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Italie (2004-2005): S. Berlusconi à bout de souffle Un électorat en plein désamour, un pays désenchanté : quatre ans après...

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« Italie (2004-2005): S.

Berlusconi à bout de souffle Un électorat en plein désamour, un pays désenchanté : quatre ans après son arrivée au pouvoir (juin 2001), Silvio Berlusconi ne séduisait plus les Italiens.

La crise économique, les promesses intenables et non tenues, l’engagement de l’armée en Irak ont provoqué le divorce entre le président du Conseil et l’opinion publique.

Parler de crépuscule du pouvoir apparaissait prématuré, d’autant que l’opposition de centre gauche semblait peiner à construire une alternative crédible, mais S.

Berlusconi se trouvait indéniablement affaibli ; sa défaite aux élections régionales d’avril 2005 a été sans appel et les législatives de mai 2006 semblaient pouvoir marquer une nouvelle alternance. Enlisement économique L’économie italienne est entrée en récession avec une croissance du PIB de – 0,4 % au dernier trimestre 2004 et de – 0,5 % au premier trimestre 2005.

Comme les deux autres « grands malades » ouest-européens (France et Allemagne), le pays n’arrive pas à se réformer et, selon le diagnostic de l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), souffre d’une baisse de compétitivité et du niveau de la productivité, de l’appréciation de l’euro, enfin de l’intensification de la concurrence internationale, qui a réduit les parts de marché des entreprises italiennes, trop petites, peu innovantes et présentant une excessive spécialisation dans les secteurs traditionnels, creusant le déficit de la balance commerciale.

Tout cela dans un contexte morose, avec un pouvoir d’achat au mieux stagnant et des déficits budgétaires à nouveau en hausse après des années de relative stabilisation ; l’Italie ne respecte donc plus les critères du traité européen de Maastricht, avec un déficit budgétaire annoncé d’environ 3,6 % du PIB en 2005 et, faute de redressement, de 4,6 % en 2006.

Cette situation a poussé la Commission européenne à engager les procédures prévues par le Pacte de stabilité et de croissance (PSC), une mesure surtout symbolique compte tenu de l’absence de sanctions infligées à l’Allemagne et à la France.

Élève bien peu brillante du point de vue économique, l’Italie a toutefois ratifié le Traité constitutionnel européen, tout en étant plutôt favorable aux thèses anglo-saxonnes pour une Union européenne (UE) peu intégrée. La mauvaise conjoncture économique est à l’origine du désamour des électeurs pour le président du Conseil, sur fond de promesses électorales non tenues : la baisse des impôts a été beaucoup moins forte que prévu, la diminution du chômage n’a pas eu l’ampleur escomptée, les grands travaux d’infrastructures peinent à voir le jour.

Enfin, les réformes entreprises (réforme des retraites, professionnalisation de l’armée, assouplissement du marché du travail) ont eu des résultats mitigés. La situation en Irak a aussi alimenté le mécontentement.

L’enlèvement de deux militantes d’une ONG (organisation non gouvernementale) en septembre 2004 (Simona Pari et Simona Torretta), puis celui d’une journaliste en février 2005 (Giuliana Sgrena) ont rouvert la fracture entre une population majoritairement hostile à la guerre et un gouvernement très fidèle à la Maison-Blanche.

Le succès des services secrets italiens, qui ont obtenu la libération des trois femmes dans des délais très rapides (à peine un mois), n’a pas modifié la donne, d’autant qu’un agent secret italien a été tué par des soldats américains lors de la libération de la journaliste.

S.

Berlusconi était parfaitement conscient du préjudice que la présence de 3 000 militaires italiens à Nasiriyya constituait pour lui du point de vue électoral : quelques jours avant les régionales, il a esquissé l’hypothèse d’un retrait à partir de l’automne 2005, mais le rappel à l’ordre des alliés américain et britannique l’a amené à faire marche arrière. Enfin, la réforme constitutionnelle, adoptée en première lecture sous la pression de la très populiste Ligue Nord (appartenant à la coalition gouvernementale), a provoqué une réaction de rejet, surtout dans les régions du Centre et du Sud.

Le texte prévoit un renforcement des pouvoirs du président du Conseil et une diminution de ceux du président de la République, qui ne pourrait plus dissoudre le Parlement qu’à la demande du chef du gouvernement.

Du point de vue des équilibres entre l’État et les régions, un Sénat fédéral verrait le jour et les régions détiendraient des pouvoirs « exclusifs » en matière d’éducation, de santé et de sécurité (polices locales), avec le risque d’engendrer de dramatiques disparités entre les régions.

Le projet devra être voté une seconde fois par les deux Chambres et sera ensuite soumis à référendum, avec de fortes probabilités de rejet. Large défaite pour la majorité aux régionales Le centre droit au pouvoir a donc affronté dans les pires conditions les élections régionales d’avril 2005.

On votait dans quatorze régions à statut ordinaire et la Maison des libertés (CDL), réunissant les partis de la majorité, n’a recueilli que 45,2 % des voix contre 51,9 % aux partis de centre gauche. Elle n’est sortie victorieuse qu’en Lombardie et en Vénétie ; partout ailleurs, l’opposition a raflé la mise.

La défaite a été particulièrement cinglante pour Forza Italia (FI, berlusconien), qui n’a obtenu au total que 18,9 % des suffrages contre 28,1 % aux législatives de 2001 et 25,6 % aux régionales de 2000.

Cet effondrement pouvait susciter deux lectures..... »

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