiance des principaux partenaires européens, peu enclins à nouer des rapports chaleureux avec un exécutif guidé par un magnat des médias et marqué par la présence des héritiers du fascisme. Après l'approbation d'une loi de finances sévère - qui a dû être corrigée par L. Dini au moyen d'un collectif budgétaire -, S.

Berlusconi a été contraint de démissionner.

U.

Bossi, le bouillant chef de la Ligue Nord qui, pendant les six mois de vie du gouvernement Berlusconi, n'avait cessé de harceler le président du Conseil, a retiré sa confiance au gouvernement auquel il était allié, selon des méthodes calquées sur celles prévalant sous la I République tant décriée.

Il a ainsi provoqué la chute du gouvernement, quitte à accepter la scission de son regroupement, dont une partie des membres était restée fidèle au patron de Fininvest.

U.

Bossi s'est acquis la sympathie de la gauche pour avoir dénoncé le "tout-pouvoir" de S.

Berlusconi et surtout le refus de ce dernier de couper les liens avec la Fininvest.

Mais la rupture avait aussi un autre motif: U.

Bossi craignait que Forza Italia lui soustraie son électorat. La chute du gouvernement de droite a ouvert une période de grave incertitude. Après une longue crise, L.

Dini, qui a été désigné pour succéder à S.

Berlusconi le 13 janvier 1995 et dont le nom avait été proposé au chef de l'État par les partis de droite, a pu former un gouvernement qui a accueilli des techniciens proches plutôt du centre droit.

Paradoxalement, son exécutif est arrivé à tenir tant bien que mal la route grâce à l'appui de la gauche et de ce qui restait de la Ligue Nord. Repositionnement des principaux partis Cette nouvelle configuration du pouvoir a provoqué de nombreux remous dans la plupart des partis politiques.

Plusieurs députés de la Ligue Nord, fidèles à S. Berlusconi, ont quitté le mouvement; certains parlementaires de Refondation communiste (mouvement "orthodoxe" issu du Parti communiste italien) ont préféré voter, contre l'avis de leur parti, certaines mesures du gouvernement Dini, afin d'éviter sa chute et la dissolution immédiate du Parlement. La crise la plus grave a cependant éclaté au sein du Parti populaire italien (PPI), héritier de la Démocratie chrétienne: écartelée entre les partisans d'une alliance électorale avec Forza Italia et ceux d'un accord avec la gauche, le PPI s'est scindé en deux au printemps 1995, signe de l'impossibilité de rester ancré exclusivement au centre de l'échiquier politique. La période devait accoucher d'autres nouveautés.

A gauche, le Parti démocratique de la gauche (PDS, social-démocrate, héritier du Parti communiste italien) a accentué son caractère social-démocrate; il a soutenu le gouvernement Dini, a accepté comme chef de la coalition progressiste Romano Prodi, un catholique de gauche, professeur d'économie et ancien président de l'IRI, le principal holding d'État.

A droite, le MSI (Mouvement social italien) a définitivement tourné le dos à ses racines néo-fascistes avec le congrès de Fiuggi, en février 1995, au cours duquel son leader, Gianfranco Fini, a imposé la dissolution du parti et sa reconstitution sous le nom.... »

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