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Italie (2001-2002): Confiance et désillusion La révolution berlusconienne n'a pas eu lieu et les promesses électorales du magnat de la...

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« Italie (2001-2002): Confiance et désillusion La révolution berlusconienne n'a pas eu lieu et les promesses électorales du magnat de la télévision tardaient à se concrétiser : un an après l'arrivée au pouvoir de Silvio Berlusconi et de sa coalition de centre droit (juin 2001), l'Italie observait avec un mélange de confiance et de désillusion l'action du gouvernement.

Les conflits sociaux ou la crise de Fiat, le plus grand groupe industriel du pays, ont été des événements bien plus significatifs que l'activité gouvernementale, souvent marquée par le conflit entre les intérêts privés et l'action publique du président du Conseil. Réformes en plan Pas de révolution, donc, preuve que dans les sociétés européennes toute réforme, de droite ou de gauche, demande dialogue social et consensus. L'une des mesures phares du gouvernement Berlusconi, la réforme du marché du travail, a été l'objet d'un long bras de fer avec les trois grandes organisations syndicales, CGIL (Confederazione Generale Italiana del Lavoro), CISL (Confederazione Italiana Sindacati Lavoratori) et UIL (Unione Italiana del Lavoro).

Soutenues par l'opinion publique et fortes de presque 10 millions d'inscrits, les trois confédérations ont su mobiliser leurs troupes, surtout sous l'impulsion de Sergio Cofferati, leader du syndicat le plus à gauche, la CGIL.

Le 23 mars 2002, une manifestation sans précédent a vu défiler à Rome entre deux et trois millions de personnes.

Une autre grande manifestation, le 16 avril suivant, a été suivie par une grève générale (la première depuis celle de 1982 contre la suppression de l'échelle mobile des salaires).

La révision de l'article 18 du «statut de travailleurs», qui protège les salariés contre les licenciements, était au cœur du conflit.

Le gouvernement a insisté pour introduire des dérogations dans le cas des nouvelles embauches.

Un compromis a été trouvé en juillet 2002, mais seulement avec la CISL et l'UIL, tandis que la CGIL entendait organiser une nouvelle grève générale à l'automne 2002. En marge de ce conflit, on a assisté au retour sanglant des Brigades rouges : un conseiller du ministre du Travail, Marco Biagi, a été assassiné le 19 mars 2002. Il avait fait l'objet de menaces, mais on lui avait refusé une protection policière.

Les polémiques sur cette affaire ont contraint à la démission le ministre de l'Intérieur, Claudio Scajola, qui avait tenu des propos injurieux sur M.

Biagi. Outre la modification de la législation portant sur le marché du travail qui n'avait pas abouti à la mi-2002, la baisse des impôts, deuxième volet de la révolution libérale promise pendant la campagne électorale, a été reportée.

Une croissance trop lente (1,5 % prévu pour 2002 par l'OCDE - Organisation de coopération et de développement économiques) et la nécessité de respecter le Pacte de stabilité européen ont contraint le ministre des Finances, Giulio Tremonti, à surseoir à son projet, qui prévoit l'introduction de seulement deux barèmes pour l'impôt sur le revenu (23 % jusqu'à 100 000 €, 33 % au-delà).

Les premières mesures d'allégement fiscal étaient prévues pour 2003.

L'impôt sur la succession et sur les donations a, en revanche, été supprimé (comme promis) dès octobre 2001. Le ministre des Finances G.

Tremonti, chef de file de l'aile droite de la majorité, a constaté avec satisfaction l'incontestable succès de son amnistie fiscale pour le rapatriement des capitaux exportés illégalement : 59 milliards € sont rentrés dans le pays, moyennant une amende d'à peine 2,5 %.

Une loi analogue pour régulariser les entreprises travaillant clandestinement, surtout dans le sud du pays, a eu peu de succès : les demandes ont été très peu nombreuses.

Le gouvernement a aussi supprimé la vignette auto pour tout achat d'une nouvelle voiture, une mesure prise pour répondre à la crise de Fiat, lourdement endettée suite à la chute vertigineuse de ses ventes sur tous les marchés européens. Trébuchements sur la scène européenne Sur le plan politique, le gouvernement s'est efforcé de surmonter la méfiance que le président du Conseil et homme d'affaires S.

Berlusconi continuait à susciter en Europe et, sur le front intérieur, de donner un gage à son électorat avec une loi sur l'immigration particulièrement répressive.

Au sein de l'Union européenne (UE), S.

Berlusconi a commis plusieurs bévues dans ses premiers mois d'exercice du pouvoir.

Après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, ses déclarations concernant la prétendue supériorité de la civilisation occidentale sur l'Islam ont été très mal perçues et un véritable malaise s'est installé en novembre-décembre 2001 quand l'Italie a hésité à approuver l'instauration d'un mandat d'arrêt européen.

Ce malaise a été porté à son comble en janvier 2002, lorsque le ministre des Affaires étrangères, le très européen Renato Ruggiero, a démissionné du gouvernement à cause des déclarations contre l'euro et l'UE prononcées par quelques ministres.

Dès lors, c'est S.

Berlusconi qui a pris la tête de la diplomatie italienne.

Travailleur infatigable et efficace communicateur face aux caméras, le président du Conseil est parvenu, malgré le scepticisme général, à assumer sa double charge et à éviter tout conflit avec les partenaires européens.

Il a notamment réussi certains «coups», comme la signature à Rome fin mai 2002 de l'accord de création d'un Conseil OTAN-Russie.

Sa position sur l'élargissement de l'Europe et la réforme des institutions communautaires demeurait toutefois floue.

Certains.... »

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