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Italie (2000-2001): La victoire d'un homme Annoncé par les sondages, souhaité par les uns et redouté par les autres, le...

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« Italie (2000-2001): La victoire d'un homme Annoncé par les sondages, souhaité par les uns et redouté par les autres, le retour de Silvio Berlusconi à la tête du gouvernement n'a surpris personne.

Au terme d'une campagne électorale plus marquée par les insultes que par la confrontation des programmes, le 13 mai 2001, la coalition de centre droit (Maison des libertés) l'a emporté face au centre gauche rassemblé au sein de L'Olivier et conduit par un nouveau leader, l'ancien maire de Rome Francesco Rutelli.

La victoire a été nette numériquement et politiquement, mais moins large que prévu : le centre droit, dans son ensemble, a obtenu moins de suffrages qu'aux précédentes élections législatives, mais cette fois ses adversaires se sont présentés divisés, laissant la voie libre à l'homme le plus riche d'Italie (propriétaire de trois chaînes de télévision, du deuxième groupe éditorial du pays et possédant des intérêts dans la finance et les assurances), qui n'a pas hésité à dépenser des sommes colossales pour assurer la victoire de son camp.

Paradoxalement, le succès de celui qui n'a cessé de dénoncer les "magistrats rouges" et le risque d'un retour des communistes au pouvoir a été rendu possible par l'entrée en lice de deux listes dissidentes de gauche, celle de Refondation communiste et celle de l'ancien juge Antonio Di Pietro (L'Italie des valeurs), l'un des protagonistes de l'opération "mains propres" (enquêtes sur les finances publiques) du début des années 1990. Ralliement de toute la droite à Berlusconi Sept ans après sa première expérience gouvernementale, qui n'avait duré que sept mois en 1994-1995, S.

Berlusconi devait désormais démontrer sa capacité à gérer les affaires du pays.

Éternellement souriant, souvent polémique et imbattable dans la gestion de sa communication, le leader du centre droit s'est initié, au cours des précédentes années, aux secrets de la politique.

Conscient que la reconquête du pouvoir demandait l'unité, il a réussi à fédérer sous sa bannière toutes les composantes de la droite, des post-fascites d'Alliance nationale, désormais bien intégrés dans les rangs de la droite conservatrice, à la moins "présentable" Ligue Nord d'Umberto Bossi, dont les propos xénophobes ont parfois retenti durant la campagne.

Une coalition apparemment hétéroclite (AN défendant l'État-nation, alors que la Ligue prône le fédéralisme) s'est ainsi mise en place, cimentée par la personnalité et le charisme que l'on prête souvent à S. Berlusconi. La stratégie de S.

Berlusconi a eu des résultats inespérés : son parti, Forza Italia, s'est littéralement envolé ; avec 29,4 % des suffrages, il a presque atteint les scores de l'ancienne Démocratie chrétienne.

Son succès a toutefois eu pour effet un recul de ses propres alliés : AN a obtenu 12 % des voix et la Ligue a essuyé un véritable camouflet avec à peine 3,9 %.

L'incompatibilité, que dénonçaient ses adversaires, entre sa position politique et ses intérêts d'entrepreneur n'a joué aucun rôle.

La responsabilité en revient aussi au centre gauche, qui en cinq ans de pouvoir a été incapable de promulguer une loi en ce domaine.

S.

Berlusconi a promis une solution au problème, mais en même temps il a fait supprimer du Code des sociétés le délit de faux bilan, pour lequel précisément l'entrepreneur Berlusconi était encore poursuivi par la justice. Un début de mandat marqué par la prudence Les promesses électorales ont été nombreuses avec, d'une part, plusieurs mesures très libérales (réduction massive de l'impôt sur le revenu, suppression de l'impôt sur la succession et sur les donations, défiscalisation des bénéfices industriels réinvestis, révision des lois réglementant les licenciements, réforme du système des retraites) et, d'autre part, quelques mesures sociales, comme le projet d'une sensible augmentation du minimum vieillesse.

Ce programme paraissait difficile à réaliser, surtout confronté à la nécessité de respecter les obligations fixées aux pays membres du Pacte de stabilité de l'Union européenne.

D'ailleurs, S.

Berlusconi s'est fait très prudent : dans son premier discours parlementaire, le nouveau président du Conseil a abandonné le ton polémique de la campagne et s'est voulu plus consensuel.

Pour s'assurer la loyauté de ses alliés, il n'a pas hésité à nommer le leader d'Alliance nationale, Gianfranco Fini, au poste de vice-président du Conseil et a confié au chef de la Ligue, l'incontrôlable Umberto Bossi, le ministère des Réformes ; celui-ci allait devoir préparer un projet de loi constitutionnel pour introduire le fédéralisme. Le leader du centre droit a aussi cherché à donner des gages à ses alliés européens.

S.

Berlusconi ne cache pas son admiration pour le président américain George W.

Bush, mais, malgré quelques hésitations, il a décidé de rallier la position européenne sur la question du protocole de Kyoto relatif au climat. Toutefois, la plus importante caution pour garantir la continuité de la politique extérieure italienne a été la nomination au ministère des Affaires étrangères de Renato Ruggiero, ancien directeur de l'OMC (Organisation mondiale du commerce).

Ce choix a été parrainé par le président de la République, Carlo Azeglio Ciampi, et par le président d'honneur de Fiat, Gianni Agnelli, qui s'est présenté comme le gardien d'une certaine image internationale de l'Italie, mais dont l'intervention a souligné le mélange ambigu entre pouvoir.... »

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